Le Rwanda prévoit la création d’un centre dédié au développement de l’intelligence artificielle

Redigé par IGIHE
Le 30 mars 2025 à 01:19

La ministre des Technologies de l’Information et de l’Innovation, Ingabire Paula, a annoncé la tenue prochaine d’une conférence de deux jours dédiée au développement de l’intelligence artificielle (IA), événement qui sera marqué par la signature de plusieurs accords de partenariat, visant à dynamiser et consolider le secteur de l’IA dans le pays.

La ministre a indiqué que l’un de ces accords, signé avec la Fondation Gates, portera sur la création d’un centre dédié à l’accompagnement des projets liés à l’IA et à la diffusion de cette technologie à travers le pays.

Le 3 avril 2025, Kigali accueillera la première conférence africaine sur l’intelligence artificielle, réunissant des experts du monde entier. L’événement rassemblera des participants de plus de 20 pays, incluant des représentants d’institutions publiques et privées, des chercheurs d’universités prestigieuses et des membres d’organisations telles que Google, OpenAI, l’ONU et la Banque mondiale.

Parmi les invités de marque figure Eric Emerson Schmidt, ancien PDG de Google, qui a dirigé l’entreprise pendant 10 ans jusqu’en 2011, avant d’en devenir président exécutif jusqu’en 2015.

La ministre Ingabire a souligné que cette conférence offrira au Rwanda une occasion unique de mettre en avant ses avancées en intelligence artificielle tout en renforçant les partenariats stratégiques pour accélérer le développement du secteur.

« Ces accords incluent des discussions avec la Fondation Gates en vue de la création d’un centre dédié à l’intelligence artificielle, qui servira d’incubateur pour les innovateurs développant des projets basés sur l’IA. Parmi les secteurs prioritaires figurent l’agriculture et la santé, où nous explorons l’utilisation de l’IA pour accroître l’efficacité et maximiser l’impact. » a-t-elle déclaré.

En avril 2023, le Conseil des ministres a adopté une politique nationale sur cinq ans visant à accélérer l’adoption de l’intelligence artificielle. Le Rwanda prévoit d’y investir 76,5 millions de dollars afin d’intégrer cette technologie dans divers secteurs et d’en optimiser les bénéfices pour le développement économique.

Une étude menée après l’adoption de cette politique estime qu’une exploitation optimale de l’IA dans divers secteurs pourrait générer plus de 589 milliards de francs rwandais (environ 460 millions de dollars) pour l’économie nationale.

La ministre Ingabire a souligné que le Rwanda développe actuellement plusieurs initiatives basées sur l’IA afin de relever les défis locaux tout en s’adaptant aux spécificités du pays.

« En plus des collaborations établies avec divers partenaires, nous comptons déjà des institutions comme l’Université Carnegie Mellon, qui propose un master en intelligence artificielle, ainsi que l’AIMS (African Institute for Mathematical Sciences), qui dispense des formations en master et doctorat sur l’IA, l’apprentissage automatique (machine learning) et le traitement automatique des langues. » a-t-elle ajouté.

La formation et le renforcement des capacités constituent 60 % des objectifs de la politique nationale en matière d’IA. La ministre a également souligné l’importance cruciale de la Rwanda Coding Academy, qui forme des experts dans des technologies de pointe. Elle a insisté sur la nécessité d’introduire ces technologies dès le plus jeune âge et de les intégrer à tous les niveaux d’enseignement, de l’école primaire à l’université.

Le Rwanda soutient également des projets émergents, tels qu’Umuganda, qui développe une technologie permettant de diffuser des informations en kinyarwanda dans des secteurs clés comme l’agriculture et la santé.

Plusieurs initiatives ont été lancées pour exploiter les opportunités offertes par l’IA. Dans le secteur de l’agriculture, l’IA aide à fournir des prévisions météorologiques précises aux agriculteurs, réduisant ainsi les pertes et renforçant la sécurité alimentaire. En santé, des outils basés sur l’IA assistent les agents de santé communautaires dans la prestation de soins de base et la collecte d’informations médicales essentielles. Des projets sont également en cours pour optimiser le système fiscal, améliorer la collecte des impôts et moderniser le réseau de transport. Par ailleurs, des mesures sont prises pour centraliser et structurer les données gouvernementales, facilitant ainsi leur exploitation par l’IA afin de répondre efficacement aux défis sociaux et économiques.

La ministre des Technologies de l’Information et de l’Innovation a annoncé la tenue prochaine d’une conférence dédiée au développement de l'IA

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