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Exclusif : Un Jeune français, Xavier Viaud, ambassadeur de Rwandan Orphans Project

Redigé par IGIHE
Le 18 décembre 2013 à 02:27

Xavier Viaud, 29ans, lutte pour son organisation caritative Rwanda Orphan Project. Il tente d’organiser des activités pour collecter des fonds en faveur d’enfants en difficulté de la vie : enfants de la rue, orphelins... Cet altruisme, cet amour du prochain, comment le développe-t-il ? A quelle occasion ces sentiments deviennent-ils réalité ?
Interview avec Karirima A Ngarambe.
IGIHE : Xavier, présentez-nous votre Organisation Rwandan Orphans Project.
Xavier Viaud : Le Rwandan Orphans Project (...)

Xavier Viaud, 29ans, lutte pour son organisation caritative Rwanda Orphan Project. Il tente d’organiser des activités pour collecter des fonds en faveur d’enfants en difficulté de la vie : enfants de la rue, orphelins...
Cet altruisme, cet amour du prochain, comment le développe-t-il ? A quelle occasion ces sentiments deviennent-ils réalité ?

Interview avec Karirima A Ngarambe.

IGIHE : Xavier, présentez-nous votre Organisation Rwandan Orphans Project.

Xavier Viaud : Le Rwandan Orphans Project (ROP) est un orphelinat et un centre pour les enfants de la rue situé à Kigali. Il procure hébergement, vêtements, nourriture, éducation et soins à près de 100 enfants vulnérables. Le projet est né à San Diego en Californie lorsqu’un groupe d’amis a décidé de venir en aide aux orphelins du Rwanda il y a des années de cela.

Sean Jones (USA) et Jenny Clover (UK) en ont depuis 2008 pris la direction ; au cœur de leur action se trouve l’un des principes fondateurs du centre, celui de toujours agir dans le meilleur intérêt des enfants.

Le ROP ne perçoit pas d’aides institutionnelles et dépend entièrement de la générosité des donateurs privés pour remplir sa mission : protéger les enfants des dangers et du désespoir d’une vie dans la rue.

Chaque enfant mérite qu’une chance lui soit donnée d’entreprendre une scolarité pour un avenir meilleur. Tous les enfants de l’orphelinat sont inscrits à l’école de rattrapage du ROP ou dans des écoles professionnelles du Rwanda. C’est pour eux une véritable chance d’échapper à l’emprise de la pauvreté.

Au sein de cette structure, les enfants trouvent bien davantage qu’un simple refuge ; il s’agit de leur inculquer une éducation solide, des valeurs, le sens des responsabilités, et de les préparer au mieux afin qu’ils puissent gérer leur vie en toute indépendance lorsque leur cursus au sein du ROP arrive à son terme.


IGIHE : D’où vous est venu cet engagement auprès d’un organisme à caractère humanitaire et pourquoi le Rwanda ?

XV : J’ai découvert il y a quelques années ce pays grâce à ma fiancée franco-rwandaise. J’ai appris à connaître le Rwanda et son peuple, me suis passionné d’une histoire et d’une culture très riches, me suis profondément ému d’une période bien-sûr tragique et suis fasciné par ce pays dont la gouvernance exemplaire a fait jaillir un modèle de réussite économique et sociale.

Ainsi en mars 2013, alors que je vivais à Londres, je me suis engagé en tant que volontaire auprès du Rwandan Orphans Project et de l’Association des Etudiants Rescapés du Génocide. J’ai mené une campagne d’appel de dons pendant plusieurs mois puis j’ai passé un peu plus de deux mois au Rwanda où j’ai principalement occupé mon temps à enseigner et à promouvoir le ROP et son action.

IGIHE : De quelle manière le ROP contribue-t-il à la vie locale ?

XV : Le Rwandan Orphans Project est l’un des rares centres au Rwanda offrant un cursus totalement gratuit pour les enfants qui intègrent le programme.

Il s’agit d’une école primaire destinée aux enfants qui n’ont jamais eu la chance d’accéder à un enseignement ou ont dû abandonner en raison de la pauvreté ou de la vie dans la rue, ainsi qu’aux enfants issus de la communauté locale et dont les parents ne peuvent malheureusement se permettre de payer des frais scolaires, y compris dans les écoles publiques dont la scolarité implique toujours des frais.

Cette école connaît de très bons résultats ; sur 86 écoles du district de Kicukiro, celle du ROP est une des 3 seules dont 100% des élèves ont passé avec succès leur examen national.

Par ailleurs, le ROP est classé parmi les 20 meilleures écoles sur 100 dans la zone. Ainsi, non seulement cette structure apporte un enseignement de premier ordre aux enfants qui y résident, mais rend accessible à une population locale défavorisée une éducation qui sinon, serait hors de portée pour eux.

IGIHE : Xavier, parlez-nous de l’équipe du ROP.

XV : Le centre dispose de six professeurs qualifiés dont un professeur principal, qui opèrent au sein de l’école primaire intégrée. A leurs côtés, un directeur, un superviseur et un comptable assurent la gestion quotidienne du centre et encadrent le personnel ; Sean Jones et Jenny Clover quant à eux sont directeurs exécutifs du centre.

Par ailleurs, deux éducateurs ont sous leur responsabilité la surveillance, le bien être des enfants et l’organisation d’activités variées, mais pas seulement ; au delà de ces tâches, ils jouent un rôle majeur auprès des enfants leur apportant l’encouragement, le soutien moral et le suivi qu’ils requièrent. Ils conduisent également des ateliers destinés à les rendre autonomes et les préparer à leur vie de jeunes adultes responsables.

