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Le Rwanda interpelle la communauté internationale

Redigé par Tite Gatabazi
Le 22 décembre 2022 à 11:54

C’est devenu une rengaine qui à la longue lasse. Cette cécité partagée par certains sur la crise récurrente qui se déroule à l’Est de la RDC depuis plus de vingt cinq ans.

Pour une énième fois, le Rwanda s’est érigé contre ces amalgames et contre-vérités qui sont de nature a perpétué la crise à l’Est de la RDC.

Ce soutien supposé au M23 est l’arbre qui cache la forêt et dénote d’une hypocrisie qui frise le cynisme dans une situation aussi dramatique que celle de l’Est de la RDC.

Le Rwanda semble mettre en garde contre le fait que la légitimité de ces déclarations risque d’être mise à mal par une approche de plus en plus sélective de la crise en RDC.

Le gouvernement Rwandais indique que : "accuser le Rwanda d’appuyer le groupe armé congolais M23 est trompeur et détourne l’attention sur les causes réelles d’un conflit continu à l’Est de la RDC".

Avant de poursuivre en ces termes : "il n’existe aucun compte rendu concernant les échecs du gouvernement de la RDC à combattre et à régler d’une part le problème de plus de 13o groupes armés qui pullulent sur son territoire et d’autre part les graves abus commis sur des civils par les forces armées congolaises et les groupes meurtriers en ce compris, le reste de la milice génocidaire des FDLR qui ont été protégés depuis des dizaines d’années en RDC".

Voilà qui est dit et existe dans plusieurs rapports tant des nations unies que des organisations non gouvernementales.

C’est dire que la fixation sur le M23 ne tient pas la route tant que la présence de la Monusco depuis vingt-cinq ans engage la responsabilité de la communauté internationale qui n’affiche pas des résultats probants.

Ni dans la lutte contre les forces négatives encore moins dans la protection des civils. Mais paradoxalement, on semble s’en accommoder.

C’est aussi et surtout sur la présence de plus de cent trente groupes armés qui sévissent à l’Est de la RDC qu’étonnement les déclarations d’ici et là sont silencieuses, qu’il faudrait s’interroger.

Le communiqué du gouvernement rappelle que les autorités congolaises favorisent la propagation du discours de haine anti tutsis.

Pour mémoire, le 30 novembre 2002, Mme Alice Wairimu Nderitu, conseillère spéciale du secrétaire général des nations unies sur la prévention du génocide avait sorti un communiqué.

Elle y exprimait sa vive préoccupation sur « la violence actuelle est un signe avant-coureur de la fragilité de la société et la preuve de la présence persistante des conditions qui ont permis à la haine et à la violence à grande échelle d’éclater en un génocide dans le passé », a-t-elle dit dans un communiqué de presse.

Dans celui-ci elle fait référence à sa dernière visite en RDC du 10 au 13 novembre 2022, et se dit très préoccupée de l’escalade du discours de haine et incitation à la violence suivie de passage à l’acte.

Le communiqué relève qu’il existe des indicateurs sur le contenu de la diffusion du discours de haine et l’absence de mécanisme institutionnels pour y faire face.

"Les abus qui se produisent actuellement dans l’est de la RDC, y compris le ciblage de civils en raison de leur appartenance ethnique ou de leur affiliation présumée aux parties belligérantes, doivent cesser. Notre engagement collectif à ne pas oublier les atrocités passées constitue une obligation d’empêcher qu’elles ne se reproduisent", a-t-elle souligné.

Curieusement, les bonnes âmes occidentales ne s’y réfèrent aucunement dans leurs déclarations.

Ces choix à la carte relèvent de la négation de la réalité.

Le déni n’est pas une politique. On devrait s’émouvoir des camps des déplacés internes de Bwiza dans le Masisi qui ne reçoivent pas d’aide humanitaire au prétexte qu’ils sont dans la zone du M23.

La même empathie à l’endroit des réfugiés congolais hébergés au Rwanda depuis plus de vingt-cinq ans.

Et s’indigner à l’unisson des voltes faces du gouvernement congolais. Agir pour ces populations persécutées, leurs aspirations à la citoyenneté pleine et entière, leurs ressources, leurs savoir-faire.

Pour ce qui de la crise en RDC, sortir du déni est un préalable pour sortir de l’impasse.

Mme Yolande Makolo, Porte-parole du Gouvernement Rwandais

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