Des affrontements violents au cœur de Lima
Les tensions ont atteint un point critique dans la capitale, où des affrontements violents ont éclaté autour du bâtiment du Congrès.
Selon ’The Independent’, des manifestants ont tenté de forcer les barrières métalliques installées autour du Parlement. La police antiémeute a répondu par des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, entraînant des scènes de chaos dans le centre de Lima.
Les bilans sont lourds : au moins 55 policiers et 20 civils blessés, selon les autorités, tandis qu’un manifestant a été tué par balle, déclenchant une vague d’indignation dans tout le pays.
Face à l’escalade de la violence, le président intérimaire José Jerí a dénoncé la présence d’« éléments criminels cherchant à semer le chaos » et annoncé l’ouverture d’une enquête sur les affrontements.
Une crise politique relancée par la destitution de Dina Boluarte
Les manifestations font suite à la destitution de l’ancienne présidente Dina Boluarte, votée à l’unanimité par le Congrès le 10 octobre 2025 pour « incapacité morale permanente ».
Son mandat, marqué par une impopularité record a été plombé par une hausse dramatique de la criminalité et des accusations de corruption.
Entre janvier et août 2025, plus de 6 000 homicides ont été recensés à travers le pays, un record historique selon plusieurs sources. Les extorsions ont également explosé, frappant les commerces, les transports publics et les zones minières, alors que des réseaux criminels transnationaux étendent leur influence.
À la suite de la destitution de Boluarte, José Jerí, 38 ans, ancien président du Congrès, a été investi à la tête de l’État à titre intérimaire jusqu’aux élections générales prévues en avril 2026. Toutefois, son entrée en fonction est loin d’apaiser la rue, car il est visé par des accusations de viol.
Un pays sous état d’urgence permanent
Depuis mars 2025, Lima et plusieurs grandes villes vivent sous état d’urgence, avec des patrouilles militaires dans les rues après une série d’assassinats attribués à des bandes criminelles. Cependant, cette militarisation croissante de la sécurité publique n’a pas permis d’enrayer la violence, et les critiques contre la répression se multiplient.
Dans les zones rurales, la colère gronde également. À Cajamarca, des grèves et blocages avaient éclaté début octobre pour dénoncer l’abandon des projets publics et réclamer la fin du gouvernement Boluarte. Toutefois, malgré la destitution de celle-ci, la situation ne s’améliore pas.
Par ailleurs, les manifestations actuelles ravivent les traumatismes des répressions de 2022 et 2023.
Les massacres d’Ayacucho (15 décembre 2022, 10 morts) et de Juliaca (9 janvier 2023, 18 morts) restent profondément ancrés dans la mémoire collective.
Ces épisodes, où l’armée avait ouvert le feu sur des manifestants, avaient suscité des condamnations internationales et laissé une fracture durable entre la population et les forces de l’ordre.

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