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Les Rwandais circulent librement dans la ville de Bukavu

Redigé par
Le 31 août 2011 à 04:44

Les relations entre la RDC et le Rwanda sont au beau fixe. Le monde des affaires va bon train. La suspicion n’est plus de mise.
Depuis la reprise des relations en janvier 2009, la RDC et le Rwanda ont procédé ensemble à différentes opérations conjointes en vue de renforcer leurs relations bilatérales très fragiles ainsi que le maintien de la paix dans la région des grands lacs secouée par l’insécurité depuis le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994.
Actuellement, les échanges commerciaux ont (...)

Les relations entre la RDC et le Rwanda sont au beau fixe. Le monde des affaires va bon train. La suspicion n’est plus de mise.

Depuis la reprise des relations en janvier 2009, la RDC et le Rwanda ont procédé ensemble à différentes opérations conjointes en vue de renforcer leurs relations bilatérales très fragiles ainsi que le maintien de la paix dans la région des grands lacs secouée par l’insécurité depuis le génocide perpétré contre les Tutsi en 1994.

Actuellement, les échanges commerciaux ont repris, les bureaux de douanes des deux côtés de la frontière fonctionnent 24 heures sur 24. Le nombre d’étudiants Rwandais ne cesse d’accroître. A Bukavu, la plupart d’étudiants Rwandais vivent dans les quartiers populaires avec les Congolais. Il y a quelque temps, cette cohabitation pacifique était inimaginable.

Selon Syfia grands lacs, une agence de presse francophone d’Afrique, un étudiant Rwandais, Sylvestre Mahoro, de l’Université Evangélique d’Afrique (UEA), habite depuis deux ans avec quatre de ses compatriotes dans une maison de deux pièces à Panzi, un quartier populaire de Bukavu autrefois habité uniquement par les Congolais.

Avec ses compatriotes, ils se cotisent pour acheter à manger et payer le loyer. Au-dessus de la toiture de leur maisonnette, un câble électrique tiré depuis la grande maison de leur voisin, un Congolais, les alimente en courant électrique. Mahoro dit avoir reçu de lui l’autorisation de s’y brancher et contribuer à hauteur de 2 $ le mois pour le paiement de la facture. Une pratique assez fréquente chez les habitants de Bukavu qui ont peu de moyens.

Bon nombre d’étudiants de Bukavu et de ceux en provenance d’autres régions de la RDC sont logés dans les campus, mais ceux qui n’y trouvent pas de place cherchent des logements à la cité comme les étudiants Rwandais et Burundais.

Le collège des étudiants de Bukavu estime leur nombre à plus de 200. Parmi eux, une cinquantaine seulement a accès à un logement sur les campus, les autres habitent dans les quartiers proches de l’Université avec les Congolais. « Plusieurs autres étudiants Rwandais traversent chaque jour la frontière Rusizi pour aller étudier à Bukavu », ajoute Bernard Zagabe porte-parole des étudiants de Bukavu.

Les étudiants Rwandais fréquentent le même marché et les mêmes églises que les Congolais, ce qui consolide leurs bons rapports. « Au début, certains d’entre eux ne nous saluaient pas et s’éloignaient, mais depuis quelque temps, ils nous approchent et nous parlent », se félicite Fulgence Rwaka, un étudiant Rwandais.

Congolais et père de six enfants, Anselme Asumani habite à côté d’une résidence d’étudiants Rwandais et Burundais. Il affirme bien vivre avec eux et ne plus tenir compte des considérations du passé. « Ces jeunes collaborent bien avec nous et nous consultent en cas de problème », se réjouit-il.

En 1996, la guerre en RDC de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Zaïre (AFDL) qui a mis au pouvoir Laurent-Désiré Kabila avec l’appui du Rwanda, avait rendu les habitants du Sud Kivu méfiants envers les Congolais d’expression rwandaise, les Banyamulenge, qu’ils considéraient comme des espions à la solde du gouvernement du Rwanda. Du coup, les Rwandophones s’interdisaient de vivre dans les quartiers populaires et se retranchaient dans un seul quartier de Bukavu, frontalier du Rwanda.

La normalisation des relations entre les pays de la région des Grands lacs fait, peu à peu, tomber ces préjugés à Bukavu. Les associations qui militent pour la réconciliation estiment que l’intégration des étudiants dans les faubourgs de la ville est un exemple qui doit inspirer tout le monde. « Ces jeunes ont compris qu’ils sont d’abord étudiants et doivent privilégier leur avenir et pas le reste », encourage Vendicien Ruboneka, du Groupe d’assistance aux marginalisés, une organisation qui milite pour la réconciliation.

Pour Vicky Cikala de l’Action sociale d’organisation paysanne, il faut des efforts supplémentaires de la part des gouvernants pour que cette impulsion des jeunes se répande : « Il faudrait par exemple réduire le coût des documents de voyage pour ces étudiants », souligne t-il.

Photo : Le pont de Rusizi II qui relie les villes de Risizi (Rwanda) et Bukavu (RDC)


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