La scène se passe au cours de la 11ème retraite annuelle des dirigeants du pays qui s’est déroulée dans la salle de réunions du camp militaire de Gabiro à l’Est du pays du 8 au 10 mars dernier. Les travaux de la session sont dirigés par le Président de la République, Paul Kagame.

La retraite fait un brainstorming sur les défauts des dirigeants à éviter pour la période à venir afin d’accélérer le développement socio économique du pays. D’après le chef de l’Etat rwandais les gros défauts à relever sont à classer en trois catégories principales dont le fait d’être poussé pour accomplir ses tâches et responsabilités, ne pas satisfaire les citoyens qui font des va-et-vient devant les bureaux des dirigeants, manque d’initiative et demande d’avis de ses supérieurs pour s’exécuter.

Après la présentation du bilan des activités accomplies et non accomplies du gouvernement dans la période d’une année depuis la fin de la dernière retraite, le Premier ministre, Dr Pierre Damien Habumuremyi, est arrivé à la conclusion selon laquelle les mauvaises prestations des hauts dirigeants du pays, tous sauf le Président de la République, a-t-il dit, sont à la base des dysfonctionnements constatés et de la non atteinte des objectifs. Cette non atteinte des objectifs, cette absence de dispositions à accomplir les programmes tels que conçus est causée par des défauts ancrés dans la culture.

« Nous les dirigeants devons être poussés pour accomplir nos responsabilités. Cela a un impact négatif sur nos prestations et résultats », a lancé au parterre de dirigeants du pays soulevant des cas précis venant étayer ses dires : « Jamais barrages hydroélectriques, ponts et routes ne finissent dans les délais impartis. Et il n’y a pas d’excuse de prévisions budgétaires car elles sont disponibles. Généralement la question réside dans les instances d’exécution qui n’accordent pas l’importance qu’il faut aux projets qu’elles conduisent.

« Quand le président ne pousse pas, que je ne pousse pas un tel dirigeant ou qu’un autre dirigeant le fait rien ne se fait ou cela s’accomplit difficilement. En conséquence, cette attitude fait que les délais d’accomplissement des projets sont retardés », continue le Premier ministre pointant du doigt les Projets Kivu Watt et le Barrage de RukararaII qui devaient être terminé avec 2012, Le Barrage Nyabarongo I qui devait se terminer en décembre 2013, l’Hôpital de Bushenge pour 2010 et autres barrages hydroélectriques et asphaltage des routes.

Le Premier ministre a également accusé ses collaborateurs de manquer d’esprit de collaboration. « Très mauvais, a-t-il dit, car ça retarde les délais d’accomplissement des programmes et projets de l’Etat ». De clairs exemples ont été fournis comme la construction terminée des usines à thé de Gatare, Mushubi, Nyabihu mais non opérationnelles faute de feuilles de thé à transformer. Il en est de même, a-t-il dit, de l’usine de transformation du soya de Kayonza qui n’a pas de matières premières. Il a également cité Trust industries et l’Usine d’aliments pour bétail de Rwamagana qui ne sont pas approvisionnées en matières premières.

Le Premier ministre a également cité le défaut d’irresponsabilité avec son corollaire de mettre avant ses intérêts au lieu de s’atteler aux responsabilités sociales dont on est chargé.

Ici le Premier ministre a cité le cas des vaches laitières importées d’Europe dans des circonstances peu procédurières, ave toutes les erreurs monumentales de manque de vérification et contre vérification au point que ces vaches laitières ont été loin de donner une production attendue.

« Cette attitude de ne pas servir dans les délais ou d’ignorer les devoirs envers les investisseurs soucieux de travailler et produire dans le pays, cela donne une mauvaise image du pays. Nous sommes au service des citoyens. Pour cela nous ne devons pas faire l’important », a-t-il dit montrant un manque à gagner et un retard énorme d’un pays dont les agents ne servent pas comme il se doit les citoyens.

Enfin, le Premier ministre a raillé les dirigeants qui ont peur de prendre des décisions exécutives et attendent recevoir des directives venues de leurs supérieurs hiérarchiques de peur d’être mal vus au cas où les décisions exécutées ne plaisent à ceux-là.

« De ces défauts constatés, il se dégage que, pour un dirigeant pareil, la plupart du temps est consacré à régler les problèmes administratifs au lieu de mettre en application les actions de développement du pays », a dit le Premier ministre invitant ses subalternes à se départir et se désolidariser de ses défauts pour mieux être performants.