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Mouvement sectaire : alerte sur la société rwandaise

Redigé par Tite Gatabazi
Le 3 septembre 2021 à 02:48

« Lorsqu’une question soulève des opinions violemment contradictoires, on peut s’assurer qu’elle appartient au domaine de la croyance et non à celui de la connaissance », ainsi s’exprimait Voltaire.

Au mois de juillet dernier, un groupe de dix-neuf personnes avec enfants en bas âges était appréhendé à Nyagatare pour violation des mesures barrières de lutte contre la Covid 19.

Les autorités locales ont alors expliqué que cela faisait une année qu’ils étaient présents dans ce hangar entrain de prier !

Dans les années 1990, au Canada, en France et en Suisse ; l’opinion était abasourdie quand elle découvrit les massacres collectifs de l’ordre du temple solaire.

Dans nos sociétés dynamiques aux relations sociales de plus en plus impersonnelles, ajoutée à cela l’influence grandissante des réseaux sociaux qui diffusent tous genres d’informations et connaissances, il y a lieu de constater une diversité d’expression du fait religieux croissant.

Les sociétés modernes sont multiculturelles et les adeptes de nombreuses confessions religieuses vivent côte à côte.

Les recherches n’arrivent toujours pas à établir une ligne de démarcation entre une secte et une religion. Elles énoncent des critères de dangerosité pour évoquer « une dérive sectaire ».

Elles se sont méfiées des définitions globales qui charrient des problèmes théologiques ou philosophiques uniformisatrices. Il aurait été dommage d’homogénéiser de manière artificielle des phénomènes qui conservent leur spécificité.

On parle souvent de religion comme d’une croyance et d’un ensemble des pratiques qui ont pour objet de vénérer une divinité. Ses adeptes sont appelés croyants, fidèles ou pratiquants.

La croyance est le fait de croire en quelque chose et de le considérer comme vrai peu importe les évidences qui la réfuteraient.

La croyance n’a donc à faire avec la religion que par la foi aveugle qu’elle implique. Car la religion se limite au divin pendant que la croyance, elle, est une opinion qui s’étend à différents domaines possibles.

Toute personne normalement constituée possède en elle un certain nombre de croyances héritées de l’éducation, de son parcours et de ses expériences. Cela n’est en rien répréhensible lorsqu’elle en fait un usage qui évite les agissements excessifs et abusifs.

La croyance en une divinité est intrinsèquement liée à l’idée qu’on se fait de la mort. La promesse d’une autre vie après celle sur terre, la crainte révérencielle d’un dieu jaloux des valeurs morales, la paresse intellectuelle parfois, le confort qu’offre l’esprit grégaire d’appartenir à un groupe ont un pouvoir indéniable d’apaisement par rapport aux angoisses de l’existence.

Là est la vertu cardinale de la croyance qui rassure face aux inquiétudes et donne du courage lors des épreuves liées aux vicissitudes de la vie.

On s’est aperçu qu’il était facile de quitter une religion sans aucun dommage. Par contre, sortir d’une secte relève d’un véritable parcours de combattant et quand on y parvient, on est devenu vulnérable au niveau psychologique et financier. Car les sectes abolissent le libre arbitre.

Un mouvement sectaire serait une entreprise d’exploitation de la crédulité des gens avec des conséquences sérieuses pour leur santé et la société.

Ajouter à cela le dévoiement du droit de chacun à sa liberté d’expression et de la pratique religieuse, l’équation se complique pour séparer le bon grain de l’ivraie.

On est en présence d’une secte lorsqu’il y a isolement de l’individu ou d’un groupe par des moyens d’embrigadement, de pressions afin de créer, maintenir ou exploiter chez la personne ou le groupe un état de sujétion psychologique le privant méthodiquement d’une partie de son libre arbitre. Avec des conséquences dommageables pour cette personne, le groupe et la société.

En effet, un faisceau d’indices alerte sur la présence d’une secte lorsqu’on constate un engagement exclusif pour le groupe, l’adoption d’un langage propre au groupe, une modification des habitudes vestimentaires voire alimentaires, une rupture des liens sociaux jusqu’au refus de soins médicaux.

Les événements retentissants des suicides collectifs perpétrés par les sectes à travers le monde ont marqué les esprits pour laisser prospérer ce phénomène sans réagir.

On ne peut ni dramatiser encore moins minimiser le phénomène sectaire dans notre société. Il a des conséquences néfastes sur les individus et la société.
Il est destructeur.

Un groupe de gens en prière depuis une année à Nyagatare

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