Nderitu a rappelé que bien que Rwamucyo ait été acquitté de certaines charges et continue de nier toute responsabilité, la condamnation pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité, ainsi que pour complot, constitue un pas important vers la justice.
"Alors que nous commémorons le 30e anniversaire du génocide perpetré contre les Tutsi de 1994 au Rwanda, il est essentiel de ne pas perdre de vue l’importance de la responsabilité pénale pour briser le cycle de l’impunité et éviter la répétition de tels crimes," a déclaré Nderitu. "Honorer les victimes, c’est poursuivre activement la justice pour les crimes commis contre elles et renforcer les efforts visant à empêcher de telles atrocités à l’avenir."
Elle a souligné que la responsabilité pénale ne sert pas uniquement à rendre justice aux victimes des crimes passés, mais qu’elle est également un fondement essentiel pour bâtir un avenir plus sûr. "Lorsque les conséquences des actes criminels du passé continuent d’infliger des souffrances dans le présent, la justice devient primordiale pour panser ces plaies et construire une société meilleure," a ajouté Nderitu.
La conseillère spéciale a également insisté sur le rôle clé de la justice équitable et indépendante dans le maintien des droits humains et la lutte contre l’impunité. "Une justice impartiale et indépendante est cruciale dans une société démocratique, où les droits humains sont protégés et l’impunité ne peut être tolérée. Tous les peuples méritent cela, et ceux qui détiennent le pouvoir doivent accélérer les efforts pour parvenir à la justice sans délai," a-t-elle conclu.
Nderitu a réitéré la nécessité urgente de poursuivre en justice les responsables du génocide contre les Tutsi de 1994, soulignant que malgré l’émission de plus de 1 000 mandats d’arrêt internationaux dans 33 pays, de nombreux suspects restent toujours en fuite. "Cette impunité est inacceptable, plus de 30 ans après ces crimes atroces. Elle porte atteinte aux principes fondamentaux de justice et de responsabilité et doit être traitée de toute urgence," a-t-elle affirmé.
"La justice pour les victimes est essentielle, non seulement pour honorer leur mémoire, mais aussi pour bâtir les fondations d’un avenir sans récurrence."
La conseillère spéciale a appelé à une collaboration renforcée de toutes les parties responsables pour faire avancer la cause de la justice, en particulier pour les génocides, les crimes les plus graves qui soient. "Je lance un appel pressant à tous ceux qui ont la capacité de contribuer à cette cause. Les États membres qui accueillent des individus accusés de ces crimes doivent pleinement coopérer avec le Mécanisme résiduel international de criminalité (IRMCT), acteur clé dans le soutien à la justice pour les victimes du génocide contre les Tutsi de 1994," a-t-elle ajouté.
Nderitu a également mis en lumière le rôle fondamental du Mécanisme résiduel international de criminalité (IRMCT) dans l’assistance aux juridictions nationales pour poursuivre les auteurs de génocides. Cependant, elle a insisté sur le fait que le véritable soutien commence par le refus de l’impunité. "La meilleure forme de soutien vient des États membres où les présumés génocidaires résident, en veillant à ce que l’impunité ne soit pas une option," a-t-elle conclu.
Cette condamnation marque un développement significatif dans les efforts internationaux visant à traduire en justice les responsables du génocide contre les Tutsi de 1994 au Rwanda, crime qui a fait plus d’1 millions de victimes et dont les conséquences continuent d’affecter la société rwandaise jusqu’à ce jour.
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