L’économie burundaise, historiquement basée sur l’agriculture, s’effondre sous le poids de la négligence des autorités. En 1985, 22 % du budget national étaient alloués à l’agriculture.
Ce chiffre a chuté à seulement 8 % en 2024, alors que la population a presque triplé, passant de 4,9 millions d’habitants en 1985 à 13,2 millions aujourd’hui.
Comme le souligne l’économiste burundais André Nikwigize, ce désintérêt pour le secteur agricole est l’un des principaux facteurs qui expliquent la famine qui ravage le pays.
« Le Burundi souffre d’une absence totale de vision à long terme de ses dirigeants. L’agriculture, pilier de notre économie, a été sacrifiée au profit de politiques court-termistes et de la corruption qui gangrène toutes les sphères de l’État », commente l’expert.
La gouvernance burundaise est fréquemment critiquée pour son inefficacité et son népotisme. La gestion du pays par le CNDD-FDD, le parti au pouvoir, est particulièrement pointée du doigt.
Le placement de personnes incompétentes à des postes stratégiques, uniquement pour leur fidélité au parti, a conduit à des décisions désastreuses pour la nation.
La corruption et le clientélisme ont pris le pas sur l’intérêt général, laissant une population vulnérable face à la crise alimentaire.
Les leaders des organisations de la société civile qui militent pour la bonne gouvernance n’hésitent pas à dénoncer l’inertie du président Évariste Ndayishimiye.
Bien qu’il soit conscient des défis qui se posent au pays, ces organisations soulignent que le chef de l’État manque de volonté ou de pouvoir pour engager de véritables réformes.
« Au lieu de tracer des orientations nationales claires pour relancer l’agriculture et redresser l’économie, le président se contente de prendre des mesures impopulaires, qui, dans la plupart des cas, n’ont aucun impact tangible sur la vie des citoyens », commentent ces acteurs de la société civile, désireux de voir des actions concrètes et une rupture avec les pratiques de mauvaise gouvernance qui bloquent le développement du Burundi.
En plus de la mauvaise gouvernance, le Burundi subit les effets des changements climatiques, ainsi que des conflits internes qui ont fragilisé le pays durant ces 30 dernières années.
La combinaison de ces facteurs a exacerbé la situation alimentaire du pays, qui est désormais l’un des plus touchés par la faim en Afrique et dans le monde.
Ce rapport du Global Hunger Index contraste avec les discours optimistes des dirigeants burundais.
Selon eux, le pays produit même des excédents alimentaires, destinés à aider d’autres nations africaines.
Cependant, la réalité est toute autre. Les ménages burundais luttent quotidiennement pour trouver de quoi nourrir leur famille, tandis que les responsables de l’État continuent à ignorer la gravité de la situation.
La communauté internationale, ainsi que les acteurs locaux, exhortent le gouvernement burundais à reconnaître la crise et à agir en conséquence.
Seule une véritable réforme, fondée sur la transparence, la bonne gouvernance et des investissements dans l’agriculture, permettra au Burundi de sortir de cette impasse.
En attendant, le classement du Global Hunger Index fait honte à ce pays autrefois appelé le « Pays de lait et de miel », un symbole aujourd’hui perdu.
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