Ce qui relevait jadis du devoir d’information objective s’est aujourd’hui mué en un instrument de manipulation systémique, où la vérité se trouve travestie sous le poids des connivences occultes et des allégeances mercantiles.
Dans ce climat de perversion des principes fondamentaux, la confidentialité, qui autrefois garantissait la rigueur institutionnelle, s’est effacée au profit d’une culture du scandale orchestrée par des acteurs soucieux de servir des intérêts inavouables. Chaque négociation, aussi feutrée soit-elle, finit inéluctablement par être étalée sur la place publique, en proie aux distorsions et aux manipulations les plus éhontées.
Le dernier tumulte en date révèle l’existence d’une liste de journalistes rétribués par le Lieutenant-Colonel NDJIKE KAIKO Guillaume, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, une liste qui circule désormais sur les réseaux sociaux, jetant une lumière crue sur l’ampleur du phénomène.
Plus grave encore, certaines figures de la presse occidentale, présumées garantes d’une information impartiale et déontologique, se laissent volontiers entraîner dans un maelström de compromissions coupables. À l’instar de l’éclatement du scandale de Forbidden Stories, des journalistes de renom, affiliés à des institutions de prestige telles que RFI, Reuters, TV5 Monde, Associated Press, The Washington Post ou encore France 24, apparaissent impliqués dans un vaste réseau de corruption, où le lucre l’emporte sur l’intégrité et où la plume se fait instrument de propagande.
Les archives récemment exhumées au gouvernorat de Goma constituent une preuve accablante de ces dérives déontologiques. Ces documents, d’une gravité indéniable, révèlent qu’au moment même où des villages peuplés de tutsi congolais étaient la cible d’attaques meurtrières, jalonnées de pillages, d’incendies et de massacres d’une cruauté inouïe, des milliers de rescapés fuyaient vers Bwiza, aux abords de Kitchanga, dans un exode désespéré.
Or, au lieu d’en faire état avec la rigueur que commande leur mission, certains journalistes occidentaux ont préféré occulter ces exactions en échange d’avantages sonnantes et trébuchantes, reniant ainsi l’éthique qui devrait fonder leur profession.
Cette collusion manifeste entre une frange de la presse internationale et des instances congolaises corrompues traduit une violation flagrante des principes fondamentaux du journalisme. En acceptant de travestir la vérité pour façonner l’opinion publique selon les desiderata d’un pouvoir épris de dissimulation, ces journalistes renoncent à leur devoir premier : informer avec probité, impartialité et intégrité.
Ce pacte de servilité ne se limite pas à une défaillance individuelle, mais s’inscrit dans une stratégie globale de falsification de l’information, où la vérité est sciemment réécrite au profit d’un régime dévoyé.
Les conséquences d’un tel dévoiement sont funestes. D’une part, il permet aux forces gouvernementales de détourner l’histoire à leur avantage, d’effacer leurs crimes et d’enjoliver leur bilan sous un vernis mensonger. D’autre part, il provoque une inversion pernicieuse des rôles : les véritables bourreaux endossent le manteau de la justice, tandis que les victimes légitimes sont dépeintes comme des agents du chaos.
Ainsi, les forces de l’AFC/M23, qui se sont érigées en rempart contre les persécutions perpétrées sur les populations civiles, se trouvent diabolisées par ces reportages biaisés, alors même qu’elles se dressent en protectrices des plus vulnérables.
Face à cette supercherie médiatique, la confiance dans les organes de presse dits "mainstream" s’effondre inexorablement. Ce qui devait être un contre-pouvoir dédié à l’éclairage des faits et à la défense de la liberté d’expression s’est mué en un rouage complaisant d’une mécanique de désinformation orchestrée. La connivence entre certains journalistes et des régimes corrompus illustre la faillite morale d’un système où la vérité est sacrifiée sur l’autel des intérêts financiers et géopolitiques.
Dès lors, il devient impératif de briser cette chape de plomb qui pèse sur l’information et de promouvoir une presse affranchie des diktats du pouvoir et des contingences mercantiles.
L’émergence d’une presse alternative, libre et indépendante, représente l’ultime rempart contre cette entreprise de manipulation massive. Seule une information intègre et affranchie pourra restaurer la vérité et redonner à la profession journalistique ses lettres de noblesse.

AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!