La ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a appelé l’Union africaine à apporter son soutien aux rebelles libyens du Conseil national de transition (CNT), estimant que le colonel Mouammar Kadhafi ne pouvait plus diriger le pays.

Il faudrait que « l’Union africaine puisse apporter son soutien, son accompagnement au Conseil national de transition », a déclaré Mme Mushikiwabo sur les ondes de Radio Rwanda.

« Nous soutenons le Conseil National de Transition (…) Nous pensons que le colonel Kadhafi n’a pas beaucoup de temps devant lui en tant que dirigeant », a ajouté la ministre, qui se trouve à Addis Abeba, en Ethiopie.

La déclaration de la chef de la diplomatie rwandaise s’inscrit dans la position que le Rwanda a toujours tenue depuis le début de l’insurrection en Libye. Le président Paul Kagame n’a jamais fait mystère de son soutien aux opérations militaires de la communauté internationale visant à protéger la population libyenne menacée par l’armée du guide libyen. « Quand un pouvoir tue son propre peuple, cela nous concerne tous », a indiqué le président Paul Kagame dans une interview accordée à Jeune Afrique numéro 2625, du 1er au 7 mai 2011.

L’Union africaine tient ce vendredi à Addis Abeba un "mini-sommet" consacré à la situation en Libye, au niveau de son Conseil de paix et de sécurité, avec la participation notamment des présidents sud-africain et ougandais Jacob Zuma et Yoweri Museveni. Le Rwanda y est représenté par son premier ministre, Bernard Makuza. 

L’UA, historiquement proche de Kadhafi, a proposé tout au long de la crise libyenne une médiation fondée sur l’instauration d’un dialogue entre belligérants, mais cette offre a été rejetée par le CNT qui faisait du départ du désormais ex-numéro un libyen un préalable. Le président Paul Kagame avait été parmi les premiers dirigeants africains à critiquer ouvertement le gouvernement libyen dès le début de la crise. Par ailleurs, Kigali a gelé les avoirs libyens au Rwanda. 

Photo : Louise Mushikiwabo, chef de la diplomatie rwandaise