En effet, plus de 70 officiers supérieurs congolais, dont 30 généraux, ont jusqu’à présent été arrêtés sous fond d’accusation de sympathie envers l’ancien président Joseph Kabila. Parmi eux figurent le chef d’état-major, le lieutenant-général Christian Tshiwewe Songesha, ainsi que l’ancien chef de la « Maison Militaire » de Tshisekedi, le général Franck Baumunda Ntumba.

Face à ce climat de défiance, le président congolais aurait sollicité le soutien de forces étrangères pour assurer sa protection. Outre des mercenaires étrangers, plus de 300 soldats burundais – constituant une compagnie – ont été déployés à Kinshasa avec pour mission spécifique la protection de Tshisekedi depuis 2023.

Selon le média ’The Great Lakes Eye’, 34 soldats burundais ont été transportés dans la nuit du 8 octobre à bord d’un Embraer ERJ-145 de l’Armée de l’air congolaise, tandis que plus de 150 autres étaient déjà arrivés dès le 3 octobre. Tous avaient suivi depuis juillet un entraînement commando intensif dispensé par des instructeurs russes au camp militaire de Mudubugu, près de la frontière est de la RDC.

Au-delà de la capitale Kinshasa, le Burundi a déjà envoyé au moins 24 bataillons en RDC, soit environ 25 000 soldats, dans le cadre d’accords bilatéraux conclus avec Kinshasa. Ces forces opèrent également dans l’Est du pays, notamment au Sud-Kivu, aux côtés de l’armée congolaise (FARDC) et de groupes armés locaux comme les Wazalendo et les Maï-Maï, certaines sources évoquant même la participation de la ligue de la jeunesse liée au parti au pouvoir burundais, notamment les miliciens Imbonerakure.

En plus de 2 millions de dollars que Tshisekedi aurait versé à Ndayishimiye en récompense du soutien militaire du Burundi, Kinshasa paie également 5 000 dollars supplémentaires par soldat burundais déployé. Ces fonds sont directement encaissés par le président burundais, tandis que les soldats ne perçoivent que leur salaire habituel, qui ne s’élève qu’à quelques centaines de dollars.

Cette présence étrangère suscite des critiques de la part d’organisations non gouvernementales, qui dénoncent des violations des droits humains, incluant violences, exactions et pillages sur des civils.

L’implication du Burundi dans le conflit en RDC ne se limite pas à l’envoi de troupes. Selon des rapports " d’Africa Intelligence " publiés en septembre, des avions-cargos en provenance du Soudan et de Libye atterrissent régulièrement à Bujumbura, avant que leurs cargaisons ne soient transportées de nuit par camion jusqu’à Uvira, sur la rive orientale du lac Tanganyika.

Le gouvernement congolais utiliserait également ses propres appareils, notamment ceux de Serve Air et Mont Gabaon, pour transférer armes et vivres de Kinshasa vers Bujumbura, avant redistribution vers l’Est.

Plus de 300 soldats burundais – constituant une compagnie – ont été déployés à Kinshasa avec pour mission spécifique la protection de Tshisekedi depuis 2023