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Si Davos n’existait pas, il faudrait l’inventer.

Redigé par Les Echos.fr
Le 24 janvier 2015 à 02:12

Assister au Forum économique mondial coûte toujours cherCette année, comme la Banque centrale suisse a arrêté de fixer le cours du franc suisse par rapport à l’euro et que sa valeur a augmenté de 15%, c’est encore pire.
J’ai passé la semaine à convertir les prix en livres de manière obsessionnelle et le résultat m’a donné une indigestion : 6 livres pour une bouteille d’eau gazeuse ; 18 livres pour une pizza (qui en plus était de mauvaise qualité).
Bien entendu, la plupart des participants font passer ces (...)


Assister au Forum économique mondial coûte toujours cherCette année, comme la Banque centrale suisse a arrêté de fixer le cours du franc suisse par rapport à l’euro et que sa valeur a augmenté de 15%, c’est encore pire.

J’ai passé la semaine à convertir les prix en livres de manière obsessionnelle et le résultat m’a donné une indigestion : 6 livres pour une bouteille d’eau gazeuse ; 18 livres pour une pizza (qui en plus était de mauvaise qualité).

Bien entendu, la plupart des participants font passer ces dépenses dans leurs frais, et leurs employeurs paieront les factures. Mais, comme tous ceux qui ont déjà soumis à leur patron des notes exorbitantes le savent, s’inquiéter « de ce que M. Smithers dira lorsqu’il les verra » (référence au patron d’Homer Simpson) rend ces dépenses un peu tristes.

Ces prix exorbitants sont un autre bâton avec lequel battre Davos et ce n’est pas difficile. On peut accuser de tous les maux ces élites qui, grommellent les critiques, vident des coupes de champagne, mangent du caviar et envoient des enfants à l’usine pour engranger plus de bénéfices.

Quelle que soit la véracité de cette image, il est aussi vrai d’affirmer qu’un être lambda ne peut pas changer le monde tout seul. Que vous les aimiez ou non, les personnes qui sont rassemblées ici le peuvent. Les gouvernements, les entreprises, les ONG passent beaucoup de temps à se battre avec des problèmes qui nous touchent tous et à tenter d’y trouver des solutions. Un seul événement les réunit tous chaque année : Davos.

Est-ce artificiel ? Oui. Est-ce parfois excessif ? Complètement. Ai-je envie de m’enfouir la tête dans la neige lorsque j’entends ces discours si pompeux et si creux dans la salle des congrès ? Souvent. Et c’est là que surviennent ces “instants Davos” où la coopération remplace la confrontation et où la colère fait place à l’entente.

Malheureusement, le forum de Davos de cette année va probablement échouer en tentant de parler de tout à tout le monde. Il est surchargé de centaines de comités sur tous les sujets : l’économie, la diversité, la technologie, la géopolitique, les crises, la robotique, les technologies exponentielles, ‘l’après loi de Moore’. C’est trop.

Je déteste devoir défendre Davos parce que j’en vois, par certains aspects, les excès et l’absurdité. Mais j’en repars chaque année avec la même conclusion : c’est peut-être horriblement cher et extrêmement frustrant, mais si Davos n’existait pas, il faudrait l’inventer.


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