Organisé par l’alliance Smart Africa sous le thème « L’IA pour l’Afrique : innover localement, impacter globalement », le sommet réunit chaque année des chefs d’État, des décideurs politiques et des innovateurs afin d’accélérer la révolution numérique sur le continent.

Dans son discours, le Président Kagame a noté que le succès de l’Afrique à l’ère de l’intelligence artificielle reposera non seulement sur la rapidité du déploiement des technologies, mais aussi sur leur utilisation pour répondre efficacement aux défis locaux.

« L’intelligence artificielle, thème central de cette édition, est un exemple parlant. Pour l’Afrique, le succès ne dépendra pas seulement de la rapidité du déploiement des nouvelles technologies, mais surtout des problèmes sur lesquels nous choisissons de les appliquer », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que le Rwanda a déjà mis en place une politique nationale sur l’IA visant à orienter l’innovation dans des secteurs stratégiques comme la santé, l’éducation et l’agriculture, avec des projections montrant que l’IA pourrait contribuer à hauteur de 5 % du PIB national dans un avenir proche.

Combler le fossé numérique en Afrique

Malgré une population jeune et technophile, l’Afrique fait face à des défis structurels en matière d’infrastructures numériques, de développement des compétences et de régulation. « Le déficit d’investissement dans ces domaines freine notre progression. Combler ces lacunes nécessite une coopération étroite entre le secteur public et le secteur privé », a souligné le Président Kagame.

Il a salué le rôle de Smart Africa, notamment avec le lancement du Conseil africain de l’intelligence artificielle et du Fonds pour l’IA, qualifiant ces initiatives de « fondations importantes pour faire avancer les priorités du continent ».

Le Président a également appelé les nations africaines à ne pas se laisser influencer par les craintes liées à l’impact de l’IA sur l’emploi ou la vie privée, précisant que, bien que certaines de ces préoccupations soient légitimes, elles ne doivent pas occulter les opportunités de transformation qu’offre l’intelligence artificielle.

« Beaucoup d’incertitudes entourent l’intelligence artificielle, surtout en ce qui concerne le travail, la vie privée et la sécurité. Certaines inquiétudes sont injustifiées, d’autres relèvent simplement de la peur de l’inconnu », a-t-il précisé.

« Quelle que soit la perception qu’on en ait, cette nouvelle réalité est là pour rester, et nous devons apprendre à nous y adapter », a-t-il ajouté.

La technologie ne remplacera personne

Rappelant l’histoire des révolutions technologiques, le Président Kagame a affirmé que la science et la technologie ont toujours servi à élever l’humanité plutôt qu’à la remplacer. « Ce n’est ni la première ni la dernière vague de progrès technologique à laquelle l’Afrique et le monde seront confrontés. »

« La science et la technologie stimulent la créativité et la performance sans jamais chercher à remplacer l’homme. Dans la plupart des cas, l’humanité y a trouvé son bénéfice. Tirons pleinement parti de cette époque », a-t-il insisté.

Visite officielle et projet minier majeur

Le Président Kagame est arrivé à Conakry mardi pour rejoindre son homologue guinéen Mamady Doumbouya au lancement du projet minier de Simandou, l’une des plus grandes initiatives minières au monde.

Estimé entre 3 et 4 milliards de tonnes de minerai de fer de haute qualité, le gisement de Simandou devrait produire environ 120 millions de tonnes par an à l’horizon 2030.

Le Président Kagame a souligné que science et technologie sont des moteurs de créativité et de performance, et non une menace pour l’emploi