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Football : pourquoi les sélections africaines aiment se donner des noms d’animaux

Redigé par IGIHE
Le 17 août 2016 à 12:30

De nombreuses équipes africaines ont pris des noms d’animaux, que ceux-ci proviennent de la savane ou des forêts tropicales, qu’ils soient forts et imposants ou plutôt petits, intelligents et rapides... Une grande partie de la faune africaine s’y retrouve. Demandez le guide !
C’est un fait, la culture orale est traditionnellement très prégnante sur le continent. Et en dépit de l’avance à marche forcée de l’urbanisation, de l’industrialisation et de la pollution, la nature y conserve encore ses droits (...)

De nombreuses équipes africaines ont pris des noms d’animaux, que ceux-ci proviennent de la savane ou des forêts tropicales, qu’ils soient forts et imposants ou plutôt petits, intelligents et rapides... Une grande partie de la faune africaine s’y retrouve. Demandez le guide !

C’est un fait, la culture orale est traditionnellement très prégnante sur le continent. Et en dépit de l’avance à marche forcée de l’urbanisation, de l’industrialisation et de la pollution, la nature y conserve encore ses droits dans de vastes espaces. Sans doute ne faut-il pas chercher plus loin les raisons pour lesquelles le symbolisme animalier est très présent dans les sociétés africaines, depuis les mythes fondateurs en passant par la culture animiste, les superstitions… et jusqu’au nom des équipes de football.

Mais quel est ce prodigieux bestiaire, et pourquoi ces animaux nous fascinent-ils tant ?

Les animaux sont censés offrir les vertus dont ils sont parés à ceux qui s’en inspirent : force, virilité, fécondité, intelligence, adresse, courage, ruse, habileté, vitesse… Il y en a pour tous les goûts. « Ils peuvent avoir une fonction totémique pour des populations qui peuvent aussi penser que ce sont leurs ancêtres qui reviennent à la vie sous une autre forme », explique le conteur sénégalais Boubacar N’diaye. Et comme en sport il s’agit de dominer l’adversaire, la puissance est la première des qualités revendiquées par les amateurs de ballon rond.

Pour le sport roi en Afrique, pas étonnant que le « roi des animaux » soit le plus fréquemment convoqué par les sélections. Incarnant souvent dans les contes, notamment peuls, le père ou la mère du héros, voire l’ami protecteur, le lion est un animal qui occupe une place culturelle de choix. Au Cameroun, l’équipe nationale s’est surnommée « Les Lions indomptables« . Ce sera les « Lions de la Teranga » au Sénégal, où avant la colonisation le même félin symbolisait le pouvoir, comme dans de nombreuses sociétés africaines. À tel point que dans les deux pays précités, le prédateur s’est peu à peu imposé comme l’animal emblématique de l’État. Et au Maroc, la réapparition inattendue des lions de l’Atlas dans les années 70 a certainement contribué à ce qu’ils donnent aussi leur nom à l’équipe nationale. Sans même parler du fait qu’il figure sur les armoiries de la monarchie chérifienne…

C’est de loin le plus massif des mammifères terrestres. Historiquement présent depuis des temps immémoriaux en Côte d’Ivoire, l’éléphant est associé à la genèse du pays. En Guinée aussi, l’équipe nationale est appelée « Sily« , qui désigne l’éléphant en langue soussou (ethnie localisée dans la région de la Basse-Côte du pays). Ici, il faut chercher l’origine de ce nom dans la première République : il s’agissait du symbole du président Sekou Touré, qu’on appelait également Ba Sily (papa éléphant). L’animal avait même donné son nom à l’ancienne monnaie.

On dit des joueurs de la République démocratique du Congo, connus sous le nom de « Léopards« , qu’ils ont voulu s’identifier aux armoiries de leur pays (composées notamment d’une tête de ce félin au centre). Le léopard « symbolise le pouvoir et la force protectrice », explique-t-on dans les rues de Kinshasa.

Néanmoins, de 1997 à 2006, la sélection congolaise avait pris le nom de « Simba » (« lion » en swahili). Une période qui coïncide à peu près au régime de Laurent-Désiré Kabila, qui était swahiliphone. Ce dernier avait entrepris plusieurs changements dont celui du nom du pays en « Congo » en lieu et place de « Zaïre ».

Au Gabon, le nom de « Panthères » a été donné aux joueurs de la sélection pour remplacer celui de « Azingo ». En langue Myené (un dialecte bantou au Gabon), ce terme désigne le malheur. À l’origine, l’équipe voulait ainsi signifier à ses adversaires qu’elle présageait de leur déconfiture. Mais cette appellation, loin de faire l’unanimité et après de nombreuses défaites, a été modifiée par superstition. Le choix s’est naturellement porté sur la panthère noire, qui est un animal très craint des forêts gabonaises.

Jeuneafrique


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