Ramaphosa s’exprime sur ses relations avec le Président Kagame

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 12 mai 2025 à 05:50

Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a clarifié sa position face aux spéculations concernant des tensions avec le Président Paul Kagame, dans le cadre des efforts en cours pour favoriser une résolution du conflit persistant dans l’est de la République Démocratique du Congo.

S’exprimant lors d’un panel au Forum des PDG d’Afrique à Abidjan, Cyril Ramaphosa a dissipé les spéculations sur une relation tendue avec le Président Kagame : « Certains peuvent imaginer un conflit entre le président Kagame et moi. D’autres s’attendaient même à des tensions palpables alors que nous étions assis côte à côte », a-t-il déclaré.

Ramaphosa a ensuite souligné le rôle déterminant des mécanismes de médiation continentaux, tels que les processus de Nairobi et de Luanda, qu’il a qualifiés de leviers essentiels pour instaurer la confiance et faciliter les cessez-le-feu, évoquant également le récent retrait des forces de la SADC de l’est de la RDC.

« Ces efforts ont permis de jeter les bases d’une stabilité durable », a déclaré Cyril Ramaphosa, soulignant l’importance de l’appropriation par le continent : « L’implication internationale est la bienvenue, mais nous devons rester fidèles à notre principe fondateur : des solutions africaines aux problèmes africains. »

Présent à la même session, Paul Kagame a salué la diversité des initiatives de paix, notamment celles menées par le Qatar et les États-Unis, tout en déplorant qu’aucune n’ait encore permis d’aboutir à une résolution complète du conflit.

Il a appelé à une meilleure coordination des démarches africaines et à une réduction significative de la dépendance vis-à-vis des partenaires extérieurs. « Des avancées notables ont été réalisées, mais des défis majeurs subsistent », a-t-il conclu.

Ces déclarations interviennent à la suite d’un désaccord public survenu entre les deux chefs d’État au sujet de leurs interprétations divergentes concernant le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo.

En janvier dernier, le Président Kagame avait vivement reproché à des responsables sud-africains, y compris au président Ramaphosa, d’avoir déformé des échanges privés et sciemment travesti la position du Rwanda sur la crise congolaise. Il avait notamment rejeté les prétendus avertissements adressés à Kigali et nié catégoriquement toute implication des Forces de défense du Rwanda (RDF) dans le conflit opposant les rebelles du M23 aux forces armées congolaises.

« Ce qui a été dit, contient de nombreuses distorsions, des attaques délibérées et des mensonges flagrants », avait indiqué le Président Kagame sur son compte X, en réponse à une publication du président Ramaphosa.

L’Afrique du Sud avait déployé des troupes en République démocratique du Congo dans le cadre de la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe en RDC (SAMIDRC), apportant un appui militaire aux forces armées congolaises, engagées aux côtés de plusieurs groupes armés, parmi lesquels les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) — une milice tristement célèbre, fondée par les responsables du génocide contre les Tutsi en 1994 au Rwanda.

Le Président Kagame avait vivement contesté les déclarations de la ministre sud-africaine de la Défense, Angie Motshekga, selon lesquelles le président Ramaphosa aurait averti les forces rwandaises que toute poursuite des hostilités contre les troupes sud-africaines serait interprétée comme une déclaration de guerre, à la suite de la mort de 14 soldats lors d’affrontements près de Goma.

La priorité étant désormais accordée à une résolution diplomatique du conflit, la mission de la SAMIDRC a officiellement cessé ses opérations en mars 2025. Depuis, le Rwanda a facilité le retrait des troupes étrangères en leur assurant un passage sécurisé à travers son territoire.

Cyril Ramaphosa a dissipé les spéculations sur une relation tendue avec le Président Kagame

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