
Le galion espagnol San Jose avait coulé au cours d’une attaque de la marine britannique au large de Carthagène en mer des Caraïbes en 1708. Son épave n’avait depuis jamais été localisée, malgré des recherches intensives. Ce navire légendaire renfermerait un trésor d’une valeur de plusieurs milliards d’euros.
C’est l’un des trésors les plus importants jamais perdus en mer. Les cales du San Jose regorgeraient de pièces d’or, 533 439 très exactement, avance un article de Grands reporters. Egalement à l’intérieur, « le bel argent extrait des mines du Potosi, 116 coffres d’émeraudes, des caisses bourrées de perles des Antilles et tous les joyaux du trésor particulier du vice-roi du Pérou », poursuit la revue.
Sa valeur totale se situerait entre cinq et dix milliards de dollars (4,6 à 9,2 milliards d’euros), selon le quotidien colombien El Pais (lien en espagnol), qui retrace la fin de l’histoire du navire espagnol. « A ces richesses, il faudrait aussi ajouter le vaisseau de contrebande qui pourrait doubler l’inventaire », ajoute le journal. De quoi réjouir le président colombien, qui s’est empressé d’annoncer la découverte, samedi 5 décembre. « Grande nouvelle ! Nous avons retrouvé le galion San Jose ! », a salué Juan Manuel Santos sur son compte Twitter, estimant le montant du butin à un milliard de dollars (900 millions d’euros).
Un trésor très convoitéà l’époque...
Ce trésor, collecté à travers toute l’Amérique latine, était destiné au roi d’Espagne Philippe V pour financer sa guerre de succession (1702-1713) contre une coalition internationale menée par les Britanniques. Le monarque français avait été placé sur le trône d’Espagne par Louis XIV après la mort du dernier Habsbourg espagnol Charles II, créant la jalousie des voisins européens. Cette guerre de succession a finalement donné naissance à la dynastie des Bourbons, toujours en place aujourd’hui à Madrid, mais qui ne risque pas pour autant de percevoir un centime de ce pactole.
C’est lors de « la bataille de Baru » que le San Jose a sombré, raconte Grands Reporters. En plus de son trésor considérable, cet énorme navire, le principal d’une flottille de 11 galions, transportait quelque 600 membres d’équipage, dont très peu ont survécu à l’embuscade des trois navires anglais. Petite anecdote, le San Jose devait au départ être capturé par les Britanniques qui comptaient récupérer son trésor, qui a finalement terminé au fond de l’eau. A leur retour à Londres, les équipages britanniques n’ont donc pas vraiment été remerciés de leur victoire militaire. Au contraire, le capitaine en charge de la mission a même été condamné à mort par pendaison.
Depuis son naufrage il y a plus de 300 ans, ce vaisseau légendaire était convoité par de nombreux chasseurs de trésor, en vain. Ce sont finalement des chercheurs colombiens et internationaux – dont des membres de l’équipe qui avait trouvé l’épave du Titanic en 1985 – qui sont parvenus à résoudre l’énigme. Leur méthode : étudier les courants de la mer des Caraïbes en 1708 et éplucher les archives coloniales espagnoles et colombiennes.
C’est finalement « à un emplacement auquel aucune fouille ne s’était intéressée » que l’épave du San Jose a été retrouvée le 27 novembre, a annoncé le président colombien une semaine plus tard. Ce sont des canons de bronze uniques avec des dauphins gravés qui ont permis d’identifier formellement le navire, près des îles Corales del Rosario, au large de Carthagène. « La quantité et le type de matériel ne laissent aucun doute quant à l’identité » de l’épave, a affirmé Ernesto Montenegro, chef de l’Institut colombien d’anthropologie et d’Histoire, cité par l’Agence France-Presse (AFP).
... et jusqu’à aujourd’hui
La question qui se pose désormais, c’est à qui revient ce trésor ? Car même si l’épave se trouve dans les eaux territoriales colombiennes, les convoitises sont nombreuses, et ce bien avant sa découverte. L’entreprise américaine Sea Search Armada, spécialisée dans la recherche de trésors engloutis, avait d’ailleurs assuré avoir localisé la zone ou se situait l’épave en 1981, réclamant au passage la propriété du vaisseau et de son contenu. Mais après une longue procédure judiciaire, la justice a finalement donné raison au gouvernement colombien en 2011.
Selon l’anthropologiste Fabian Sinabria interrogé par l’AFP, il y aurait encore jusqu’à un millier d’épaves au large de la côte caribéenne de la Colombie. Six à dix pourraient contenir d’importants trésors, ajoute l’anthropologiste, le plus convoité étant celui du San Jose. Cinq autres épaves ont d’ailleurs été retrouvées rien qu’au cours des recherches du navire espagnol. La mer des Caraïbes est donc encore loin d’avoir livré tous ses secrets.
avec RFI
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