Ces familles endeuillées affirment avoir fui la ville de Goma, tombée aux mains de la coalition AFC/M23 le 27 janvier dernier, dans l’espoir de bénéficier à Beni d’une prise en charge digne et du versement de la solde promise par l’État après la mort de leurs proches. Toutefois, six mois plus tard, elles disent n’avoir toujours rien reçu.

Réunis en plein centre-ville, les manifestants ont érigé des barricades en brûlant des pneus sur la voie publique et ont scandé des chants exprimant leur colère. Munis de pancartes, ils dénonçaient le détournement de leurs fonds et exigeaient le versement immédiat de leurs droits.

«  Nous dénonçons le détournement de nos salaires, le salaire est un droit, pas une faveur, rendez-nous notre argent à la banque  », pouvait-on lire sur l’une d’elles.

« Nous avons fui Goma et nous n’avons toujours pas reçu les salaires de nos maris. Nous réclamons notre argent, car ici à Beni, nous vivons dans des conditions indignes faute de moyens », a confié l’une des veuves présentes lors du rassemblement.

Face à cette situation, les manifestants appellent à l’intervention du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Evariste Kakule Somo, nommé par le gouvernement pour assurer l’intérim administratif de la province.

Le non-paiement des salaires et indemnités dus aux familles des militaires décédés ne se limite pas au Nord-Kivu. Dans la province voisine de l’Ituri, le gouverneur, le lieutenant-général Johnny Luboya, a reconnu début juin que ce retard résulte d’une négligence de l’État.

 Il a également alerté sur les conséquences de cette situation : selon lui, l’abandon des familles des soldats tombés au combat démoralise les troupes encore engagées sur les lignes de front, qui redoutent qu’en cas de décès, leurs proches ne soient livrés à eux-mêmes. 

À Beni, des veuves et orphelins de militaires tombés au front ont manifesté ce 14 juillet 2025 pour réclamer le paiement de leurs indemnités