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Fdlr et 1000 dossiers instruits des dirigeants génocidaires, réclame de négociations

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 1er février 2015 à 11:44

Ces derniers temps les intellectuels idéologiquement proches des Fdlr (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) opérant dans l’Est de la RDC ne manquent pas une occasion leur offerte pour défendre ces dernières contre un probable désarmement forcé. Ils y vont prudemment avec une tentative non réussie selon laquelle ces Fdlr sont des jeunes gens qui n’ont pas connu les temps du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994.
En cela, ils tablent sur une campagne de solidarité négative ourdie par différents (...)

Ces derniers temps les intellectuels idéologiquement proches des Fdlr (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) opérant dans l’Est de la RDC ne manquent pas une occasion leur offerte pour défendre ces dernières contre un probable désarmement forcé. Ils y vont prudemment avec une tentative non réussie selon laquelle ces Fdlr sont des jeunes gens qui n’ont pas connu les temps du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994.

En cela, ils tablent sur une campagne de solidarité négative ourdie par différents lobbies internationaux qui tiennent à un probable retournement de situation, Ces lobbies pensent qu’à force de jouer sur une médiatisation à outrance, la structure dirigeante des Fdlr sera lavée de ses présumés crimes de génocide commis au Rwanda et autres crimes contre l’humanité commis dans les maquis de l’Est de la RDC.

Ces intellectuels rwandais de la diaspora tentent de laver de tout soupçon génocidaire les Fdlr au près de leur lectorat. C’est une véritable levée de boucliers. Ecrivains blancs (Péan, Reyntgens) ou noirs rwandais (Ambass. Ndagijimana, Neretse, Musabyimana), politiciens propulsés au devant des feux artistiques Rusesabagina et autres, journalistes et média parfaitement négationnistes de Jambonews ou Le Prophète ; chacun dans sa parcelle d’action, essaie de porter haut la thèse de victimisation d’innocents réfugiés hutu qu’on veut désarmer et rapatrier de force vers un Rwanda qu’ils prennent pour antidémocratique. En conséquence, la prise d’armes contre Kigali est justifiable, toute solution étant négociable. Et les Fdlr sont au centre de cette saga.

Le journaliste-écrivain Pierre Péan, idéologue du Négationnisme du génocide des Tutsi du Rwanda

Un certain Faustin Kabanza réagissant sur le Forum DHR ce 23 janvier n’y va pas de main morte. Pour lui, « une offensive contre les FDLR et les réfugiés rwandais en RDC (est une) mauvaise réponse aux vrais problèmes… »

Il a raison car si les Fdlr venaient à être dissoutes, il en serait pratiquement fini pour une opposition politique rwandaise ethnocentriste hutu sérieuse. Aussi tente-t-il de passer par tous les subterfuges pour faire comprendre à la communauté internationale de ses lecteurs qu’une offensive militaire contre elles est une solution inappropriée surtout que « … à moins que l’on ne veuille tomber dans la généralisation, nul besoin de rappeler qu’il y a maintenant environ 21 ans après le génocide et d’autres massacres. Les enfants qui sont nés au cours de cette période sont devenus des adultes, certains ayant à leur tour des enfants ».

Voici un tour de prestidigitation qui voudra faire croire qu’à 21 ans-il prend soin de choisir l’âge de la maturité-, il est temps pour un jeune homme de fonder un foyer et de procréer. L’objectif poursuivi ? ‘‘Attention ces Fdlr sont de simples réfugiés, jeunes de surcroit. Ils ne sont pas génocidaires’’.

D’autres intervenants dans cette saga, la partie gouvernementale rwandaise a déjà investigué et renseigné plus de 1000 dossiers des présumés génocidaires en cavale dans le monde.

« 300 dossiers sont déjà prêts pour être transmis à l’Interpol. Sont surtout concernés, les militaires des anciennes Forces Armées Gouvernementales, actuels commandants des Fdlr. Mais aussi d’anciens dirigeants et autres leaders d’opinion de la société civile de ces temps-là », a confié Siboyintore, dirigeant de la Cellule de Traque des Présumés Génocidaires près le Parquet Général de la République. En effet on comprend une abdication tactique du général Mudacumura du Commandemment militaire des Fdlr car il est sérieusement épinglé par la justice internationale pour laisser la place à un autre général Victor Byiringiro.

On comprend donc que les autorités judiciaires rwandaises ont documenté les dossiers de tous ces acteurs téléguidés ou sponsorisés par de puissants lobbies occidentaux intéressés de voir les tendances sociopolitiques rwandaises prendre un tournant qui les arrange. M. Kabanza prône-t-il timidement un dialogue inter rwandais inclusif ?

En brillant intellectuel, il ne doit pas s’emporter et adopter un langage terre à terre. Il montre qu’une action internationale pour traquer et punir les présumés génocidaires n’a pas été conduite systématiquement ; ce qui a pour conséquence de laisser cavaler délibérément de présumés criminels. Ceci a donc eu un effet recherché, celle de faire perdurer une situation d’insécurité et de manque de confiance mutuelle entre les nouveaux locataires gouvernementaux rwandais et les rebelles d’ALIR (Armée de Libération du Rwanda) qui se sont mués en FDLR après avoir été fichés comme terroristes pour avoir égorgé de paisibles touristes américains et anglais dans le Parc de Ruwenzori au début des années 2000.

