Urgent

L’entrelacs périlleux entre Tshisekedi et Ndayishimiye

Redigé par Tite Gatabazi
Le 6 mars 2025 à 01:22

Il est des alliances qui, au lieu de renforcer ceux qui les concluent, les entraînent inexorablement vers leur propre perte. Fondées sur des intérêts éphémères, dictées par des considérations mercantiles ou idéologiques, elles finissent par se retourner contre leurs instigateurs, les enserrant dans un étau dont il devient impossible de se dégager.

Tel est le cas du pacte scellé entre Félix Tshisekedi et Évariste Ndayishimiye, une entente dont les effets délétères commencent à se manifester avec une acuité inquiétante.

Pris dans un engrenage où la logique de la survie politique prime sur toute autre considération, le président burundais se retrouve aujourd’hui dans une posture aussi inconfortable que périlleuse.

En engageant des milliers de soldats burundais aux côtés des forces congolaises pour repousser l’essor des rebelles de l’AFC/M23, il pensait peut-être asseoir son influence régionale et monnayer son soutien en s’assurant la générosité financière de Kinshasa. Or, cette implication, loin de le renforcer, l’expose désormais à des risques multiples, d’abord sur le plan interne.

Car derrière les apparences d’une solidarité militaire se cache une équation bien plus trouble. L’avidité financière combinée à l’ambiguïté idéologique d’Évariste Ndayishimiye vis-à-vis des FDLR, jette une ombre sur la viabilité de cette alliance. En s’associant avec un régime en quête de soutien à tout prix, le président burundais s’enchaîne lui-même à une dynamique qui pourrait lui coûter cher. Déjà, des signaux avant-coureurs d’un revirement se font sentir : le malaise au sein de son propre appareil sécuritaire, les pressions diplomatiques et le spectre d’un isolement croissant.

L’histoire enseigne que les alliances dictées par l’opportunisme et l’avidité sont vouées à s’effondrer sous le poids de leurs propres contradictions. Dans cette danse périlleuse où chacun cherche à tirer profit de l’autre, il y a fort à parier que les jours de cette entente sont comptés.

Et lorsque le vent tournera, c’est Ndayishimiye lui-même qui se retrouvera pris au piège de cette manœuvre qu’il croyait maîtriser.

Evariste Ndayishimiye, président du Burundi

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