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Le Président Kagame remet en question l’efficacité de la mission de maintien de paix de l’ONU en RDC

Redigé par IGIHE
Le 10 mars 2025 à 01:04

Le Président Paul Kagame a sévèrement critiqué la mission de maintien de paix des Nations Unies en République Démocratique du Congo, remettant en question son efficacité malgré près de 40 milliards de dollars dépensés en deux décennies.

Lors d’une interview sans détour avec le créateur de contenu Mario Nawfal dans son émission 69 X Minutes, le Président Paul Kagame a dénoncé l’inefficacité de la mission onusienne en RDC, malgré 26 années de présence dans le pays. Selon lui, aucun progrès tangible n’a été réalisé, tandis que la région continue de sombrer dans des conflits incessants, rendant la paix et la stabilité constamment hors de portée.

"Pourquoi sont-ils venus en RDC ? Pour maintenir la paix ? Quelle paix ont-ils réellement instaurée ? Etaient-ils là pour résoudre le problème sécuritaire causé par les FDLR, présents en RDC depuis 30 ans ? Rien n’a été accompli. Alors pourquoi sont-ils toujours là ?" a-t-il lancé.

La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), précédemment connue sous le nom de MONUC, est déployée dans le pays depuis 1999. Bien qu’elle soit mandatée pour stabiliser le pays, protéger les civils et soutenir le gouvernement congolais, la mission a échoué à maîtriser la violence persistante.

Avec un budget annuel excédant 1,13 milliard de dollars et un effectif d’environ 23 000 casques bleus, la MONUSCO demeure la mission de maintien de la paix la plus coûteuse de l’ONU.

Lors de l’entretien, le Président Kagame a rappelé que le conflit en République Démocratique du Congo trouve ses racines dans les frontières arbitrairement tracées par les puissances coloniales, accusant le gouvernement congolais de refuser de reconnaître les Congolais kinyarwandophones, qui se sont retrouvés en RDC à la suite de ce découpage territorial, comme des citoyens à part entière..

"Il s’agissait simplement d’un espace ouvert. Ils ont tracé une ligne, laissant le Rwanda d’un côté et appelant l’autre côté Congo. Mais cette ligne a divisé des familles. Ceux qui se battent aujourd’hui sont ceux que le gouvernement congolais déracine et renvoie au Rwanda. Ce sont eux qui composent le M23", a expliqué le Président Kagame.

Paul Kagame a également souligné que le Rwanda accueille actuellement 130 000 réfugiés congolais, dont certains vivent dans le pays depuis plus de 23 ans.

Par ailleurs, le chef de l’Etat a rejeté les accusations selon lesquelles le Rwanda serait impliqué dans le conflit à l’est de la République Démocratique du Congo pour exploiter les ressources minérales de son voisin.

« Si vous dressez une liste de 100 entités — la Chine, l’Europe, les Etats-Unis, le Canada, ainsi que tous les pays de la région — intéressés par les minerais du Congo, le Rwanda arriverait en 100e position, tout en bas. Pourtant, la situation est présentée de manière à faire croire que ceux qui ont le moins d’intérêt pour ces minerais sont responsables de tous les problèmes. Pendant ce temps, ces 100 autres entités engrangent des milliards sans laisser de bénéfices durables, mais c’est le Rwanda qui se voit injustement attribuer la responsabilité », a-t-il affirmé.

Paul Kagame a précisé que la principale préoccupation du Rwanda dans la région reste la présence des FDLR en RDC, un groupe composé de responsables du génocide de 1994 contre les Tutsi, qui continue de représenter une menace et dont l’objectif demeure de renverser le régime rwandais.

"Les FDLR — ceux qui ont commis le génocide — se sont installés en RDC il y a 30 ans. Depuis, ils se sont alliés à des politiciens et sont désormais profondément enracinés dans le paysage politique congolais. Ils causent des difficultés aux Congolais, mais leur véritable objectif reste de déstabiliser le Rwanda", a-t-il expliqué.

Le Président Kagame a également critiqué la gestion de la crise par Félix Tshisekedi, l’accusant d’adopter une position extrémiste et de refuser toute négociation avec les rebelles du M23 pour résoudre le conflit grandissant à l’est de la RDC. Il a également remis en question la légitimité de Tshisekedi, soulignant qu’il n’avait pas été élu lors des deux élections présidentielles.

"D’ailleurs, peu importe comment il est devenu président. Il n’a été élu ni la première fois, ni la deuxième. La première fois, Joseph [Kabila] lui a remis le pouvoir, ce qui est incontestable. La deuxième fois, il s’est simplement autoproclamé vainqueur, et tout le monde a été sommé de se taire. Mais cela ne me regarde pas."

Pendant ce temps, à l’est de la RDC, les rebelles du M23, dans un contexte de revendications persistantes liées à la marginalisation des Tutsi congolais, poursuivent leur offensive contre les forces gouvernementales et leurs alliés, y compris les FDLR, les troupes de la SADC, l’armée burundaise et diverses milices.

Les récentes avancées du M23 ont permis la prise de plusieurs villes stratégiques au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, dont Goma et Bukavu.

Le Président Paul Kagame a remis en question l'efficacité de la mission de maintien de paix de l'ONU en RDC, malgré 40 milliards de dollars dépensés en 20 ans

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