Running the Rift,un roman qui retrace le genocide à travers l’histoire d’un athlète

Redigé par Yves Nyirinkwaya
Le 19 janvier 2012 à 12:02

Le prix « Bellwether » n’avait plus existé pendant à peu près une décennie, mais il est maintenant revenu.
Il est actuellement décerné tous les deux ans par Barbara Kingsolver avec son propre argent, en récompensant avec 25 000 Dollars américains un roman qui aborde la justice sociale et qui a contribué à transformer la vie de ses deux derniers lauréats, Hillary Jordan Mudbound et Heidi W. Durrow , dans leur best-sellers « La fille qui tomba du ciel ».
Maintenant arrive « Running the Rift »de Naomi (...)


Le prix « Bellwether » n’avait plus existé pendant à peu près une décennie, mais il est maintenant revenu. 

Il est actuellement décerné tous les deux ans par Barbara Kingsolver avec son propre argent, en récompensant avec 25 000 Dollars américains un roman qui aborde la justice sociale et qui a contribué à transformer la vie de ses deux derniers lauréats, Hillary Jordan Mudbound et Heidi W. Durrow , dans leur best-sellers « La fille qui tomba du ciel ».

 Maintenant arrive « Running the Rift »de Naomi Benaron (Algonquin Books), un conte qui se situe à l’aube de la guerre civile rwandaise des années 1990. Comme les deux précédents lauréats du Bellwether, « Running the Rift » raconte tout sur le racisme et l’identité ethnique, mais le monde qu’il décrit est très loin du Mississippi et de Portland, l’environnement des récents lauréats de Bellwether.

Le livre de Benaron commence en 1984, quand le jeune Jean-Patrick Nkuba doit faire face à la mort de son père, instituteur, qui meurt de façon inattendue dans un accident de voiture. La famille est bientôt forcée de quitter le logement fourni par l’école et aller vivre avec des parents dans un village de pêcheurs, mais peu après des pierres sont jetés par leur fenêtre par des voyous qui criaient « serpents » !

Jean-Patrick et sa famille sont des Tutsis. Le gouvernement en place au Rwanda leur était hostile. Les mauvais événements étaient à venir, mais Jean-Patrick ne s’en soucie pas. Il veut juste courir.
Et le garçon, va-t-il courir ? Jean-Patrick est un coureur doué, et son entraîneur décide qu’il est le mieux adapté à la course de 800 mètres, une course de moyenne distance, ce qui engendre un certain nombre de métaphores tout au long du livre.

Lorsque vous tirez attention Jean-Patrick est un coureur, vous savez qu’à un certain moment il sera contraint de fuir les méchants.
Métaphoriquement, Jean-Patrick court toujours pour fuir le désastre imminent auquel il fera face dans la guerre civile en éruption autour de lui, mais il est plus axé sur la formation pour les Jeux olympiques. Ses qualités athlétiques lui permettent de jouir d’un statut privilégié et d’éviter les répressions subies par les Tutsis, Il ya beaucoup de choses sur la course et l’entrainement dans ce livre, si bien que je pensais que je relisais « The Art de Fielding times » à certains moments.

 L’entraînement athlétique serait il devenu un nouveau domaine littéraire ? Il ya aussi une soi-disant histoire d’amour survient à la fin du roman qui ressemble malheureusement plus à une distraction qu’à un élément nécessaire. Mais le mérite revient à Benaron qui a écrit un roman sur un sujet aussi sombre et aussi déchirant que le génocide J’ai lu ce livre en une seule séance.

 « Running the Rift » est un bon roman, mais il souffre de la même problématique comment une femme blanche américaine peut elle faire une écriture authentique et réaliste au sujet des problèmes rencontrés par les Noirs ? 

Par quelqu’un qui vit une vie de privilège qui n’est vraiment pas comparable avec celle de quelqu’un qui a vécu au cœur de quelque chose de si horrible, de si inimaginable que le génocide ?

Je ne prétends pas avoir la réponse à cette question, mais je ne peux pas prétendre aussi que ce livre ne le soulève pas. Running the Rift est bien écrit et brosse l’aperçu d’un segment horrible de l’histoire récente, sans le diluer, quand le génocide vient, il est vraiment affreux. Ce n’est pas un roman de l’Holocauste où l’action se passe hors de la scène. Mais on ne peut s’empêcher de se demander si les clubs de livres à travers le pays seraient mieux servis par la lecture d’un livre écrit par quelqu’un qui a vécu lui-même ces atrocités

Bien sûr, il serait plus conseillé de lire un livre comme celui de Philip Gourevitch, « Nous tenons à vous informer que demain, nous serons tués avec nos familles » Peut-être que la fiction est la seule façon de commencer à comprendre quelque chose d’aussi indicible que l’assassinat de plus d’un million de personnes, la plupart tués sans autre raison que leur origine ethnique.

 

 


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