La répartition inégale du travail domestique non rémunéré maintient les femmes rwandaises dans la pauvreté

Redigé par Renaissance Actu
Le 13 décembre 2019 à 01:39

Les organisations de la société civile rwandaise avertissent que les soins non rémunérés et les charges de travail domestiques qui sont souvent inégalement réparties maintiennent les femmes rwandaises dans une pauvreté perpétuelle.

Ces organisations appellent le gouvernement à mettre en place des politiques et des infrastructures qui favorisent la reconnaissance, la redistribution et la réduction du travail domestique et des soins entre hommes et femmes pour accélérer l’émancipation économique des femmes.

La nature précaire du travail et l’incertitude d’un emploi continu, notent-elles, sapent l’autonomisation économique des femmes, les rendant plus vulnérables à la violence basée sur le genre.

Selon Alice Anukur, directrice nationale d’Oxfam Rwanda, bien que le pays semble bien se porter au niveau national, il existe toujours un défi au niveau des ménages dans la redistribution du travail de soins en raison des tendances patriarcales et de la participation des femmes à la prise de décision.

Alice Anukur, Directrice de l’Oxfam Rwanda (Photo on twitter)
Dans une réunion sur la stratégie de la société civile le lundi 10 décembre, Anakur a déclaré que tandis que le pays avait sensibilisé à l’égalité de participation, l’indemnisation inadéquate pour la maison persistait. Elle appelle alors le gouvernement à instaurer un salaire minimum.

« Le gouvernement », a-t-elle dit, « devrait calculer tout ce qui est perdu par le travail de soins non rémunéré afin de reconnaître la contribution des femmes et d’assurer une rémunération équitable aux moins payés ».

« À moins que cela ne soit fait », ajoute-t-elle, « nous aurons toujours une faible participation des femmes, des charges de travail élevées et des niveaux élevés de VBG », a-t-elle expliqué, soulignant que le travail de soins non rémunéré sapait le progrès du Rwanda vers l’égalité des sexes

En moyenne, les femmes des zones rurales du Rwanda consacrent jusqu’à sept heures par jour à des travaux domestiques et non rémunérés, selon une étude menée dans cinq districts par ActionAid.

Le travail de soins non rémunéré fait référence à toutes les activités non marchandes non rémunérées exercées dans les ménages – y compris les soins directs aux personnes, tels que les enfants ou les personnes âgées, et les soins indirects, tels que la cuisine, le nettoyage ou la récupération de l’eau.

Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), le travail de soins non rémunéré moyen chez les femmes dans le monde représente quatre heures et 25 minutes par jour. Au cours des 20 dernières années, le temps que les femmes ont consacré aux soins non rémunérés et au travail domestique n’a pratiquement pas diminué, selon l’OIT. Son analyse suggère qu’il faudra au moins 209 ans pour atteindre la parité dans le travail de soins non rémunéré si le rythme pour y remédier reste le même.


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