La coexistence de multiples contingents hétérogènes les FARDC, les wazalendo, les FDLR, les troupes burundaises en surnombre et les unités de la SADC a engendré un enchevêtrement de commandements, de doctrines et d’intérêts divergents, transformant ce qui aurait dû constituer un avantage stratégique en un chaos opérationnel.
L’absence de coordination rigoureuse, la multiplication des rivalités latentes et l’incapacité à synchroniser les efforts ont exacerbé les fragilités structurelles, révélant qu’une force pléthorique, dépourvue d’unité et de discipline, peut se muer en instrument d’impuissance et de désorganisation.
Ainsi, la démesure, loin de garantir l’efficacité, a paradoxalement scellé la vulnérabilité des acteurs engagés.
La défaite subie à Goma, longtemps tenue à l’écart de la conscience nationale, revient aujourd’hui avec une acuité nouvelle sur la scène publique.
Fabien Kusuanika, journaliste de la chaîne en ligne Actualités expliquées et Congolais de la diaspora, pose la question avec une franchise dérangeante : comment une coalition militaire pléthorique, réunissant les FARDC ironiquement qualifiées de « clochards » par le commandant suprême, les wazalendo, les FDLR, les troupes burundaises en surnombre et celles de la SADC, a-t-elle pu subir une déroute si totale à Goma ?
A l’analyse, ce qui devait constituer une supériorité stratégique incontestable s’est mué en un désordre opérationnel. L’hétérogénéité des forces engagées, l’absence de commandement unifié clair et la méconnaissance des dynamiques locales ont transformé la multiplicité en handicap. Ce paradoxe illustre tragiquement que la quantité ne garantit nullement l’efficacité ; bien au contraire, elle exacerbe les divergences, multiplie les frictions et fragilise la cohésion au moment où la discipline et la synchronisation sont les plus cruciales.
La responsabilité publique et l’impératif de vérité
La réapparition de la déroute de Goma dans le débat public impose une réflexion d’ordre moral, politique et stratégique. Au-delà de la simple analyse militaire, il s’agit d’éclairer la population congolaise sur les responsabilités, de dissiper les approximations et de mettre fin à la cacophonie médiatique qui a longtemps accompagné cette crise.
L’aveuglement volontaire de certaines élites politiques et militaires, qui s’emploient à embellir ou à relativiser cette débâcle, contraste avec la légitimité d’une population assoiffée de clarté et de justice. Cette vérité publique est d’autant plus nécessaire que le traumatisme de Goma dépasse le cadre strictement militaire : il touche à la souveraineté nationale, à la crédibilité des institutions et à la confiance du peuple envers ses forces de défense.
Fabien Kusuanika interpelle donc, avec la lucidité de l’exil et la conscience aigüe des enjeux nationaux : parmi les acteurs les plus zélés de Kinshasa, qui sera capable d’expliquer, non pour excuser, mais pour instruire et éclairer, la désorganisation qui a conduit à ce fiasco ?
Tant que cette question restera sans réponse, le spectre de Goma continuera de hanter l’opinion publique, rappelant que la dissimulation et l’approximation sont incompatibles avec la restauration d’un État crédible et d’une sécurité durable.














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