Au Rwanda, les homosexuels seraient moins stigmatisés qu’ailleurs en Afrique de l’Est

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Le 9 août 2011 à 11:02

Par Yves Nyirinkwaya
Au Kenya, pays membre de la communauté Est Africaine et voisin du Rwanda, les minorités sexuelles se sont regroupées dans une organisation nationale qui prône la reconnaissance officielle de la communauté Gay. Il n’est toujours pas évident, surtout dans cette région du monde où des discussions sur le sexe sont taboues, d’avoir une conception souple de l’homosexualité.
Cependant, des changements commencent à poindre à l’horizon, notamment au Rwanda. Dr. Aflodis Kagaba est (...)

Par Yves Nyirinkwaya

Au Kenya, pays membre de la communauté Est Africaine et voisin du Rwanda, les minorités sexuelles se sont regroupées dans une organisation nationale qui prône la reconnaissance officielle de la communauté Gay. Il n’est toujours pas évident, surtout dans cette région du monde où des discussions sur le sexe sont taboues, d’avoir une conception souple de l’homosexualité.

Cependant, des changements commencent à poindre à l’horizon, notamment au Rwanda. Dr. Aflodis Kagaba est directeur exécutif de Rwanda Health Initiative située à Kigali, une organisation non gouvernementale se focalisant sur la santé et qui est à la tête d’une coalition de plus de 40 groupes en pleine campagne et plaidoirie en faveur des minorités sexuelles dans le pays.

Il a indiqué à the East African, un journal kenyan, que la campagne a commencé, il y a deux ans en 2009, quand au Rwanda s’élevaient des voix pour réclamer la criminalisation des rapports entre personnes de mêmes sexes en prévision de la révision du code pénal rwandais.

« A l’époque dans la région, il y avait une tendance de criminalisation de l’homosexualité - non seulement au Rwanda, mais également en Ouganda et au Burundi », a-t-il ajouté. « Tous les parlements de la région se sont ralliés à une même cause visant à insérer des articles qui criminalisent l’homosexualité dans leur code pénal, et ainsi quand l’article fut présenté, il y avait beaucoup de pression.

« Au commencement, bien sûr, c’était très provocateur. Nous entendions des discours de haine, les gens téléphonant à la radio disant « tuez-les, ramenez-les en Occident - ils ne font pas partie de notre société. ’Mais les médias, eux-mêmes, étaient fanatiques à ce moment-là - ainsi cela a exigé plus d’un engagement individuel, en leur parlant et en discutant avec eux des issues impliquées ».

Et le docteur Kagaba de poursuivre : « Il était également important de mettre en exergue certains des éléments de la constitution prouvant que les gens ont des droits. Ainsi, pour moi, il y a eu manque de conscience, et d’ignorance des droits de l’homme, il est question de continuer de le répéter ».

Cela vient appuyer une bonne réaction antérieure de la part du Rwanda où le Ministre de la justice, Tharcisse Karugarama, avait alors déclaré que le gouvernement rwandais considérait l’orientation sexuelle comme relevant de l’ordre privé et qu’il n’était pas question de pénaliser l’homosexualité.

Le Rwanda a été un des six pays africains à avoir signé le rapport de l’ONU sur l’identité d’orientation sexuelle et de genre. Les autres sont la République centrafricaine, São Tomé et Príncipe, les Seychelles, Sierra Leone, et l’Afrique du Sud. Au Burundi et surtout, en Ouganda, les minorités sexuelles ont connus une stigmatisation telle qu’elle a conduit au meurtre de Kato, un activiste des Droits humains.

La vérité est que la communauté Est Africaine commence à prendre, petit-à-petit, conscience des droits des minorités sexuelles.


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