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Tshisekedi et le choix de la guerre

Redigé par Tite Gatabazi
Le 28 décembre 2022 à 06:46

La paix et son corollaire qu’est la guerre ponctuent l’histoire de l’humanité. La paix est très fragile et toujours menacée mais bien difficile à construire qu’à préserver.

Les événements tels que la guerre marquent au fer rouge la vie des gens et affectent durablement leur destin.

Partout où elle est intervenue, la guerre a détruit et on a reconstruit après, elle a révélé des héros et des traîtres, des stratégies et des stratagèmes.

Par conséquent, l’ampleur des questions que soulève la guerre récurrente à l’Est de la RDC n’est pas à minimiser, comme le fait Tshisekedi, qu’on prendrait pour un anarchiste, pour peu qu’il en ait conscience.

Dans un exercice périlleux de la rhétorique de Tshisekedi, on retrouve un va-t’en guerre, qui hélas, n’en a pas les ressources.

Mais il se jette corps et âme dans les manipulations de toute sorte, la propagande tout azimuts assaisonnée des incantations.

Un étrange mélange entre populisme, sentimentalisme et une course contre un bouc émissaire tout désigné, en la personne de Kagame.

Et pourtant, sur le champ de bataille et à maintes reprises, ici comme ailleurs, Kagame a prouvé qu’il était un bon chef de guerre et un fin stratège. C’est un fait.

Après la guerre de libération du Rwanda, il a su imposer la paix et apporter la prospérité aux Rwandais.

Depuis, il ne cesse de répéter que la paix et la sécurité sont les piliers d’un avenir que les populations désirent et recherchent à tout prix.

Et il s’est attelé à rétablir le lien de confiance entre les Rwandais et leurs dirigeants.

Est-ce encore nécessaire de rappeler que la paix ne se réduit pas à l’absence de guerre, fruit de l’équilibre toujours précaire des forces.

Le débat en RDC peine à puiser dans le réservoir d’expériences des Présidents de la région, dont beaucoup ont connus la guerre.

Lourenço de l’Angola, Museveni de l’Ouganda, Kagame du Rwanda et Ndayishimiye du Burundi. Quel gâchis, Mr le Président Tshisekedi.

Les opportunités ne lui ont pas fait défaut afin de construire une approche de paix dans son rapport à la guerre à l’Est du pays et aux violences inouïes des forces négatives.

Tshisekedi avait pourtant indiqué lui-même que se contenter d’apporter une réponse militaire à un problème politique ne fonctionnera pas. C’était à Sake, proche de Goma.

Force est de constater que la campagne militaire décrétée par lui n’arrive pas à résoudre les problèmes politiques, économiques et sociaux sous-jacents ni rétablir la paix.

Certaines sources indiquent qu’il aurait sollicité les services des Wagner Russes et des anciens légionnaires français comme mercenaires.

D’après le journal jeune Afrique, des proches de Tshisekedi font pression pour que le groupe Wagner soit déployer à l’Est de la RDC.

Ces conseillers du Président estiment que les occidentaux ne soutiendraient pas assez la RDC dans la crise qui sévit à l’Est.

Pour mémoire, en son temps, le Maréchal Mobutu avait promis une réaction foudroyante et disproportionnée, grâce aux mercenaires qu’il venait de recruter. On connait la suite.

Tshisekedi cherche, à n’en pas douter, à compliquer les équations avec en toile de fond les élections de décembre 2023.

L’état de siège s’est enlisé dans ces interminables conflits suscitant le rejet croissant de l’opinion publique en Ituri et au Nord Kivu.

En Ituri, au Nord Kivu, dans le Maindombe, au Bas Congo, des millions des congolais vivent dans des conditions désastreuses en raison des conflits et de la violence qui les empêchent de vivre leur condition humaine dans la dignité.

Ajouter à cela, l’absence des services sociaux de base, la corruption et ses avatârs, on devine dans quel état se trouve la RDC.

La capitulation de Tshisekedi après le discours lucide du 18 juin 2021 à Bunia face à ces acteurs ayant la capacité de transformer la violence en richesse et accumuler du capital engage sa responsabilité de Chef de l’Etat.

On le sait trop bien, le contexte de guerre à l’Est de la RDC renforce le pouvoir des officiels et autres intermédiaires qui entretiennent les groupes armés criminels connectés au commerce illicite.

En RDC l’opinion est divisée, non pas entre partisans et adversaires du M23, mais entre ceux qui vivent les affres de la violence depuis des décennies et ceux qui se comportent comme si ces violences n’existaient pas.

Car la guerre que mène le M23 a pour revendications la paix et la sécurité de tutsis congolais, privés de leurs droits fondamentaux mais dont l’ancrage historique et sociologique reste indélébile.

A l’Est de la RDC, la violence des conflits, la cruauté des FDLR, Nyatura, Mai Mai, ADF et CODECO, le discours de haine se retrouvent dans cet imbroglio entretenu par des relais du pouvoir politique.

On ne peut sous-estimer le fait que les FDLR ont procédés aux enlèvements, réduits les filles et les femmes à l’esclavage sexuel, utilisés le viol comme une arme de guerre ; mais à Kinshasa on en fait des alliés. Quel paradoxe.

Mieux, on laisse le champ libre aux pervers narcissiques qui polluent le débat.

On ne peut minimiser la pression de cette nouvelle secte qui s’érige en défenderesse de l’identité congolaise pendant qu’un candidat à la magistrature suprême, Moise Katumbi, risque un procès médiatique de nationalité douteuse.

Avec ce discours de haine ambiant diffusé par les politiques, la société civile et le clergé. En somme, l’élite du pays.

Le mode opératoire est déjà rodé. S’emparer des réseaux sociaux et entamer une campagne diffamatoire au nom de la liberté d’expression, du nationalisme débridé avec en prime le silence coupable du pouvoir.

Ces inquisiteurs de la pureté congolaise lisent son histoire et sa sociologie à l’envers.

Il y a de quoi s’interroger sérieusement sur cette abstention du pouvoir de Tshisekedi de toute prise de position ferme pour fustiger ces amalgames et falsifications des faits historiques.

Cette frilosité de Tshisekedi, qui feint d’oublier le discours de haine et le désastre vécu par les Kasaiens traités de < bilulu> au Shaba, actuel Katanga en 1991 1992.

Quand bien même ces positions soient marginales et qu’elles méritent mépris tant elles se nourrissent des fantasmes, elles doivent être combattues avec la rigueur de la loi.

Ce manichéisme du monde laisse entrevoir une crise d’identité.

Et c’est pour contrer les crimes au nom de l’identité que s’est levé le M23.

Comment ne pas tremper cette plume dans l’encre de la mélancolie des tutsis congolais persécutés jusqu’aux actes de génocide, de ces réfugiés congolais menacés de déracinement après plus vingt-cinq ans d’exil dans l’indifférence du pouvoir de Kinshasa.

Ceux-là qui souffrent du mal du pays, cette douleur présente, prégnante et insidieuse.

Ils peuvent peut-être s’accrocher à cet espoir du surgissement de Kibumba, aussi bien dans le champ militaire que politique voire diplomatique, qui est tout sauf un fruit du hasard.

Kibumba s’insère dans un faisceau d’éléments, qui sans être nécessairement liés entre elles, contribuent à clarifier un certain nombre de repères.

Quant à lui, Tshisekedi a fait le choix de la guerre, il y a assez peu de doute sur son issue. Il la perdra dans la honte et le déshonneur.


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