Dans une lettre ouverte adressée au Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, le 22 octobre 2025, l’ONG demande une intervention urgente face aux attaques répétées dont cette communauté est victime.
Selon Douglas Kabunda, directeur de l’organisation basé aux États-Unis, 12 à 15 bataillons de soldats burundais ont été déployés sur des collines habitées par les Banyamulenge dans le cadre d’une coalition comprenant également le groupe génocidaire FDLR et les Wazalendo, qui collaborent étroitement avec l’État congolais.
« Depuis le déploiement de cette coalition dirigée par le Burundi, de violentes attaques ont été menées contre les civils banyamulenge. Le 18 octobre dernier, alors que des habitants tentaient de se rendre de Minembwe au marché de Kundondo, ils ont été bloqués par des barrières installées par les soldats burundais dans le village de Mikarati », indique M. Kabunda.
Ces mesures semblent viser la ségrégation ethnique plutôt que la protection, privant les Banyamulenge d’accès aux marchés et aux produits de première nécessité. « À cause de cette interdiction, les Banyamulenge du Minembwe ne peuvent plus se ravitailler depuis plusieurs mois », précise le directeur de l’ONG.
Les FARDC ont également mené des attaques par drones dans les villages de Rugezi, Mikenke et Nyamurombwe, entraînant décès, blessures et destructions de maisons. Selon l’ONG, les Banyamulenge vivent actuellement encerclés par plus de 58 installations militaires, où soldats et combattants armés auraient l’intention de les massacrer, redoutant le souvenir tragique du massacre de Gatumba en août 2004, qui avait fait 166 victimes.
Le chercheur Dr Alex Mvuka explique que les forces burundaises opèrent dans le Sud-Kivu depuis 2016, lorsqu’elles ont commencé à collaborer avec la coalition P5 de Kayumba Nyamwasa dans la région de Bijabo, dans le but de déstabiliser la sécurité au Rwanda. « Le Burundi est en guerre dans cette région depuis 2016, en aidant les forces du P5 à établir des bases. Ces problèmes sont liés à la crise politique de 2015, lorsque Nkurunziza refusait de quitter le pouvoir », précise-t-il.
En 2022, l’État burundais a officiellement déployé des soldats au Sud-Kivu après un accord de coopération avec la RDC, visant à combattre des groupes armés tels que RED Tabara et FOREBU. À la fin de 2023, des soldats burundais ont également été envoyés dans le Nord-Kivu pour lutter contre la coalition AFC/M23, poursuivant par la suite leurs opérations dans le Sud-Kivu.
Dr Mvuka avertit que ces opérations ont pris une dimension génocidaire : « Après leur défaite dans le Nord-Kivu, les forces burundaises ont commencé à cibler les Banyamulenge dans le Sud-Kivu en recourant à des armes de famine, ce qui constitue des crimes de génocide. Depuis deux ans, le Burundi opère avec des individus extrêmement dangereux porteurs d’une idéologie génocidaire. »
Le ’Mahoro Peace Foundation’ appelle l’ONU et l’Union africaine à exiger le retrait des forces burundaises du territoire congolais, à fournir une assistance aux Banyamulenge, à enquêter sur le génocide au Sud-Kivu et à traduire l’État burundais en justice.














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