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Victoire Ingabire, une défausse sans élégance

Redigé par Tite Gatabazi
Le 18 juin 2021 à 05:21

C’est une femme qui défraie la chronique régulièrement. Et pour cause, en 2010, elle avait quitté son exil aux Pays Bas pour venir se présenter à l’élection présidentielle.

Mais que cachait-elle derrière cet aplomb ? Un parcours politique et idéologique très marqué. Elle a fait ses classes auprès d’un père bourgmestre du temps de Habyarimana.

Si Victoire Ingabire était aux Pays-Bas durant le génocide, son père a été condamné par les juridictions Gacaca (il est décédé depuis).

En effet, outre les autorités étatiques, les autorités locales ont été un maillon crucial dans la synchronisation des tueries des tutsis. Ils incitaient les hutus à sortir de leurs maisons pour aller massacrer les tutsis. « Aller au travail ».

Il y avait un système de récompenses pour motiver les bourreaux. Sa mère a quant à elle été condamnée par contumace à trente ans de réclusion par une juridiction gaçaça, pour avoir directement participé aux massacres.

Son mari, Lin Muyizere, est soupçonné par les autorités néerlandaises d’y avoir pris part aussi et d’avoir menti dans l’énoncé de son parcours. On peut croire qu’au contact de ces personnes qui lui sont très chères, Ingabire a développé une déviance et un comportement social perverti par l’idéologie que portaient ces personnes. Pourtant, les rationalités sous- jacentes de son engagement méritent d’être élucidées.

Toutes proportions gardées, cet article s’attache à analyser, grâce aux éléments factuels ce parcours qui en réalité est le prolongement de la structure ancienne qui charrie l’idéologie défunte.

Cette instrumentalisation d’une idéologie raciste qui a réussi à s’enraciner et à s’épanouir au sein de cette constellation de prétendus partis d’opposition et d’associations des « droits de l’homme ».

Et c’est là qu’il faut inscrire le contenu des messages qu’elle véhicule, les acteurs en jeu et les moyens déployés. Dans ses déclarations publiques, on y décode aisément une idéologie entretenue, intériorisée et même renforcée.

En effet, elle s’est fait connaitre au sein du RDR. Un parti politique constitué en 1995, dans les camps de réfugiés à l’Est de la République Démocratique du Congo, le Rassemblement pour le retour des réfugiés et de la démocratie au Rwanda (RDR). Elle en devient membre en 1997 avant d’en prendre la présidence en 2000.

Il fusionnera en 2006 avec d’autres mouvements au sein des Forces Démocratiques Unies « FDU »mais il est de notoriété publique qu’ils sont liés au régime qui a commis le génocide.

Et c’est dans le cadre de ses activités au sein de cette nébuleuse, que lors d’une perquisition, plusieurs documents compromettants ont été saisis à son domicile par la justice néerlandaise. Elle avait rencontré les commandants des FDRL à Brazzaville pour peaufiner le programme.

Ces documents remis à la justice Rwandaise dans le cadre de la coopération judiciaire confirment l’implication de la présidente des FDU dans une tentative de création d’un groupe armé, notamment l’organigramme de la future rébellion, avec des annotations de sa main.

Ces connexions avec les FDLR étaient déjà épinglées en 2009 par un rapport du groupe d’experts de l’ONU sur la RD Congo. Dans ses évolutions, elle va se retrouver dans une autre coalition dite P5 avec le terroriste Rusesabagina.

En effet, le P5 était une plate forme qui réunissait cinq partis politiques d’opposition à savoir : le Rwanda National Congress « RNC » de Kayumba Nyamwasa, les Forces Démocratiques Unies « FDU » de Victoire Ingabire, le PS-Imberakuri de Maitre Bernard Ntaganda, le PDP Imanzi et Amahoro People’s Congress et le MRCD de Rusesabagina. Mais ça, il est rare que la presse occidentale en fasse état.

Sur cette base et bien d’autres, elle est donc inculpée et condamné pour des faits attestés de conspiration contre l’autorité légalement établie par le terrorisme et la guerre, minimisation du génocide contre les tutsis et propagation de rumeurs dan l’intention d’inciter le public à la violence.

Et pendant qu’elle purgeait sa peine, elle bénéficia de la grâce présidentielle. Laquelle grâce, faut-il le rappeler pour les non initiés, n’enlève pas la condamnation sur le casier judiciaire. C’est une mesure exceptionnelle à la discrétion du seul Président, à la demande du condamné, qui permet au Président de réduire la peine.

