Réunis les 22 et 23 novembre, les chefs d’État et de gouvernement ont, malgré cette absence conspuée, réussi à faire adopter une déclaration finale, signe que le multilatéralisme, loin d’être éteint, peut encore impulser des messages stratégiques et politiques à l’échelle planétaire.
Emmanuel Macron n’a pas caché son scepticisme, s’interrogeant sur la capacité du G20 à poursuivre son rôle dans un monde divisé : « Le G20 arrive peut-être à la fin d’un cycle », a-t-il déclaré, soulignant la fragilité de cette institution face aux rivalités géopolitiques et aux divisions internes.
Dans ce contexte, l’Afrique du Sud, assurant pour la première fois la présidence africaine du forum, a bousculé les usages. Traditionnellement, la déclaration commune des dirigeants clôture les débats. Cette fois, Cyril Ramaphosa a fait adopter le texte dès l’ouverture des discussions, avec l’assentiment de nombreuses délégations.
Ce geste, orchestré en dépit de l’opposition implicite de Washington, constitue une victoire diplomatique pour Pretoria, qui a su affirmer sa présidence face aux tentatives répétées de l’administration américaine de miner son influence sur le forum tout au long de l’année.
Outre ce succès symbolique, le sommet a permis de mettre en lumière des enjeux concrets, notamment ceux liés aux minerais stratégiques. Les restrictions imposées par Pékin sur l’exportation de terres rares ont révélé la vulnérabilité de nombreux pays dépendants de ces matières premières essentielles à la transition énergétique, à la fabrication de batteries pour véhicules électriques, aux éoliennes et à de multiples produits électroniques, y compris les puces alimentant l’intelligence artificielle.
Conscients de cette fragilité, les dirigeants du G20 ont réaffirmé leur volonté de sécuriser l’approvisionnement en ces ressources cruciales et de les protéger contre les chocs géopolitiques ou commerciaux, soulignant ainsi le rôle vital de la coopération multilatérale pour la stabilité et le développement économique global.
En définitive, le sommet de Johannesburg illustre la capacité de l’Afrique du Sud à réinsuffler du dynamisme et de la pertinence dans un G20 malmené, tout en rappelant que la gouvernance mondiale, dans un monde multipolaire et interconnecté, exige à la fois audace diplomatique et anticipation stratégique sur des dossiers où la fragilité des chaînes d’approvisionnement peut se transformer en enjeu de puissance.














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