Pourquoi tant de brutalités politiques à l’encontre des combattants du M23 qui ont cru aux accords de Nairobi selon lesquels ils allaient être amnistiés après leur cinglante défaite de novembre 2013 ?
Le communiqué du M23 de ce 17 août 2014 montre que la sauvagerie reste maître dans les démarches des gouvernements africains qui ne savent pas se conformer au prescrit des accords qu’ils signent avec leurs opposants civils ou armés.
La question de ces opposants du M23 qui sont sauvagement assassinés par les sbires du régime Kabila portent à réfléchir sur les chances de rétablissement de la paix dans cette région Est de la RDC.
Et si ces assassinats durcissaient davantage la combativité de ces M23 et le ferme engagement à lutter pour recouvrer leurs droits de Congolais à part entière ?
Plus le gouvernement de Kinshasa multiplie-t-il les erreurs sur le terrains, plus les violences s’abattent sur des peuples, plus de nouvelles formes de résistance et de combat avec objectif d’autodétermination des provinces kivu lointaines du pouvoir centralisateur de Kinshasa.

Le Communiqué :
Nous sommes totalement affligés, consternés, frustrés après les nouvelles faisant état de l’exécution sommaire des prisonniers de guerre par le service des renseignements militaires de la RDC à Kinshasa.
Les faits ont été perpétrés entre les mois de Juillet et d’Août 2014, les suppliciés étaient des militaires issus du Congrès National pour la Défense du Peuple, CNDP en sigle, qui avaient été intégrés à l’Armée Gouvernementale au bénéfice de l’Accord de Paix signé le 23 Mars 2009 entre le CNDP et le Gouvernement de la RDC.
Ils faisaient partie de la centaine des militaires qui avaient été arrêtés à Goma, Masisi et Beni entre Mai 2012 et Août 2013 pour des simples soupçons d’appartenance au Mouvement du 23 Mars.
Ces militaires dont le cas est resté inconnu des juridictions furent acheminés à Kinshasa, gardés dans différents cachots inaccessibles des services des renseignements militaires et soumis à d’atroces tortures et traitements dégradants continuels qui altérèrent gravement leur état de santé. Dix d’entre eux ont été sommairement exécutés entre les mois de Juillet et d’Août 2014, il s’agit de :
1. Basanganira Donatien,
2. Mahoro Faustin,
3. Nzirasanaho Emmanuel,
4. Hakizimana Richard,
5. Bisengimana Martin,
6. Kivamussa Simpenzwe,
7. Hakizimana Fidel,
8. Bonane,
9. Aliete Ndibindela,
10. Molisho Safari.
Aux termes du Droit Pénal International, l’exécution des prisonniers de guerre est qualifiée de crime de guerre dont les responsables doivent répondre devant la juridiction compétente. En conséquence, nous sommes fortement inquiets du sort d’autres prisonniers de guerre dont la liste remise au Gouvernement pour libération reste sans suite, huit mois après la signature des Déclarations de Nairobi.

Il en est de même des cas des membres du Mouvement du 23 Mars retournés au pays en réponse aux nombreux messages d’appel au retour leur lancés par le gouvernement de la RDC après qu’ils aient rempli les actes d’engagement à l’amnistie. Les retournés avaient été arrêtés dans leurs domiciles par les services de sécurité et placés en
détention en dehors de toute procédure judiciaire.
Dans la seule ville de Goma, nous avons réussi à identifier 19 cas dont 14 à la Prison Centrale de MUNZENZE : NDAMWENGE BYENDA Daniel, KAMBALE MBUSA Felix, KAKULE TASI Marc, RWAMANYWA HABIPFURA, ABISI FESTO, SEMPEZWE Fiston, SENGIYUMVA Samuel, BAHATI BAHARI Roger, KALIMUNDA Gérard, KAZIMOTO Désiré, HAMULI RWAMAKUBA KAIGO, BONANE BINEY, BAKUNZI Steve, KAYEMBE Ally ; 5 au Cachot de l’Agence Nationale de Renseignements, ANR en sigle : KABASHA Olivier, BWIRA Eugene, MURHULA Patrick, JEAN-JACQUES PRINCE et SIBOMANA Andrew.

Nous rappelons qu’environ 100 prisonniers de guerre issus de CNDP bénéficiaires de la loi d’Amnistie de 2009 que le Gouvernement de la RDC avait affirmé avoir relâchés et embarqués dans des avions pour l’Est du pays sont jusqu’à ce jour portés disparus. Le sujet avait été discuté aux pourparlers de Kampala sans que lumière y soit apportée par le Gouvernement à
qui l’on avait reproché de n’avoir pas remis ces prisonniers à la Direction du CNDP comme
prévoyait l’accord.
Nous dénonçons et condamnons cet acte d’assassinat. Nous venons de solliciter auprès de la CIRGL et de la SADC une enquête internationale pour faire toute la lumière sur cette question dont des faits similaires ont toujours légitimé les cahiers des charges des mouvements insurrectionnels.
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