Tentative infructueuse de manipuler la justice internationale

Redigé par Tite Gatabazi
Le 25 mars 2025 à 02:55

Dans une tentative désespérée d’asseoir son hégémonie politique, le pouvoir en place à Kinshasa s’emploie à instrumentaliser les institutions judiciaires internationales à des fins purement partisanes. L’affaire en question, lourde de ramifications diplomatiques et juridiques, révèle un usage cynique de la Cour Pénale Internationale comme levier de règlement de comptes politique, sous couvert d’une prétendue quête de justice.

En effet, la récente visite du Procureur de la CPI, Karim Khan, à Kinshasa a été marquée par d’intenses pressions émanant du Président Tshisekedi et de son cercle rapproché. Selon des sources diplomatiques occidentales en poste dans la capitale congolaise, ces manœuvres avaient un objectif précis : faire peser le glaive de la justice internationale sur l’ancien Président Joseph Kabila.

Une commission d’experts rigoureusement sélectionnés, composée de représentants éminents de l’Auditorat militaire, des Services de renseignement et de la Présidence, se serait appliquée à l’élaboration minutieuse d’un dossier à charge. Fruit d’un travail méthodique et souterrain, ce document, imprégné d’une intention manifeste, viserait à conférer une apparente légitimité à une procédure dont la finalité ne relèverait pas tant de l’impartialité judiciaire que d’un dessein plus insidieux.

Dès lors, en plaçant ce dossier entre les mains du Procureur, les instigateurs de cette manœuvre sembleraient aspirer à instrumentaliser l’appareil judiciaire à des fins qui excèdent largement le cadre du droit. Sous le voile trompeur de la légalité, cette entreprise prendrait ainsi la forme d’une machination savamment orchestrée, destinée non point à rendre justice, mais à servir de levier pour une liquidation politique dont la froideur calculée ne saurait masquer l’ampleur des enjeux sous-jacents.

Toutefois, loin de se prêter aveuglément à cette cabale orchestrée dans les hautes sphères du pouvoir congolais, l’équipe de Karim Khan aurait opposé une résistance méthodique, invoquant à la fois des obstacles juridiques et des considérations historiques.

D’une part, la nature même des faits allégués ne répondrait pas aux critères rigoureux qui fondent la compétence de la Cour, rendant toute inculpation juridiquement fragile. D’autre part, Joseph Kabila demeure une figure considérée avec bienveillance au sein de la CPI, en raison du rôle qu’il joua dans l’entrée en vigueur du Traité de Rome en 2002 et de sa coopération indéfectible avec la Cour, ayant facilité la poursuite et le jugement de plusieurs criminels de guerre congolais.

Face à ces réticences, Kinshasa aurait alors redoublé d’efforts, usant d’arguments d’une nature moins avouable, notamment en mettant en jeu des incitations pécuniaires substantielles à l’égard du Bureau du Procureur. Cette stratégie pernicieuse ne s’arrêta pas là : le gouvernement congolais, conscient de la fragilité institutionnelle de la CPI et des pressions exercées sur elle par l’Administration Trump et Israël, aurait menacé de revoir sa coopération avec l’instance judiciaire en cas de refus. Ainsi, le Congo fut érigé en enjeu stratégique pour une Cour en quête de dossiers de nature à rehausser son autorité et sa crédibilité sur la scène internationale.

Dans ce contexte, un compromis tacite aurait été trouvé entre les deux parties : Joseph Kabila serait invité à La Haye sous un prétexte purement informatif, une manœuvre qui ne trompe personne quant à ses véritables visées. Quelle que soit sa réaction – acceptation ou refus, Kinshasa disposerait alors d’un prétexte inespéré pour orchestrer une vaste campagne de dénigrement à son encontre, portée par une machine de propagande aux rouages bien huilés.

L’objectif ultime serait ainsi d’anéantir toute perspective d’un retour politique de l’ancien président, en l’associant, aux yeux de l’opinion nationale et internationale, à des crimes d’une gravité telle qu’ils le disqualifieraient irrémédiablement de l’arène politique congolaise.

Cet épisode illustre, une fois encore, la manière dont le régime de Kinshasa tente de manipuler les institutions internationales en les détournant de leur mission première.

La justice, censée être l’ultime rempart contre l’arbitraire, se trouve ainsi instrumentalisée en un outil de répression, non pas pour servir les principes de droit, mais pour consolider un pouvoir vacillant.

Il s’agit là d’une dérive inquiétante, qui interroge sur la perméabilité des mécanismes judiciaires aux pressions politiques et sur la résilience des institutions internationales face aux tentatives d’ingérence orchestrées par des régimes en quête de légitimation et de suprématie absolue.

Karim Khan, Procureur de la CPI

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