Je m’attarde tout particulièrement sur le rôle des deux travailleurs sociaux dédiés à la réhabilitation des enfants en termes de comportement, de santé mentale et de rapports humains. Il s’agit, au travers de cette initiative, d’accompagner les enfants et leurs proches s’ils en ont, pour qu’un jour peut-être ils puissent être réunis à nouveau, en s’assurant que la démarche sera bénéfique à la fois pour l’enfant et sa famille.
IGIHE : Concrètement, quels actions notables le ROP a-t-il mené au cours de l’année qui vient de s’écouler ? »
XV : L’année 2013 a été très riche pour le Rwandan Orphans Project qui a connu de nombreux succès et continue à se développer.
L’un des élèves a été diplômé de l’Université Nationale du Rwanda en ingénierie mécanique. Il devient ainsi le premier étudiant du ROP à finir son cursus universitaire et c’est avec une grande fierté que nous partageons sa joie dans la réussite. Nous avons par ailleurs débuté notre projet agricole générateur de revenu au travers de la vente des légumes cultivés dans les serres nouvellement construites grâce à un financement accordé par l’ambassade française de Kigali. Ces revenus seront utilisés pour le financement du ROP tout au long de l’année.

L’école maternelle, autre projet créateur de revenu, s’est développée cette année et nous espérons voir sa capacité maximale atteinte lors de la prochaine année scolaire qui débutera en janvier 2014.
Nous avons également été à même de recruter davantage de personnel et disposons à présent d’un nombre suffisant d’éducateurs. Ceci à permis d’améliorer les soins et le suivi apportés aux enfants qui comptent sur eux s’agissant d’orientation et de conseils jour après jour.

Notons en plus que nous avons eu la chance d’avoir autour de nous une équipe de volontaires dévoués venus du monde entier qui ont permis d’organiser des activités extra scolaires et ont fourni un précieux soutien médical pour les enfants, parmi d’autres action généreuses. Ils ont également joué un rôle déterminant en termes de promotion en faveur du ROP, au Rwanda et dans le monde.
L’une des plus notables avancées pour 2013 est le développement de notre programme de travail social au travers duquel nous proposons un véritable accompagnement aux enfants et à leurs proches afin qu’ils puissent potentiellement être réunis à nouveau.

Ceci est particulièrement important dans la mesure où certains des enfants intégrant le centre présentent de profonds traumatismes. Nos travailleurs sociaux interviennent ainsi dès leur arrivée pour évaluer leur situation et leur procurent une aide psychologique suivie, au travers de sessions individuelles et d’ateliers de groupe.

Lorsque nous accueillons un nouvel enfant dans le centre, notre but n’est pas nécessairement de le garder jusqu’à sa majorité. Au delà du soutien matériel et scolaire que nous leur procurons, nous essayons également de reconstruire des relations entre eux et leur famille ou leurs proches s’ils en ont. Nous mettons ainsi tout en œuvre pour que chaque enfant ait une chance de réintégrer sa famille mais jamais le lui imposer, ni à l’enfant ni à la famille.

C’est un long processus qui demande une grande implication de la part de toutes les parties prenantes. Il s’agit à nos yeux d’une des plus importantes missions que nous nous sommes données au ROP, et c’est ce qui nous différencie, je le crois, des autres structures de ce type au Rwanda. »

IGIHE : Xavier, souhaitez-vous ajouter quelque chose à l’attention de la communauté rwandaise et des amis du Rwanda qui nous lisent ?

XV : D’ici fin décembre, cinq de nos élèves seront diplômés au terme de leur cycle secondaire et six autres seront diplômés de leur école d’apprentissage. Ces onze élèves ont intégré le ROP il y a des années parce qu’ils n’avaient nulle part où aller et personne pour prendre soin d’eux.

Dans un mois, ils partiront avec une formation, la fierté d’être passé du statut d’enfant de la rue à celui d’étudiant diplômé, et devant eux un monde plein d’opportunités qui ne leur était pas destiné il y a seulement quelques années. Tout ceci est aujourd’hui à leur portée parce que des gens comme vous permettent au projet de perdurer.

Le ROP continue de croître et nous mobilisons tous nos efforts afin de fournir éducation, soins, attention et affection au mieux de nos possibilités, donnant ainsi toutes les chances à ces enfants de s’épanouir et prospérer.

Mais nous ne pouvons accomplir tout cela de nous-mêmes ; étant une petite organisation qui néanmoins se développe, nous dépendons principalement de la générosité de chacun pour financer notre centre et c’est avec difficulté que le ROP réuni chaque mois les fonds nécessaires pour répondre aux besoins des enfants.

Tout en faisant au mieux pour développer de nouvelles activités génératrices de revenu de façon à être autonomes à terme, nous n’en sommes pas encore à ce stade.

Le soutien financier de chacun, aussi modeste soit-il, est par conséquent d’une importance capitale et je tiens à souligner que le moindre centime que le ROP reçoit est utilisé utilement au mieux des intérêts des enfants.

Pour plus d’ information :
Facebook : www.facebook.com/RopRwanda
Give : www.virginmoneygiving.com/orphansinrwanda
Web : www.rwandanorphansproject.org/

Propos recueillis par Karirima A. Ngarambe


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