Premier Souverain Pontife issu du continent latino-américain, premier membre de la congrégation des Jésuites à accéder au trône pétrinien, il demeurera dans l’histoire sacrée de l’Église comme un pasteur au souffle prophétique, un apôtre inlassable de la simplicité évangélique et de la miséricorde divine.

Son pontificat, inauguré le 13 mars 2013 au lendemain de la renonciation de Benoît XVI, s’est ordonné autour de trois axes cardinaux : la Fraternité, l’Unité et la Mission. Ces piliers, inspirés tant des Évangiles que de l’héritage ignatien, auront constitué le fil d’Ariane de ses douze années de ministère suprême.

Pape des périphéries et défenseur des pauvres, François a imprimé à l’Église un élan pastoral fondé sur l’accueil inconditionnel, la tendresse et la sollicitude envers les plus vulnérables. Refusant les oripeaux de la pompe et de l’apparat, il choisit dès les premiers instants de son pontificat la sobriété des habits et l’humilité du geste, rompant avec certaines traditions de cour pour ramener l’Église à l’esprit du Poverello d’Assise.

L’héritage doctrinal et pastoral : ouverture, dialogue interreligieux et réforme des institutions
François, en pontife audacieux, n’a point hésité à ébranler certaines lignes figées du discours ecclésial, œuvrant sans relâche à réconcilier l’Église avec les hommes et femmes de son temps. Son héritage doctrinal et pastoral se manifeste tout d’abord dans les décisions courageuses qu’il prit en faveur des fidèles dont les situations conjugales, autrefois jugées irrégulières, les privaient des sacrements.

En réintégrant les personnes divorcées remariées à la table eucharistique et au sacrement de réconciliation, François renouait avec la vocation thérapeutique de l’Église.

Par ailleurs, le Pontife argentin entreprit d’amorcer une véritable réforme des institutions ecclésiales. Sous son impulsion, une place inédite fut accordée aux laïcs, et notamment aux femmes, dans les instances consultatives et décisionnelles. Pour la première fois dans l’histoire moderne, des femmes et des fidèles laïcs obtinrent le droit de vote aux synodes, ces assemblées collégiales où s’élabore la réflexion pastorale et doctrinale.

Souci constant d’œcuménisme et de dialogue interreligieux, François fit de la rencontre fraternelle avec les autres confessions chrétiennes et les religions monothéistes un axe majeur de son magistère. Ses gestes de paix envers l’islam et le judaïsme marquèrent durablement les consciences, incarnant cet esprit d’Assise où la fraternité humaine prime sur les antagonismes dogmatiques.

L’héritage universel : évangélisation, écologie intégrale et conscience planétaire
Dans son enseignement, le pape François affirma sans relâche que l’Évangile ne saurait être réduit à une stricte transmission doctrinale, mais qu’il est avant tout le témoignage brûlant d’une rencontre personnelle avec le Christ vivant.

Cette conviction anima sa catéchèse et ses exhortations apostoliques, rappelant aux fidèles leur vocation à être des apôtres de miséricorde et des bâtisseurs de paix.

Son engagement pour la sauvegarde de la création et la cause écologique constitue également un héritage d’envergure planétaire. L’encyclique Laudato si’, parue en 2015, restera comme l’un des textes majeurs du XXIᵉ siècle, appelant à une conversion écologique intégrale et à la reconnaissance de la nature comme lieu de révélation et de communion.

Le président américain de l’époque, Barack Obama, ne manqua pas de saluer « l’autorité morale et la clarté de la parole pontificale » sur la question climatique.

Enfin, le pape François rappela avec insistance que la mission de l’Église demeure l’annonce du salut à toutes les nations, et que l’évangélisation contemporaine doit s’incarner dans le témoignage de vie et la proximité fraternelle, bien plus que dans la seule proclamation dogmatique.

Ainsi s’éteint celui qui, en fils d’Ignace de Loyola, voulut rendre à l’Église la saveur de l’Évangile et le parfum des Béatitudes. Son héritage, spirituel, doctrinal et universel, demeure désormais confié à la mémoire des siècles et à la vigilance des pasteurs qui lui succéderont.

Le 21 avril 2025, lundi de Pâques, le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, s’est éteint à l’âge de 88 ans, plongeant l’Église et le monde dans la stupeur