Fondés par les sinistres miliciens Interahamwe, les militaires de l’ancienne armée rwandaise vaincue (Ex-FAR) et des membres du gouvernement ayant orchestré le génocide contre les Tutsi de 1994, les FDLR bénéficient du soutien du gouvernement congolais, incluant des armes, des fonds et des formations militaires, comme l’ont confirmé des experts des Nations Unies. Ce groupe armé demeure une menace pour la sécurité dans l’Est de la RDC, où il sévit depuis plus de deux décennies.
La question du démantèlement du FDLR est au cœur des discussions entre les autorités rwandaises et congolaises. Depuis mars 2024, des pourparlers se déroulent à Luanda, en Angola, pour résoudre la crise sécuritaire dans la région. En novembre 2024, les deux pays se sont mis d’accord sur une approche en trois étapes pour neutraliser le groupe terroriste.
La première étape consiste à analyser les menaces que représente le FDLR et à localiser ses bases et entrepôts d’armement. La deuxième étape prévoit des attaques contre ces installations, tandis que la troisième concerne le rapatriement des combattants du FDLR. Ces actions devraient se dérouler sur une période de trois mois.
Lors de l’interview, le journaliste a interrogé la ministre Kayikwamba sur les raisons pour lesquelles la RDC ne demande pas au Rwanda de négocier avec les FDLR, comme on lui demande de le faire avec le groupe armé M23, qui défend les Congolais d’origine tutsie persecutés. Kayikwamba a répondu que le gouvernement congolais ne pouvait pas solliciter de négociations avec un groupe composé de génocidaires. Selon elle, c’est au Rwanda de décider de la manière de traiter cette question.
« Il y a deux éléments à considérer ici : le lien entre le FDLR et le génocide contre les Tutsi, et l’histoire du Rwanda. Les Rwandais sont les mieux placés pour décider comment résoudre cette question. C’est à eux de prendre la décision sur ce qu’il convient de faire », a déclaré Kayikwamba.
Elle a également souligné que les Congolais souffrent des violences des FDLR, qui perturbe la sécurité dans l’Est du pays. « Nous ne nions pas la présence des FDLR en RDC, car il met en péril la sécurité de nos citoyens. Il est dans notre intérêt que les FDLR quitte la RDC », a ajouté la ministre.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Olivier Nduhungirehe, a réitéré en novembre 2024 l’impossibilité pour son pays de négocier avec un groupe ayant commis un génocide. « Le FDLR est un groupe qui a commis un génocide, et il est impensable de négocier avec un groupe de génocidaires. Jamais je n’ai vu un pays européen ou l’Allemagne demander à négocier avec les nazis. Ce groupe a tué plus d’un million de personnes », a affirmé Nduhungirehe.
Il a également rejeté toute comparaison entre le FDLR et le M23, soulignant qu’il est incompréhensible de mettre sur le même plan un groupe ayant commis un génocide et un autre qui lutte pour protéger des populations innocentes persécutées.
La rencontre prévue le 15 décembre 2024 à Luanda entre les présidents Paul Kagame du Rwanda, Félix Tshisekedi de la RDC et João Lourenço d’Angola, aura pour objectif de faire avancer les discussions sur le démantèlement des FDLR, une décision clé prise lors de la dernière réunion des ministres des affaires étrangères des trois pays en novembre 2024.
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