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La vérité distordue dans la quête d’une paix durable en RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 1er août 2024 à 11:20

Le communiqué officiel de Luanda, signé par les mains des ministres des Affaires étrangères de l’Angola, de la RDC, et du Rwanda, résonne tel un serment sacré, une mélodie d’engagement aux processus de Luanda et de Nairobi. Cependant, une première dissonance s’installe : avant de s’envoler pour Luanda, la ministre congolaise des Affaires étrangères avait déclaré sa foi exclusive dans le processus de Luanda. En écho à son président, qui proclamait dans une interview que "le processus de Nairobi était mort” surement pas encore enterré.

Le communiqué de Luanda, au point 4a, révèle qu’au 26 avril 2024, le gouvernement de la RDC a soumis à la facilitation présidée par l’Angola, son plan pour neutraliser les FDLR.

Ensuite, le point 4b informe qu’au 6 mai 2024, le Rwanda a partagé ses analyses et observations sur ce plan. Étrangement, la RDC reste silencieuse sur ce sujet brûlant, objet d’accusations mutuelles, un silence répercuté par les médias dits indépendants comme RFI, France 24 et TV5.

De gauche à droite : Mme Thérèse Kayikwamba Wagner (MINAFFET-RDC), l’ambassadeur Téte Antonio (MINAFFET-Angola) et Mr. Olivier Patrick Nduhungirehe (MINAFFET-Rwanda)

Il est profondément regrettable que la MONUSCO, sans lire attentivement le communiqué officiel, se contente de reproduire les éléments de langage de la RDC dans ses propres publications.

Le point 6a, qui aborde le cessez-le-feu, sujet de tant de controverses, stipule clairement que "les ministres se sont accordés sur un cessez-le-feu entre les parties au conflit à l’Est de la RDC, supervisé par un mécanisme de vérification ad hoc renforcé par des experts du renseignement des trois pays."

Pourquoi ne pas simplement reprendre les termes du communiqué plutôt que de les interpréter de manière biaisée et délibérée ?

La communication doit obéir à certaines règles, sans quoi elle se transforme en cacophonie. Poursuivre la désinformation et la propagande, s’acharner à falsifier les faits et propager des contre-vérités est contre-productif et sape la crédibilité, comme l’illustre le cas du communiqué de la deuxième réunion ministérielle de Luanda.

Les contradictions flagrantes et les tergiversations concernant l’alliance du gouvernement congolais avec les FDLR dévoilent un autre aspect crucial de la défaillance de communication du régime de Kinshasa et de ses relais, y compris la MONUSCO, prise en flagrant délit de diversion.

Ces contradictions sèment la confusion parmi le public et les observateurs internationaux. La dissonance entre les déclarations officielles et les réalités sur le terrain affaiblit la crédibilité du régime et complique la compréhension des dynamiques réelles du conflit.

Cette ambiguïté nuit non seulement à la confiance des citoyens dans leurs dirigeants, mais également à la capacité de la communauté internationale à évaluer correctement la situation en RDC.

La gestion chaotique de la communication par le régime de Kinshasa n’est pas un simple accident, mais le reflet d’une stratégie défaillante qui mine la crédibilité du pays sur la scène internationale.

La répétition des contradictions et des messages discordants, particulièrement en ce qui concerne les liens incestueux avec les FDLR, en est un exemple flagrant.

La situation en République Démocratique du Congo (RDC) met en lumière des enjeux importants et des intérêts sous-jacents qui influencent la perception et l’interprétation des réalités politiques et sociales.

La distorsion systématique des faits et des écrits officiels par certaines instances, nationales et internationales, pose des questions sérieuses sur les motivations et les agendas politiques en jeu.

Il est établi depuis longtemps qu’en RDC, des alliances existent entre les acteurs nationaux et étrangers pour préserver de gros intérêts. On se souvient de la déclaration solennelle de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Christophe Mbosso, qui demandait aux députés de quitter les groupes armés. Des ministres sont également mis en cause ainsi que des militaires hauts gradés pour entretenir des groupes armés et effectuer un commerce illicite, y compris la déforestation du parc des Virunga. Plusieurs rapports l’ont exposé publiquement.

Ces manipulations de l’information servent divers acteurs pour leurs propres intérêts politiques, économiques ou stratégiques. Elles visent à influencer l’opinion publique, déstabiliser des adversaires politiques ou justifier certaines actions.

Les intérêts étrangers jouent également un rôle significatif, des puissances étrangères ayant des agendas spécifiques en RDC, notamment liés à l’exploitation des ressources naturelles ou à l’influence géopolitique dans la région des grands lacs. La conséquence directe de cette distorsion de la réalité est la perpétuation des crises.

En déformant les faits, les véritables causes des crises récurrentes en RDC ne sont pas correctement adressées, conduisant à des solutions inefficaces et à la continuation des conflits et de l’instabilité.

De plus, la répétition de la désinformation et des manipulations érode la confiance des citoyens dans les institutions et les processus de paix, et décourage les efforts internationaux de médiation et de résolution des conflits.

Ces fauteurs de troubles utilisent la désinformation pour semer la discorde et empêcher les initiatives de paix. Il est essentiel de les identifier et de contrer leurs actions par des mesures de déconstruction de leur rhétorique.

Les efforts de paix doivent inclure une stratégie de communication efficace pour contrer la désinformation et éduquer la population sur les véritables enjeux et les bénéfices d’une paix durable.

La distorsion de la réalité en RDC est un phénomène grave qui doit être pris très au sérieux. Elle nécessite une réponse concertée de la part des citoyens, des acteurs internationaux et de la société civile pour promouvoir la vérité, renforcer la confiance et avancer vers une paix durable.

Le ministre Olivier Patrick Nduhungirehe était à la tête de la délégation rwandaise

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