S’exprimant à l’occasion du 10ᵉ anniversaire de la Journée internationale de commémoration et d’hommage aux victimes du génocide, ce 9 décembre 2025, Amb. Ngoga a rappelé que cette journée revêt une signification particulière pour le Rwanda, où il y a 31 ans, le génocide contre les Tutsi faisait plus d’un million de victimes. Selon lui, la communauté internationale n’a pas échoué faute d’informations, mais « parce qu’elle n’a rien fait ».
« Cet échec continue renforce la détermination du Rwanda à considérer le souvenir comme indissociable de la responsabilité, et le fait de se souvenir ne remplace pas la prévention », a-t-il souligné.
L’Ambassadeur a insisté sur le rôle central de la vérité, de la justice, de l’unité et de l’autonomisation citoyenne dans la reconstruction du pays, notamment via l’initiative « Ndi Umunyarwanda » (Je suis Rwandais). « Cette démarche n’est pas le fruit du hasard. C’est un choix ferme de tourner le dos à la politique de division qui a détruit notre unité », a-t-il ajouté.
Il a mis en garde contre la persistance de discours déshumanisants dans le monde, visant certaines communautés et rappelant les idéologies ayant alimenté le génocide contre les Tutsi.
« Ces signes précurseurs sont visibles et inquiétants. La négation et la falsification de l’histoire, y compris sur les plateformes numériques, ne sont pas anodines : nier le génocide est un crime et constitue la première étape vers sa répétition, fragilisant les survivants et déstabilisant la communauté », a-t-il insisté.
Amb. Ngoga a dénoncé les récents discours de haine et actes de violence dans l’est de la République démocratique du Congo contre les Banyamulenge, critiquant l’inaction de la communauté internationale. « La lutte contre la négation du génocide exige l’usage d’informations véridiques et une constance dans l’action, sans céder aux pressions ou aux partis pris », a-t-il ajouté.
Il a salué le travail du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des Tribunaux pénaux (IRMCT), tout en rappelant que la justice ne doit pas seulement dépendre de la simple volonté, mais être effective lorsque cela est nécessaire.
Par ailleurs, l’Ambassadeur a pointé du doigt le retard de certains États : cinq Rwandais soupçonnés de crimes liés au génocide vivent au Royaume-Uni en toute impunité, tandis que plus de 1 100 autres personnes font l’objet de mandats d’arrêt à l’étranger sans que les États concernés n’agissent.
« La justice doit être rendue en temps utile, fondée sur les survivants et appliquée à tous. L’échec à prévenir un génocide est un choix politique et non une fatalité. Les États membres de l’ONU doivent faire du principe du « plus jamais » un pilier fondamental du fonctionnement de la communauté internationale », a conclu Amb. Ngoga.














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