La presse française ne s’en lasse pas. Et salue une fois encore le rapprochement, historique il est vrai, entre Washington et La Havane.

La Croix se félicite ainsi de ce « nouveau départ » et rend hommage au pape François, qui fut l’un des « artisans de la paix », ayant rendu possible ce réchauffement des relations diplomatiques américano-cubaines. A François donc, mais pas seulement. A tous ces papes « depuis Jean XXIII intervenant au moment de la crise des missiles entre Kennedy et Khrouchtchev, jusqu’à Jean-Paul II en 1998 et Benoît XVI en 2012 », rappelle le quotidien catholique.
Hommages aux papes, donc, mais hommage de la presse française aux présidents américain et cubain, Obama et Castro.

Obama parce qu’il a su abandonner la stratégie du « changement de régime » pour celle, « plus subtile », du « soutien » à la société civile et aux forces de changement « au sein de la population », explique Le Monde.
Et Castro parce que le peuple cubain a été « plus fort que l’embargo américain », s’enthousiasme en Une L’Humanité. Et sans attendre, le quotidien communiste entend ouvrir une « nouvelle bataille » pour la levée complète du blocus. « Aujourd’hui, l’Union européenne, et au premier rang la France, doit cesser de tergiverser, s’engager sans frein pour appuyer le développement de Cuba », enjoint L’Huma.
Car Cuba bénéficie maintenant d’une « chance historique », souligne Libération. Le régime peut permettre à la société de « respirer peu à peu l’air de la liberté. Il permettrait ainsi à Raúl Castro de réussir là où son frère Fidel a échoué ». Il peut, mais va-t-il le faire ?
C’est une des possibilités détaillées par Libé, qui énumère d’un titre très houellebecquien « les possibilités d’une île », l’autre étant que le régime communiste cubain peut « en profiter pour gagner un sursis ». « Ne nous emballons pas », prévient ainsi Elizardo Sánchez Santa Cruz.
Le président de la Commission cubaine des droits de l’homme et de la réconciliation nationale souligne dans Libération que, malgré ses grandes difficultés économiques, le régime cubain demeure un « pouvoir d’acier » qui ne laisse pas les Cubains « évoluer en liberté ».

Crainte partagée par le journal L’Opinion. Pour que le « ballon d’oxygène » offert aux Cubains ne se transforme pas en un « sursis » accordé au régime, le quotidien attend la « libération de tous les prisonniers politiques », l’introduction d’un « véritable multipartisme » et l’organisation d’élections « libres ». Faute de quoi, prévient L’Opinion, la Guerre froide n’aura pas encore été « totalement gagnée ».
Alstom : prime à la casse
En France, c’est aujourd’hui que le groupe industriel Alstom cède son pôle énergie à l’américain General Electric. Une assemblée générale extraordinaire des actionnaires d’Alstom est convoquée pour voter ce rachat. Une AG « historique », lance Les Echos.
Historique peut-être, mais le quotidien économique français renvoie le sujet au fin fond de sa pagination, alors que cette cession avait enflammé le débat politique en France lorsque le projet avait été mis au jour, et qui consistait, rappelons-le, à céder un fleuron de l’industrie française au groupe américain qui a inventé le ventilateur.
Aujourd’hui, plus de brasement d’air au sujet d’Alstom. Mais alors que l’AG du groupe se réunit dans l’indifférence générale, le syndicat CGT dénonce la prime que va percevoir le PDG d’Alstom Patrick Kron en récompense de cette cession. 150 000 actions que la CGT qualifie de « prime de Noël » versée au PDG pour « casser l’outil industriel », selon les mots d’un syndicaliste d’Alstom rapporté L’Humanité.

Interrogé par Le Figaro au sujet de cette prime qui représente environ la somme de quatre millions d’euros et que son conseil d’administration lui a attribuée, Patrick Kron se borne à soupirer qu’en France, « on a encore du mal à débattre sereinement des rémunérations des dirigeants ». Et il confirme qu’il va ensuite « passer la main », autrement dit qu’il va quitter le groupe Alstom.
CGT : trêve des confiseurs
La CGT est toujours dans la tourmente avec « l’affaire Lepaon », son secrétaire général. Qui sort de son silence. Thierry Lepaon, à qui il est reproché des travaux dispendieux dans son appartement de fonction et dans son bureau, mais aussi une prime de mutation encore une histoire de prime…, dit ce matin au journal Le Parisien qu’il ne démissionnera pas. En tout cas pas avant le début de l’année 2015. « Je me réserve jusqu’au 6 janvier », dit-il, avant d’ajouter que son but est de « rassembler la CGT. Si je n’y arrive pas, j’en tirerai les conséquences », énonce Thierry Lepaon.
Concurrence : la grande lessive
Ca y est ! Les sanctions sont tombées pour les grands groupes de lessive accusés d’entente. Et elles feront date. Au total, c’est une amende « record » de près d’un milliard d’euros qui est infligée aux lessiviers, qui se sont entendus comme larrons en foire pour augmenter ensemble les prix de leurs produits d’entretien entre 2003 et 2006 en France.
« Dans la lessive, on fixait les prix en famille », s’amuse Le Parisien, qui détaille cette affaire dans laquelle s’est illustrée la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Peu connue du grand public, ce bras armé de l’Etat en matière de concurrence a donc pris treize grands groupes la main dans le sac. Le Parisien raconte.
Bénéficiant d’un « tuyau » fourni par une « balance », c’est-à-dire une information confidentielle que lui a communiquée un « repenti », comme dans les affaires de mafia, les agents de cette direction sont passés à l’action dans un restaurant parisien à l’issue d’un déjeuner entre directeurs commerciaux de cinq des plus grosses sociétés de produits d’entretien.
A table, ces dirigeants s’étaient mis d’accord pour augmenter simultanément leurs prix. Interpellés devant les autres clients médusés et amenés au sous-sol du restaurant pour interrogatoires, ils ont été invités à « passer à table » une fois encore, autrement dit à tout avouer. Dans le même temps, leurs sièges sociaux étaient perquisitionnés par la DGCCRF. Et la messe était dite.
Résultat, détaille Le Parisien, une amende de quelque 190 millions d’euros pour le groupe L’Oréal, 170 millions pour Unilever, etc. Il y en a treize comme ça, pris « la main dans le sac », formule Le Parisien. Des lessiviers qui se sont entendus pour « voler le client », fustige le journal, et qui ont pris le consommateur pour une « vache à lait ». Plusieurs d’entre ces groupes disent au parisien leur intention de faire appel.
Mais il n’empêche, la Direction générale de la concurrence a frappé un « grand coup » contre ces « petites combines », vaut mieux ça que l’inverse. Autrement dit, ce matin, c’est la grande lessive à la une du Parisien.
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