Le Chef de l’Etat n’a pas à justifier sa décision. C’est un pouvoir constitutionnel et discrétionnaire.

A sa sortie de prison et pour des mobiles non encore élucidés, la voilà qui lance un autre parti politique : Dalfa-Umurinzi. Effectivement, elle n’a pas donné les raisons, les divergences idéologiques ou autres de sa défection des FDU.

Soit c’est parce que les FDU étaient dans le collimateur de la justice avec cette association MRCD/FNL/FDU/P5, soit c’est une nouvelle manœuvre pour obtenir une filiale dudit P5.

Mais plus sérieusement, ce parti n’est pas agréé. Elle n’a donc pas le droit de s’exprimer en son nom. Néanmoins, elle multiplie les déclarations à tout va et signe certaines de ses déclarations en qualité de Présidente dudit parti.

Au journal The Guardian, le 1 juin 2021, elle déclare : « mon histoire prouve le manque de respect du Rwanda pour la bonne gouvernance et les droits humains.

Le gouvernement Rwandais ne tolère pas les voix dissidences. J’ai été arrêté et entrainé dans une procédure judiciaire à motivation politique » Cette déclaration est symptomatique de son idéologie et du réseau de soutiens dont elle bénéficie au détriment des valeurs démocratiques et même éthiques et déontologiques.

Au journal The Guardian, on ne peut pas ignorer que cette femme est une habituée des propos mensongers et très controversés. Son dossier judiciaire qui est sur la place publique et qui a fait les choux gras de la presse aurait, à notre sens, inciter ce journal à la vigilance quant à la teneur et la véracité de leur interlocutrice.

Aucun mot sur ses liens avérés avec les groupes terroristes. C’est le lieu ici de s’indigner que tant de contre-vérités, pourtant facilement vérifiables, aient pu être proférées dans un journal comme The Guardian, sans que leur soit opposée une réplique factuelle.

Ou si ça se trouve, Ingabire jouerait le rôle de faire-valoir qui lui est assigné par les parrains. Tant il est vrai qu’elle est porteuse d’un discours cosmétique sur la « démocratie ».

En effet, quand on voit ces associations et ONGs qui scandent à l’unisson que cette femme se bat pour l’instauration de la démocratie au Rwanda et n’évoquent jamais ses liens très proches et étroits avec les groupes terroristes, il y a de quoi s’interroger et aller gratter ce vernis.

Cette connivence est de nature à relayer la funeste idéologie car The Guardian et les autres médias offrent une tribune de propagande. Laquelle entretient un climat conflictuel, fut-il latent, qui affecte le ciment social encore fragile.

Une telle participation consciente à une entreprise de propagande et de désinformation pour promouvoir un repris de justice est manifestement contraire à toutes les règles démocratiques. Mais à qui profite-t-elle ? Et des apprentis « youtubeurs » se saisissent des ordinateurs et inondent les médias sociaux de la provocation à la haine au titre de la liberté d’expression et des droits de l’homme. Ce sont des « ambassadeurs » de la mouvance négationniste. Lesquelles sont curieusement plébiscité par les mêmes personnes et les mêmes organisations étrangères.

Ils sortent des propos racoleurs. On ne peut les considérer comme journalistes, ils sont indigestes. Et on ne peut rester indifférent. Des réactions se font de plus en plus nombreuses et pressantes pour que ces apprentis rendent compte des propos qu’ils publient sur les réseaux sociaux en alimentant les moulins à polémiques. Car ces gens ne font plus rire au Rwanda.

Mais la banalisation passe aussi par le déguisement. Ils ne sont pas des marginaux loin s’en font. Ils sont issus du sérail qu’ils fréquentent. A la barre lors du procès Rusesabagina, l’une d’entre elles est citée parmi les personnes qui reçoivent les fonds en provenance de Rusesabagina. C’est dire.

La ficelle est trop grosse et ces gens suscitent l’effroi Préalablement aux leçons sur la bonne gouvernance et la démocratie, Ingabire devra s’expliquer devant l’opinion Rwandaise sur ses liens avérés avec les FDRL et son appartenance au P5. Elle devra clarifier son discours et ses déclarations.

Victoire Ingabire, une défausse sans élégance

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