Accusant le Kenya de parti pris, le Soudan boycotte la conférence de paix de l’IGAD

Redigé par Henriette Akimana
Le 12 juillet 2023 à 09:50

Le gouvernement soudanais a décliné l’invitation à participer à une conférence de paix organisée par la Communauté économique des nations de l’Afrique de l’Est (IGAD), mettant en avant des accusations de partialité à l’égard du Kenya, médiateur désigné du conflit. Depuis trois mois, le Soudan est le théâtre d’une guerre civile qui a contraint des milliers de personnes à l’exil.

Ce conflit oppose l’armée soudanaise, sous le commandement d’Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de Soutien Rapide (RSF), dirigées par Mohamed Hamdan Daglo, ancien adjoint de Burhan. L’escalade de la violence depuis avril a plongé le pays dans une crise humanitaire.

Malgré la poursuite des affrontements, l’IGAD a appelé les factions rivales à un dialogue de paix en Éthiopie le lundi 11 Juillet. Toutefois, ni Burhan ni Daglo n’étaient présents à la rencontre. Seul un représentant des RSF a pris part à la conférence, chapeautée par le Kenya, avec la participation de pays tels que le Soudan du Sud, Djibouti et l’Éthiopie.

Depuis le début des hostilités en 2015, ce conflit a engendré la mort d’environ 3 000 personnes. Ce chiffre, cependant, pourrait être plus élevé car certaines régions du pays, où l’accès aux informations est limité, demeurent inexplorées.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations, trois millions de personnes ont été déplacées, cherchant refuge à l’intérieur du pays ou au-delà de ses frontières.

Les tentatives de négociation pour résoudre le conflit n’ont jusqu’à présent pas porté de fruits. Auparavant, l’Arabie saoudite et les États-Unis d’Amérique s’étaient engagés dans le processus de paix. Maintenant, l’Afrique prend le relais avec l’IGAD en première ligne.

Le ministère soudanais des Affaires étrangères a affirmé lundi que sa délégation ne pourrait pas participer aux discussions tant que leur demande de récusation du Kenya en tant que médiateur ne serait pas satisfaite.

Un communiqué a exprimé le regret de l’absence de la délégation militaire soudanaise, lors de la fin de la réunion, malgré leur invitation et leur engagement initial à y participer. Du côté des RSF, Daglo était représenté par un conseiller politique.

Les pays qui ont participé à cette réunion se sont engagés à déployer tous les efforts nécessaires pour amener les dirigeants des partis opposés à une rencontre en tête-à-tête. Ils ont également appelé les chefs militaires à mettre fin à la violence et à signer un accord de cessez-le-feu.

Le Chef de l'armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan a refusé de participer aux pourparlers visant à mettre fin à la guerre au Soudan

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