« … la Cour Internationale mise en place par l’ONU a également traqué et jugé un certain nombre de personnalités qui étaient au pouvoir à l’époque, notamment les militaires arrêtés en RDC. Certes, tous les présumés coupables n’ont pas été arrêtés mais on ne peut pas non plus se permettre de condamner à mort tous les réfugiés rwandais vivant au Congo », écrit Kabanza qui semble comprendre combien cette CPI-TPIR a rendu de très mauvais service au peuple rwandais qui, à travers une justice réparatrice, se serait réconcilié avec lui-même.

L’auteur de ce texte sans savoir comment le dire montre que « Sans se voiler la face, toujours est-il que le Rwanda navigue dans le non-dit sur son passé tragique. Il est aussi enveloppé dans une mousseline d’autres problèmes sociopolitiques non moins sérieux (intolérances politiques, injustice, etc.), qui ne cessent de pousser les rwandais vers l’exil ».

Kabanza montre indirectement que cet exil est provoqué par des experts occidentaux en travail de sape ; ceux-là même qui ne veulent pas d’un Rwanda où Hutu et Tutsi peuvent partager le pouvoir sur base de mérite et non sur le quota ethnique. Ont-ils continué à maintenir et entretenir un climat de crise de confiance entre les composantes ethniques rwandais ? Sont-ce ces Rwanda qui, dans leur obsession implacable de quête du pouvoir n’ont pas compris qu’ils doivent enterrer les idéologies ethnocentristes sentimentales pour adopter les systèmes rationnels de lutte démocratique pour le pouvoir dans un Etat capitaliste rwandais sans cesse performant qui renaissait de ces cendres tout au long de cette période de l’après génocide ?

L’auteur comprend-il la démarche négative d’un certain Occident pour qui la politique de confrontation entre Rwandais est celle qui lui sert le mieux ? Le point de vue de l’auteur est de faire en sorte que la traque des Fdlr n’ait pas lieu, qu’il y ait des négociations avant qu’ils ne déposent les armes ; bref une sorte d’ARUSHA Bis. Il ne manquerait pas de louer les récentes sorties publiques du président tanzanien Jakaya Kikwete et de son Ministre des Affaires Etrangères à propos de leur soutien aux Fdlr qui, selon eux, doivent dialoguer avec Kigali.

Or ni Kikwete ni les précieux sponsors et autres partenaires commerciaux des Fdlr maîtres des puits de minerais de cet Est de la RDC, personne n’a forcé la direction des Fdlr à se purifier et faire en sorte que les leaders de ce mouvement qui ont trempé dans le génocide soient appréhendés et jugés par le TPIR Arusha. Cette erreur tactique a-t-elle été commise par ces gros lobbies et ONGs occidentaux dont la San’t Egidio tout en escomptant que cet Occident belgo franco romain allait conditionner son aide à de probables négociations entre les deux parties ?

Tout en voulant un nouvel ameublement dans l’arène politique rwandaise où les Fdlr en leur actuel état devaient peser dans la balance, cet Occident a montré que ses souhaits sont contraires à l’éthique humaine car dialoguer avec des génocidaires revient à accepter et absoudre leurs crimes. Cet Occident a montré son incapacité à arrêter ces présumés génocidaires et épurer la direction des Fdlr pour qu’il soit un mouvement politiquement acceptable ou alors, il va de soi qu’il a voulu installer un manque de confiance mutuelle pour de bon entre les frères rwandais.

Coup de théâtre, Kabila fait cavalier seul

Cependant en ce jeudi 29 janvier, la nouvelle tombe. Kabila a pris une décision unilatérale de lever son armée contre ces Fdlr. RFI de ce 1er janvier évoque une réunion à huis clos organisée par Ban Ki Moon qui, lui aussi, suit les travaux du sommet de l’Union Africaine. Cette réunion rassemble les pays intervenant dans la crise de l’Est de la RDC et dans la question d’éradication du phénomène Fdlr.
« Les Sud Africains et les Tanzaniens, quoiqu’ils adhèrent à la solution armée contre les Fdlr, sont peu enclins aux opérations de désarmement forcé brandissant des pertes en vies humaines civiles ».


L’Angola par contre trouve louable l’entreprise congolaise.

« Je fais confiance au Président Kabila qui a ordonné le début des opérations des Fdlr… la question ce n’est pas tuer les gens, c’est plutôt de les inciter à rentrer dans leur pays s’ils le veulent. Dans tous les cas, ils devront nécessairement passer par la Monusco… », a confié à la RFI de ce 31 janvier Jorge Chicoti, Ministre angolais des affaires étrangères et Président en exercice de la Conférence Internationale sur la Sécurité dans la Région des Grands Lacs alors qu’il suivait les travaux du Sommet de l’Union Africaine à Addis Abeba.

Cependant, les observateurs de la région donnent peu de chances de succès des FARDC dans la traque des Fdlr. « Des salves seront tirées. Des obus tomberont. Les FARDC argueront que les Fdlr auront fui dans la forêt équatoriale. Et tout sera dit. Les Fardc se targueront d’avoir mené une victoire éclatante sur les Fdlr », a confié un média stratégiste qui, pour être congolais, connaît trop leur modus operandi.

Une façon de dire qu’on revient à la case départ, que le dossier se refait de nouveau, qu’il faut recommencer son traitement avec les mêmes acteurs qui y apportent de nouveaux astuces compliqués. Ainsi on remet à plus tard la quête de la gestion démocratique et transparente des affaires publiques et commerciales.


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