Un an après avoir décroché le maillot arc-en-ciel chez les juniors à Zurich, Finn a démontré toute sa tactique et sa puissance en s’échappant en solo dans les derniers kilomètres pour décrocher son deuxième titre mondial consécutif.

La course a débuté à un rythme soutenu. Avant même la fin du premier tour, une échappée à trois coureurs – Michal Pomorski (Pologne), Danylo Kozoriz (Ukraine) et Ramazan Yilmaz (Turquie) – a creusé un écart de 24 secondes. Toutefois, le peloton, solide et organisé, a repris méthodiquement les fugitifs, Kozoriz étant le dernier à céder après 142 km.

La chaleur et les ascensions incessantes de Kigali ont rapidement pesé sur les participants. Les coureurs des Émirats arabes unis, de la Thaïlande, de la Turquie, des Seychelles et de la Slovaquie ont été parmi les premiers à abandonner, et au quatrième tour, seuls 77 des 121 partants étaient encore en lice.

Au milieu de la course, la Belgique a pris les commandes, accélérant le rythme pour provoquer de nouvelles cassures. Certains coureurs, comme l’Allemand Mauro Brenner, ont eu du mal à suivre, tandis que les attaques de l’Italien Pietro Mattio et du Belge Jasper Schoofs ont été neutralisées par le peloton, désormais amincie par la pression.

Héctor Álvarez (Espagne) dynamise la course

À 62 km de l’arrivée, l’Espagnol Héctor Álvarez a lancé une audacieuse attaque en solitaire qui a bouleversé la course. Bien que le Belge Jarno Widar ait tenté de le rejoindre, l’effort soutenu d’Álvarez a fragmenté le groupe, formant un petit peloton de chasse. À 45 km de l’arrivée, Álvarez était rejoint par Finn et quatre autres coureurs, tandis que le rythme ne cessait de monter.

Finn passe à l’offensive

Le tournant décisif est survenu à 30 km de l’arrivée, sur la Côte de Kimihurura. Dans un timing parfait, Finn a attaqué avec précision et puissance. Seul le Suisse Jan Huber a pu le suivre, et ensemble ont creusé un écart de 47 secondes en entrant dans le dernier tour. Dans les 10 derniers kilomètres, la coopération entre les deux hommes a éclaté : Finn a lancé une ultime attaque à 6,5 km de l’arrivée, laissant Huber derrière lui pour filer en solo vers la victoire.

L’Italien a franchi la ligne en 3:57:27, les bras levés, sous les acclamations de la foule. Huber a conservé la médaille d’argent à +31 secondes, tandis que l’Autrichien Marco Schrettl complétait le podium à +1:13.

Un triomphe pour les âges

Cette victoire place Finn dans une catégorie d’élite, aux côtés de légendes telles que Greg LeMond, Remco Evenepoel, Mathieu van der Poel et Matej Mohorič, qui ont remporté des titres mondiaux dans plusieurs catégories d’âge. «  C’est irréel, c’est la plus grande course que l’on puisse gagner à ce niveau — et le refaire est incroyable  », a confié le jeune Italien. À seulement 18 ans, il est déjà double champion du monde et ambitionne de rejoindre le WorldTour en 2026.

Les coureurs rwandais ont livré une belle bataille

Pour les coureurs rwandais, la course a été un défi monumental mais également un moment de fierté. Quatre représentants du pays hôte – Niyonkuru Samuel, Tuyizere Etienne, Ufitimana Shadrack et Ruhumuriza Aime – ont affronté les meilleurs du monde devant leur public. Seul Niyonkuru Samuel a franchi la ligne d’arrivée, offrant une performance courageuse et honorable pour l’équipe rwandaise.

Course sur route masculine – Moins de 23 ans : Top 10

1. Lorenzo Mark Finn (ITA) — 3:57:27

2. Jan Huber (SUI) — 3:57:58 (+0:31)

3. Marco Schrettl (AUT) — 3:58:40 (+1:13)

4. Héctor Álvarez Martínez (ESP) — 3:59:05 (+1:38)

5. Mateusz Gajdulewicz (POL) — 3:59:09 (+1:42)

6. Pau Martí Soriano (ESP) — 3:59:49 (+2:22)

7. Victor Loulergue (FRA) — 3:59:49 (+2:22)

8. Robin Donzé (SUI) — 3:59:51 (+2:24)

9. Adria Pericas Capdevila (ESP) — 3:59:51 (+2:24)

10. Mateo Pablo Ramírez Torres (ECU) — 3:59:51 (+2:24)

L'Italien Lorenzo Finn, a marqué l’histoire du cyclisme en s’imposant dans les rues de Kigali lors de la course sur route masculine U23 des mondiaux UCI 2025

Lorenzo Finn a passé la ligne d’arrivée en 3:57:27, les bras levés en signe de triomphe

Seul le rwandais Niyonkuru Samuel a terminé la course, offrant une performance courageuse et fière pour l’équipe rwandaise