Ces leaders religieux, représentant une part importante des communautés chrétiennes du pays, ont insisté sur l’importance d’entamer des discussions avec toutes les parties prenantes, y compris les opposants politiques et les organisations non gouvernementales, tout en intégrant le M23 dans le processus de paix. Selon eux, seule une approche inclusive et un dialogue global permettront d’aboutir à une paix véritable et durable.

Selon RFI, le Secrétaire général de l’Église du Christ au Congo, Éric Nsenga, a souligné que, bien que la majorité des Congolais semblent s’opposer à cette initiative, il n’existe pas d’alternative réaliste, insistant sur le fait que ces négociations pourraient représenter la seule solution durable pour le pays.

"Concernant la question du M23, je tiens à préciser que nous ne sommes pas ici pour juger, en qualifiant certains d’anges et d’autres de démons... Nous devons parvenir à une solution. Je ne comprends pas comment nous pouvons affirmer vouloir la paix tout en poursuivant des chemins qui ne nous y conduiront jamais", a déclaré Nsenga.

Il a ajouté que la véritable paix ne pourrait être atteinte que si toutes les parties prenantes au conflit étaient représentées lors des négociations. "Il serait erroné de prétendre rechercher la paix sans inclure toutes les parties concernées dans les discussions. Et de manière très claire, les acteurs impliqués dans cette question sont évidents. Parmi eux, le M23 qui est souvent écarté", a-t-il expliqué.

Cette proposition a été soumise au président Félix Tshisekedi, qui ne l’a pas rejetée. Toutefois, à plusieurs reprises, y compris récemment, le président a qualifié le M23 de groupe terroriste, estimant que tout dialogue avec ce groupe était "une ligne rouge à ne pas franchir".

Lors de sa rencontre avec les dirigeants religieux de la RDC le 4 février 2025, le Cardinal Fridolin Ambongo a exprimé de vives préoccupations pour la population de l’Est du pays, appelant à offrir la paix à cette région martyrisée. "En tant que pasteurs, nous sommes profondément préoccupés par les souffrances de nos frères et sœurs de l’Est de la RDC. Nous ne comprenons pas pourquoi ils sont traités ainsi, n’ayant commis aucun mal. Cette situation perdure depuis plus de 30 ans", a-t-il déclaré.

Les tensions et les conflits dans l’Est de la RDC se sont intensifiés à la suite du génocide contre les Tutsis en 1994. Les membres des Interahamwe, ainsi que les anciens soldats des forces armées zaïroises (Ex-FAR), responsables de ce génocide, ont trouvé refuge dans les forêts congolaises. Ces groupes ont formé les FDLR, qui continuent de propager l’idéologie du génocide et persécuter les Tutsi de cette région.

Les représentants de l’Eglise catholique et des églises protestantes en RDC ont exhorté à la tenue de négociations de paix incluant le groupe rebelle M23.