Ce rapport de 23 pages accuse les autorités rwandaises de torture et de mauvais traitements dans plusieurs établissements pénitentiaires, notamment à la prison de Nyarugenge à Kigali, à celle de Rubavu dans l’Ouest du pays, ainsi qu’au centre de détention que le rapport appelle « Kwa Gacinya ».
Dans une réponse rapide et ferme, Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais, a dénoncé ces accusations comme étant infondées, pointant du doigt l’absence de crédibilité de HRW, qu’elle accuse de publier régulièrement des rapports biaisés et malveillants.
« Human Rights Watch n’a pas le monopole des droits humains. Cette organisation a maintes fois prouvé qu’elle n’était ni sérieuse ni crédible. Elle continue d’inventer des histoires visant à discréditer le Rwanda, comme ce fut le cas en 2017, lorsque plusieurs Rwandais prétendument ’exécutés sommairement’ pour vol de chèvres et de fruits par HRW sont apparus vivants lors d’une conférence de presse organisée par la Commission nationale des droits de l’homme », a déclaré Makolo.
Cette référence au passé fait allusion à un rapport controversé de HRW publié en 2017, intitulé « Tous les voleurs doivent être tués », qui accusait les forces de l’ordre rwandaises d’avoir tué 37 personnes dans les districts de Rubavu et Rutsiro pour des délits mineurs. Cependant, une enquête de la Commission nationale des droits de l’homme avait par la suite révélé que toutes les personnes citées dans le rapport étaient bel et bien en vie.
Dans son dernier rapport, intitulé « Ils m’ont jeté dans l’eau et battu » : La nécessité de rendre des comptes pour la torture au Rwanda, HRW accuse les juges rwandais d’avoir ignoré les plaintes de détenus actuels et anciens concernant des détentions illégales et des mauvais traitements.
L’organisation affirme s’être basée sur les témoignages de 28 personnes interrogées entre 2019 et 2024. Elle exhorte également le gouvernement rwandais à mener une enquête approfondie sur les allégations de torture dans les prisons du pays.
Ironiquement, ce même rapport salue la condamnation, en avril dernier, de six responsables pénitentiaires et de 12 détenus pour agression sur des prisonniers à la prison de Rubavu.
Human Rights Watch est régulièrement accusée de produire des rapports inexacts, motivés par des considérations politiques. En mars 2022, un rapport de HRW sur les supposées poursuites abusives contre des opposants politiques, journalistes et commentateurs rwandais avait déjà été rejeté par le gouvernement, qui l’avait qualifié de biaisé.
Plus récemment, en septembre 2023, HRW avait publié un rapport accusant le Rwanda de violations des droits des personnes transgenres, des travailleuses du sexe et des enfants des rues, ce que le gouvernement rwandais avait dénoncé comme une tentative de nuire à des secteurs économiques stratégiques du pays avec des accusations sans fondement.
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