S’exprimant ce lundi 20 octobre devant la Commission parlementaire des affaires sociales et des droits humains, qui examinait les progrès accomplis dans l’amélioration du bien-être des personnes âgées, la ministre a précisé que le développement du pays repose sur une approche équilibrée entre l’emploi des jeunes et la dignité de vie des seniors.

« Pour que les jeunes comme les personnes âgées puissent vivre mieux, ils doivent avoir des emplois décents. La création d’emplois et de bonnes conditions de travail sont étroitement liées », a-t-elle souligné.

Des résultats socio-économiques encourageants

Selon les données de la septième Enquête intégrée sur les conditions de vie des ménages (EICV 7), plus d’1,5 million de citoyens rwandais ont vu leurs conditions de vie s’améliorer, ce qui s’est traduit par une diminution de 12,4 % du taux de pauvreté à l’échelle nationale.

Entre 2017 et 2024, le Rwanda a enregistré la création de 1 732 770 emplois, confirmant les effets positifs des politiques publiques en faveur de l’emploi et de la formation.

Les dernières chiffres de l’Institut national des statistiques du Rwanda NISR dressent un tableau détaillé du marché du travail en mai 2025 : sur 8,5 millions de Rwandais en âge de travailler, 4,5 millions ont un emploi, plus de 710 000 cherchent encore du travail, et 3,2 millions, pour la plupart étudiants ou personnes âgées, restent en dehors de la population active.

Malgré les progrès économiques, l’EICV 7 révèle que les personnes âgées demeurent particulièrement vulnérables : 21 % des Rwandais vivant dans la pauvreté ont 66 ans et plus, 24 % ont entre 56 et 65 ans, et 28 % sont âgés de 46 à 55 ans.

Face à ce constat, le sénateur Professeur Jean Pierre Dusingizemungu a plaidé pour une meilleure préparation à la retraite, estimant que le bien-être des aînés ne dépend pas uniquement des ressources financières.

« On ne met pas suffisamment l’accent sur le conseil et la préparation à la retraite. Pour de nombreuses personnes âgées, l’argent n’est pas toujours le principal problème : il existe d’autres aspects importants du bien-être », a-t-il indiqué.

Le professeur a également partagé une expérience personnelle : à l’université, de nombreux enseignants retraités choisissent de revenir sur le campus pour passer du temps dans leurs bureaux, une pratique qui leur permet de rester actifs et de conserver un sentiment d’utilité.

Le gouvernement entend poursuivre ses efforts pour soutenir la création d’emplois décents, notamment à travers le renforcement des compétences professionnelles et le développement des secteurs porteurs.

La ministre Nkulikiyinka a réaffirmé l’engagement du Rwanda à faire du travail décent pour tous un pilier essentiel de la cohésion sociale et du développement durable.

Le Rwanda a créé plus de 1,7 million d’emplois entre 2017 et 2024, dont près de 85 % ont bénéficié aux jeunes