Les artistes questionnent l’histoire du Rwanda émaillée de noirceurs et de sauvageries incroyables qui ont culminé dans le génocide des Tutsi en 1994 qui a montré une intensité inégalée par rapport aux génocides des juifs ou des Arméniens. Un génocide collinaire rendu possible par une paupérisation poussée à outrance par un régime du général-Président Juvénal Habyarimana (1973-1994) qui avait amené l’économie du pays au bord de la faillite.

Alain Gauthier, Président du Collectif pour les Parties civiles au Rwanda : Honte des hommes politiques français. La France officielle doit se racheter

Tous les ingrédients sont réunis pour chosifier le Tutsi devenu bouc émissaire des déboires économiques qu’essuyait un régime capitaliste rigide aux changements démocratiques annoncés en 1992 ; un régime à économie à deux vitesses avec une paysannerie plongée dans l’autosubsistance, l’économie de marché n’ayant cours que dans de petites villes-bourgades du pays y compris la grande bourgade Kigali. Ce que la ville donne à la campagne, celle-ci ne peut le consommer, faute de pouvoir d’achat, ne maniant la monnaie qu’à de rares occasions.
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>Denis Mpunga Metteur en scène-comédien, Parler du génocide des Tutsi

Il faut donc trouver une porte de sortie. La guerre de libération menée par le FPR actuellement au pouvoir va-t-elle être une occasion en or des propagandistes officiels de l’ethnocentrisme hutu et de l’idéologie du génocide pour brandir une menace mettant en cause les équilibres des influences occidentales sur l’Afrique centrale acquise tacitement à la France ? En effet, les guérilleros du FPR sont plutôt fichés comme ougandais donc anglophones voulant prendre le Rwanda à la France. Celle-ci, cette France officielle, va adopter une malheureuse démarche politico-militaire qui va accélérer la suite des tristes événements.

Jean Bofane, écrivain congolais : décidé de lever le voile sur le génocide des Tutsi au nom de l’Humanité

Le film "20 ans plus tard" du réalisateur Karirima Ngarambe Aimable, est un documentaire dans lequel les intervenants, artistes, écrivains et leaders d’opinion de la Société civile occidentale, réclament de la part du monde libre et civilisé que l’on contribue à la rectification de l’histoire.

Pour ces intellectuels, l’entreprise du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 doit être comprise dans ses causes lointaines et des solutions adéquates doivent être échafaudées y compris la question des réparations à l’endroit des rares rescapés doivent connaître la contribution de tous ceux qui ont joué un rôle actif et passif.

Philippe Brewaeys Journaliste d’investigation : Rectifier l’histoire, redresser les torts

Parmi les intervenants qui se prêtent au micro du réalisateur de « 20 ans plus tard », Alain Gauthier : « Je ne peux m’empêcher d’éprouver une honte non à la France mais aux hommes politiques qui étaient au pouvoir en 1994 pour leur rôle qu’ils ont joué au Rwanda… »,

Jean Bofane Écrivain congolais réfléchit sur ce triste génocide qui, jour après jour, au taux de 11.000 tués par jour et cela régulièrement durant 90 jours, a emporté plus d’un million de Tutsi sans que la Communauté internationale présente sur le terrain réagisse.

Caroline Safarian Comédienne-auteure-metteur en scène : Noir silence de la Communauté internationale : Réfléchir sur les causes profondes de ce crasseux génocide

Pour Caroline Safarian Comédienne-auteure-metteuse en scène, il faut aller loin dans l’histoire : « On n’a pas encore pris la leçon du génocide. Comment ça commence ? Où ça débute, Qu’est ce que c’est qu’on appelle le racisme ordinaire… »

La question est également ainsi posée par Jacques Delcuvellerie, Metteur en scène, avec « Pourquoi cela est-il arrivé avec autant d’intensité ? ».

Jacques Delcuvellerie, Metteur en scène, révolté contre le silence entretenu pendant que le génocide collinaire fait son oeuvre dévastatrice"

Ces intellectuels de la Communauté internationale lancent un appel aux acteurs politiques du monde entier d’oublier la raison d’Etat et de prendre par les cornes fourchues ce génocide du siècle dernier.

Il est prévu que ce film paraîtra en Belgique, ainsi qu’au Rwanda, pour la période de la 20ème commémoration de ce génocide perpétré contre les Tutsis.

Jean Pierre Martin Journaliste, grand reporter de RTL-TVI. Le génocide du Rwanda restera dans ma mémoire. J’en ai été un témoin vivant...

Dominique Célis : désintoxiquer les mentalités du racisme et aussi de l’irresponsabilité

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