Dans une interview accordée au journal "The New Times", Vincent Karega a d’abord retracé le contexte historique de la lutte pour la libération du Rwanda.
« Lorsque les forces du RPA-Inkotanyi ont lancé la guerre de libération en octobre 1990, je venais tout juste d’arriver en Afrique du Sud, alors en pleine révolution dans le but de mettre fin au régime de l’Apartheid », explique-t-il.
La lutte pour la libération du Rwanda, largement soutenue par de nombreux Rwandais exilés à travers le continent africain, comptait parmi ses figures militaires des officiers tels que Kayumba Nyamwasa et Patrick Karegeya.
Installé dans des pays tels que l’Afrique du Sud, l’Ouganda, l’Eswatini ou encore le Lesotho, Vincent Karega a, avec ses compatriotes, contribué à la création d’une coalition chargée de soutenir les forces engagées dans la lutte. Il fut d’ailleurs élu président de la section locale de la coalition à Johannesburg, fonction qu’il occupa de 1992 à 1993.
« Nous avons mis en place la coalition du FPR à l’aide de fax, d’appels téléphoniques et de réunions », témoigne-t-il.
Après la victoire de juillet 1994, Kayumba Nyamwasa et Patrick Karegeya ont accédé à des postes de haut rang au sein de l’armée rwandaise. Pourtant, ils ont respectivement quitté le pays en 2007 et 2010 pour s’exiler en Afrique du Sud, où ils ont fondé le Rwanda National Congress (RNC), un mouvement dont l’objectif déclaré est le renversement du gouvernement du Rwanda.
Nommé ambassadeur du Rwanda en Afrique du Sud en 2011 — pays qui hébergeait alors les deux déserteurs — Vincent Karega accuse ces anciens officiers d’avoir noué des liens avec des entités hostiles au Rwanda. Il mentionne notamment les FDLR, responsables du génocide contre les Tutsi en 1994, ainsi que d’autres groupes d’opposition basés en Europe et en Amérique.
« Certains, comme Kayumba et Karegeya, se sont rendus coupables de haute trahison envers la nation en s’alliant avec des groupes hostiles au gouvernement du Rwanda. Plus grave encore, ils ont noué des liens étroits avec les FDLR et d’autres mouvements subversifs à l’étranger. Certains sont même allés jusqu’à se réfugier en République démocratique du Congo durant ces périodes critiques », déclare-t-il.
Malgré cette situation complexe, l’ambassadeur Karega affirme être resté inébranlable dans son engagement au service de la patrie. « En tant que diplomate et militant fidèle du FPR, je n’ai jamais faibli. Même face aux difficultés, je ne me suis jamais laissé décourager », confie-t-il, expliquant que son travail en Afrique du Sud lui a permis de mieux comprendre les véritables défis extérieurs auxquels le pays est confronté.
L’assassinat de Patrick Karegeya, survenu à Johannesburg le 31 décembre 2013, a profondément marqué Vincent Karega et a considérablement détérioré les relations, jusque-là cordiales depuis 1994, entre le Rwanda et l’Afrique du Sud. À cette période, le gouvernement sud-africain avait accusé le Rwanda d’être impliqué dans cet assassinat, tout en refusant cependant l’ouverture d’une enquête.
Karega a expliqué que, lorsqu’il avait l’occasion de s’exprimer durant cette période, il ne faisait que dire une vérité que certains avaient du mal à entendre : « Lorsque j’étais invité à prendre la parole ou à apporter des explications, je dévoilais une vérité qui pouvait heurter les sensibilités ou en surprendre plus d’un. »
Vincent Karega a servi pendant huit années en Afrique du Sud avant d’être nommé, en 2019, représentant du Rwanda en République démocratique du Congo.



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