Un groupe d’éleveurs rwandais a conclu un accord avec le Ministère de l’Agriculture et Elevage et la BRD (Banque Rwandaise de Développement) pour l’acquisition de 500 vaches laitières de race améliorée d’une valeur de 1,03 milliards de Frw (soit 1,98 millions $).

Les fermiers escomptaient une production de quelques 40 litres par jour par vache. Ils n’ont eu que 3ltr. Bien plus, ces vaches leur ont été cédées sans qu’elles aient été visitées médicalement au point que 50 d’entre elles sont mortes à leur arrivée dans les fermes, ainsi ont-ils écrit ces fermiers au Gouvernement Rwandais précisant qu’ils ont contracté un crédit de la BRD de 2.885 Euros par vache.

Au cours d’un MOU du 9 juillet conclu entre le Minagri représenté par son Secrétaire Permanent, Ernest Ruzindaza, et la BRD, il a été question de promouvoir l’élevage en commandant de l’étranger et en distribuant aux fermiers rwandais sous forme de crédit 1000 vaches laitières de race accompagnées de leurs taureaux.

Lors de la mise en application de ce MOU, il a été constaté que deux articles ont été délibérément oubliés. C’est la question de mise sur pied de deux comités ; celui de délégués des fermiers et celui des autorités du Minagri. Ces deux comités devaient choisir la race de vache à commander et donner le rapport à la BRD qui devait s’exécuter pour importer ces vaches et couvrir tous les frais y relatifs jusqu’à leur débarquement à l’aéroport de Kanombe.

Le délégué de Heifer Int’l-Rwanda, Dr Charles Kayumba, a délibérément passé outre cette disposition du MOU. Il a fait une fuite en avant et il est entré en négociation avec Firma Schaap de Hollande qui a livré la marchandise. Peu avant la livraison, Schaap avait approché le Secrétaire Permanent près le Minagri, Ruzindaza, et le Directeur de l’Elevage, Dr Rutagwenda qui l’ont approuvé entant que fournisseur agréé.

« Ceci est un plan mesquin qui avait été préparé. L’avis des bénéciaires, les fermiers, a été contourné. Il leur a été refusé de se rendre en Hollande pour faire eux-mêmes le choix », a confié à Newtimes quelqu’un qui a requis l’anonymat. Et puis, une autre clause du MOU a été abandonnée. Celle-ci précisait qu’une visite médicale devait être faite à ces vaches à leur débarquement. Or rien n’a été fait. Pas de vaccin pour s’adapter à l’environnement rwandais tout autant qu’elles n’ont pas été préparées pour le mode de leur transport.

Corruption, légèreté, irresponsabilité

“Les informations de première main laissent présager qu’il y a eu corruption dans cette affaire. On y remarque aussi de la légèreté avec laquelle ce dossier a été traité. Il y a aussi de l’irresponsabilité en vue d’occasionner un déficit du gouvernement », a déclaré ACP Damas Gatare, Porte-parole de la Police qui promet à The Newtimes qu’aussitôt les enquêtes policières terminées, les preuves de culpabilité trouvées ; le dossier sera transmis à la justice qui poursuivra les criminels.

Une commission mixte fermiers-Minagri a été mise sur pied pour évaluer le déficit occasionné par cette situation.

Il se dégage à ce jour que 80% de ces vaches laitières sont une race peu productive en produits laitiers (uniquement 3 litres par jour).

Les bénéficiaires de ces dernières demandent que le Minagri et la BRD les reprennent et que le service de remboursement du crédit y relatif soit arrêté jusqu’à ce qu’ils acquièrent les vaches de qualité.