Pour la première fois en cinq ans, le volume du trafic au port de Mombasa a enregistré une baisse, permettant à Dar es Salaam de gagner du terrain.

Les chiffres publiés par le Bureau des statistiques du Kenya révèlent que le volume de fret manutentionné au port de Mombasa a chuté à 33,74 millions de tonnes en 2022, contre 34,76 millions de tonnes en 2021, soit une baisse de 2,93%.

Cette diminution marque un recul par rapport au pic de 2018, où le port avait dépassé 30,92 millions de tonnes.

Cette baisse de trafic, qui survient après des plaintes répétées des commerçants concernant les coûts routiers, les réductions d’impôts aux frontières et l’augmentation des barrages routiers dans le nord, les incite à chercher des alternatives.

Le corridor nord, long de 1 700 kilomètres, relie le port de Mombasa à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) en passant par le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi.

En revanche, le corridor central, de 1 300 kilomètres, part du port de Dar es Salaam et traverse la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et l’Est de la RDC.

Le Conseil des opérateurs de transport en Afrique de l’Est (SCEA), qui représente les transporteurs de marchandises d’exportation et d’importation, indique que les commerçants ougandais et rwandais utilisent de plus en plus le port de Dar es Salaam pour leurs activités.

Gilbert Langat, directeur général du SCEA, souligne que la part de marché du port de Mombasa pour les marchandises à destination de l’Ouganda et du Rwanda est passée de 75-80% il y a quelques années à 63% au cours des quatre derniers trimestres.

Cela signifie que le port de Dar es Salaam a réussi à capter 37% du volume de fret, en hausse par rapport aux 5% précédemment enregistrés.

En 2022, le port de Mombasa a traité 26,57 millions de tonnes de marchandises importées, contre 27,69 millions de tonnes en 2021.

Les exportations via ce port ont néanmoins augmenté de 5,85%, atteignant 4,77 millions de tonnes.

Le port de Dar es Salaam grignote le marché de Mombasa