Selon Mme Ingabire, le gouvernement prévoit dans un premier temps d’ériger entre 720 et 800 nouvelles antennes, ce qui permettrait de porter la couverture Internet à 97 %, contre 83 % actuellement. Cette initiative nécessitera un financement estimé à plus de 300 millions de dollars.
« Nous étudions les lacunes que nous avons en matière de couverture. Pour atteindre une connectivité nationale de haute qualité, il est clair que nous devons construire davantage d’antennes relais », a expliqué la ministre, précisant que la géographie montagneuse du pays complique la diffusion du signal dans certaines zones.
À ce jour, le Rwanda compte 1 781 antennes de communication et près de 25 000 kilomètres de fibre optique. Cependant, 17 % du territoire, principalement des zones rurales peu peuplées, demeurent sans connexion.
Les entreprises de télécommunication opérant au Rwanda sont tenues de participer à la construction des antennes relais sur une période de 10 à 15 ans, avec un objectif d’au moins 220 nouvelles antennes relais construites par le secteur privé. Le gouvernement, de son côté, prévoit d’en ériger 500 supplémentaires.
Un fonds de développement des infrastructures numériques a également été mis en place, alimenté par une contribution de 4 % du chiffre d’affaires annuel des opérateurs. Ce mécanisme a déjà permis la construction de 233 antennes relais au cours des cinq dernières années. Le coût moyen d’une antenne étant d’environ 150 000 dollars, la construction des 500 envisagées nécessitera près de 300 millions de dollars.
Mme Ingabire estime que, si les conditions financières le permettent, les fonds requis pourraient être mobilisés en trois ans.
Le gouvernement explore également la technologie satellitaire pour connecter les écoles situées dans des zones difficiles d’accès, où la construction des antennes ou le déploiement de fibre optique sont techniquement complexes.
La ministre a par ailleurs indiqué qu’un système de suivi et de surveillance a été instauré pour identifier et résoudre les défaillances techniques dans les services numériques publics.
Le projet « Mbaza », récemment lancé, permet aux citoyens de signaler directement tout problème rencontré avec les systèmes ou services gouvernementaux. De son côté, la plateforme Irembo, qui regroupe désormais plus de 240 services publics en ligne, a introduit un dispositif permettant de résoudre les incidents en moins d’une heure.
Irembo compte plus de 3 000 employés et enregistre des transactions quotidiennes dépassant les 300 000 dollars. Environ 45 % des usagers paient leurs services en ligne, ce qui a permis de réduire de 80 % les délais de traitement.
Le lancement des cartes d’identité numériques et l’intégration des données dans une base de données unique (Single Source of Truth, SDID) devraient encore améliorer la fiabilité des services et accélérer leur accessibilité.
Malgré les progrès réalisés, seuls 3 % des 264 sites web gouvernementaux proposent actuellement du contenu en kinyarwanda, la langue nationale. Ceux qui le font collaborent avec le Rwanda Information Society Authority (RISA) afin d’assurer la diffusion d’informations dans la langue locale.
Chaque année, le Rwanda effectue une évaluation nationale de la qualité du réseau mobile pour identifier les zones à améliorer. Une coordination régionale avec les pays voisins permet également de résoudre les problèmes de communication aux frontières.
En juin 2025, une évaluation conjointe menée par le ministère des TIC, RURA, RISA et les opérateurs télécoms a conduit à renforcer certaines antennes relais existantes et à planifier la construction de nouvelles pour améliorer la connectivité frontalière.
Mme Ingabire a réaffirmé la volonté du gouvernement de développer en continu les infrastructures numériques afin de garantir un accès Internet équitable sur tout le territoire.
Elle a toutefois rappelé que l’enjeu ne réside pas uniquement dans l’extension de la couverture, mais aussi dans la capacité des citoyens à utiliser efficacement les outils numériques mis à leur disposition.
« Nous ne voulons pas seulement connecter le pays, mais aussi veiller à ce que chaque citoyen puisse tirer pleinement parti d’un Internet rapide, fiable et accessible », a conclu la ministre.














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