Le PIB du Rwanda a crû de 3,9% au troisième trimestre 2013, soit la performance la plus faible enregistrée depuis 2009. Signe d’essoufflement ou conséquence attendue des réformes économiques engagées ?
L’économie rwandaise n’a crû (que) de 3,9% au troisième semestre 2013. C’est la plus mauvaise performance trimestrielle du pays depuis 2009. Après des années fastes, symbolisées par un important décollage économique avec un taux de croissance annuel moyen de 7,6% entre 2008 et 2012, le léger ralentissement observé devrait-il inquiéter ? Pas si l’on en croit le Fonds monétaire international qui table sur une croissance annuelle de 6,6% en 2013 et de 7,5% en 2014 .
Explications
Au premier rang des raisons invoquées pour la plus faible croissance expérimentée durant l’année écoulée figure le resserrement de la politique fiscale de Kigali au cours du premier semestre 2013. Adoptée principalement en raison de la suspension de l’aide accordée par les donateurs internationaux (40 % du budget national), cette frugalité budgétaire a été essentiellement maintenue après la reprise des aides.
La modération budgétaire et la quête d’une nouvelle émancipation face aux aides financières internationales, quoique douloureuses à court terme, oeuvreraient dans le sens d’une croissance plus équilibrée et plus forte à moyen terme, expliquait à Jeune Afrique Claver Gatete, ministre rwandais des Finances et de la Planification.
Signes de faiblesse
Pourtant, cet essoufflement est aussi dû à une diminution de la production agricole (1/3 tiers du PIB du pays) ainsi que d’une contre-performance du secteur des services (près de la moitié de la valeur ajoutée). Il intervient par ailleurs dans un contexte de forte dépréciation de la devise rwandaise. Aussi, selon les estimations de la Banque mondiale, le déficit des comptes courants du Rwanda devrait s’aggraver au cours des prochaines années. D’une moyenne de -6 % du PIB entre 2000 et 2009, il devrait atteindre -8,2 % en 2014 et -8,5% en 2015.
Si les signes d’un ralentissement durable sont rares, la baisse de régime de 2013 met en évidence les fragilités de cette économie. C’est en creux le diagnostic porté par le FMI. Selon les recommandations de cette institution, le Rwanda, qui ambitionne d’être un pays à revenu intermédiaire à l’horizon de 2020, doit dorénavant trouver des leviers pour renforcer ses sources de revenu fiscal afin de financer son développement.
Le recours aux marchés financiers internationaux - qui a vu les émissions obligataires du pays sursouscrites plus de 8 fois - n’est pas forcément sans risques.
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