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Société civile et engagement citoyen

Redigé par Tite Gatabazi
Le 9 décembre 2021 à 11:18

Les aspirations de tout un chacun en société pour être satisfait nécessitent l’observation et le respect des droits et devoirs.

Pour en obtenir la bonne réalisation, il y a forcément des interactions entre tous les acteurs de la société.

C’est ce que les sociologues nomment l’interdépendance.

Que l’on aborde les grands enjeux qui affectent notre vie quotidienne que sont entre autres la sécurité, la démographie, les droits et libertés, l’environnement, le modèle de développement, l’énergie, la gouvernance, la santé, l’emploi ; on s’aperçoit qu’il faut vaincre l’individualisme.

Là on réalise vite que tout projet dans une société donnée pour être viable doit prendre en compte les préoccupations des bénéficiaires. Aussi paradoxale qui cela puisse paraître, ceci n’est pas aussi évident qu’on peut le croire à priori.

Ce qui pose également une question fondamentale : avons-nous la capacité de comprendre et même la volonté d’agir ensemble ?

Mais aussi doit-on garder à l’esprit qu’il est des situations qui s’imposent à nous non par la force mais par notre apathie et inertie.

Ce comportement de notre part ouvre la porte aux marchands d’illusions qui exploitent les abus et excès en tout genre.

L’engagement citoyen se fonde alors sur la solidarité et l’appartenance à notre environnement immédiat au-delà des considérations politiques.

Cet engagement se manifeste à travers le bénévolat, les activités de charité, la participation aux opérations électorales. Et la mobilisation s’inscrit d’abord et avant tout dans l’action individuelle puis elle s’étend à la mobilisation sociale.

La société civile sans la définir, désigne cet espace d’expression de l’engagement citoyen sans circonscrire ni sa forme encore moins son contenu.

Elle désigne un ensemble de citoyens engagés autour des centres d’intérêts et des objectifs communs. Elle est sans but lucratif et indépendante de l’Etat.

Et elle intervient sur des thématiques de tous ordres intéressant la vie du citoyen. Bref, elle participe au débat de société.

Le développement de la société civile dépend de plusieurs facteurs dont l’histoire politique du pays ainsi que les soubresauts auxquels il a fait face.

Mais aussi le taux d’alphabétisation au sein de la population et enfin le degré de développement socio-économique du pays sans oublier la maturité des acteurs sociaux.

Elle n’est vivante et vivace qu’à la condition du nombre important d’associations qui la forment. Elle a entre autre fonction de produire du lien social, de l’éducation civique et d’entraide. Elle présente l’avantage que l’adhésion y est libre et révocable sans condition.

Pour prendre l’exemple que nous connaissons mieux, l’Afrique a connu depuis 1990 d’importantes mutations politiques, sociales et économiques.

La pression des bailleurs de fonds et de la société civile associée à l’occasion à l’opposition politique a poussé bien de pays à faire des progrès sur le plan de l’ouverture démocratique.

Ces années qui ont vu émerger la société civile profitant « du vent de l’Est » pour faire pression sur les décideurs afin d’obtenir des changements des politiques publiques et de institutions qui les incarnaient.

Au Bénin, ce mouvement a été incarné à la perfection par le Professeur Robert Dossou, doyen de la faculté de droit et président du syndicat des enseignants du supérieur.

Il a pu formuler des propositions alternatives, négocier avec le pouvoir du Président Kerekou et mobiliser l’opinion et les citoyens pour aller de l’avant.

La conférence nationale souveraine réussie et les transformations socio-politiques qui en ont découlé lui doivent beaucoup.

Quand on sait comment ça s’est passé dans d’autres pays, il y a de quoi saluer la sagesse de ce digne fils de son pays qui a fait la fierté de l’Afrique.

En parlant de l’Afrique, nous sommes conscients que les parcours historiques voire les contextes culturelles des pays diffèrent.

Il y en a qui connaissent des guerres civiles, la faiblesse des institutions, la corruption et voient un foisonnement des associations et organisations non gouvernementales qui suppléent la place et le rôle de l’Etat. Car ce sont des Etats « fragiles » c’est-à-dire défaillants dans divers domaines et à différents degrés.

Tandis que d’autres où l’Etat est fort avec un programme de développement intégré qui ne laisse de place ou si peu à la société civile.

La relation entre le citoyen et l’Etat est directe et ne semble pas avoir besoin de l’intermédiaire qu’est la société civile.

Il y a lieu de constater que les sociétés civiles ici et là n’ont pu effectuer un développement institutionnel de qualité. Dans le même contexte, on relève des intérêts contradictoires. Cette divergence est un obstacle à la capacité de mobilisation. Sans omettre le fait que les gouvernements s’en méfient pour diverses raisons.


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