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Pollution en Italie : des mesures drastiques contre la circulation

Redigé par Igihe
Le 29 décembre 2015 à 10:41

Alerte pollution en Italie. Plusieurs grandes villes ont limité la circulation automobile cette semaine pour lutter contre un épisode exceptionnel de pollution aux particules fines. A Milan et Pavie (nord), la circulation est interdite jusqu’à mercredi de 10h00 à 16h00. Pas ou peu de pluie ni de vent depuis des semaines. Du coup, la pollution aux particules fines dépasse largement le niveau d’alerte de 50 mg/m3 recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.
Ce lundi 28 décembre, la ville de (...)

Alerte pollution en Italie. Plusieurs grandes villes ont limité la circulation automobile cette semaine pour lutter contre un épisode exceptionnel de pollution aux particules fines. A Milan et Pavie (nord), la circulation est interdite jusqu’à mercredi de 10h00 à 16h00. Pas ou peu de pluie ni de vent depuis des semaines. Du coup, la pollution aux particules fines dépasse largement le niveau d’alerte de 50 mg/m3 recommandé par l’Organisation mondiale de la santé.

Ce lundi 28 décembre, la ville de Milan en était à son 97e jour de dépassement de ce niveau d’alerte depuis le début de l’année. L’interdiction de circulation y a été plutôt bien suivie. Certains habitants trouvent la mesure positive, comme Carlo Baroni, mais ce journaliste au Corriere della sera, qui a grandi à Milan, pense que les Milanais doivent aussi changer leurs habitudes.

« Stopper la circulation c’est une bonne chose, mais je ne crois pas que ça suffise, avance-t-i lau micro de RFI. Le problème, il va falloir le prendre à la racine, ce qu’on ne fait jamais. On est toujours dans l’urgence. Quand il y a une crise, on prend des mesures et le lendemain, on les oublie. Mais ce n’est pas seulement une question politique. Nous, en Italie, quand il y a un problème, on s’en prend au maire, aux responsables politiques, etc. Or, la question, c’est aussi qu’il faut changer les mentalités. Il faudrait habituer les gens à prendre les transports en commun. C’est loin d’être la règle à Milan, parce que les Milanais considèrent que prendre les transports, c’est un peu un truc de seconde zone. Ils ont tort ! Moi j’ai toujours vécu à Milan et j’ai pris la bonne habitude - je crois - d’utiliser les transports en commun. Et ici, surtout comparé au reste de l’Italie, ils fonctionnent assez bien. »

« Ville fantôme »

Ces mesures restaient cependant relativement symboliques en cette période de fêtes, durant lesquelles la plupart des Italiens sont en vacances. « Aujourd’hui, la ville est totalement déserte, à cause de ces mesures, mais aussi parce qu’on est en pleine période de fêtes. On a vraiment l’impression d’être dans une ville fantôme ! Et en fait c’est très étrange de se promener dans les rues sans voir de voitures ; d’habitude, Milan est une ville très chaotique et là elle est complètement silencieuse  », ajoute Carlo Baroni.

Dans le reste du pays, à Rome, pour la troisième fois depuis début décembre, la circulation est interdite de 7h30 à 12h30 et de 16h30 à 20h30 aux voitures ayant une plaque impaire lundi, et paire mardi. Une mesure similaire est en place à Bergame (nord). A Naples, seuls les véhicules aux normes européennes d’émission Euro 4 et supérieures peuvent circuler cette semaine.

A Rome, haro sur les transports en commun

Mais à Rome, le système de circulation alternée ne semble pas efficace, rapporte notre correspondante Anne Le Nir. Pour Pietro, policier municipal, il faudrait avant tout miser sur des transports en commun fiables. « On peut facilement attendre un bus 40 minutes. Il faut donc moderniser et renforcer le parc de transport public comme dans toutes les métropoles », estime-t-il.

Eduardo, étudiant en ingénierie, fait un constat très synthétique de la situation dans la Ville éternelle : « Il est vrai que les transports en commun fonctionnent mal, mais on manque aussi totalement de sens civique », lance-t-il.

Quant à Alessia, dynamique quinquagénaire, elle refuse de prendre le métro, plus asphyxiant selon elle que l’air extérieur chargé de particules fines. Mais son moyen de transport privilégié est plutôt risqué. « Je circule en mobylette avec les problèmes que cela comporte, par exemple les accidents dus à la distraction des automobilistes. Surtout les femmes, ose-t-elle : elles fument, sont accrochées à leur téléphone portable, se maquillent. Conclusion : elles ne voient pas les deux-roues. »

Le ministre de l’Environnement, Gian Luca Galletti, a organisé une réunion ce mercredi à Rome. Elle doit se tenir, notamment, en présence des représentants des maires d’Italie. L’objectif est ambitieux : adopter des mesures pour la mobilité durable et allouer immédiatement des fonds pour augmenter le nombre de bus et retirer de la circulation ceux qui, comme certains à Rome, ont plus de vingt-cinq ans d’âge.

avec RFI


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