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Avril des ténèbres :26ème année depuis le génocide des Tutsi au Rwanda- Jour 21/100 : La Patience

Redigé par Prince M. Gaël NYANGEZI
Le 18 mai 2020 à 10:41

« Sois patient. » Qui dit cela ? Personne qui puisse le dire et personne qui puisse l’entendre. La patience ne se recommande ni ne s’ordonne : c’est la passivité du mourir par laquelle un moi qui n’est plus moi répond de l’illimité du désastre, cela dont nul présent ne peut ignorer, en cet Avril des ténèbres1994 qui emporta plus d’un million de tutsi du Rwanda.

Par la patience, je prends en charge le rapport à l’Autre du désastre qui ne me permet pas de l’assumer, ni même de rester moi pour le subir. Par la patience s’interrompt tout rapport de moi à un moi patient. Patient de voir les miens massacrés par l’injustice, honorés par la justice.

Personne de ceux et celles qui ont trahi, qui envisagent de comploter contre le Rwanda, ne peut être tranquille, encore moins avoir la paix et mener une vie normale sans craindre qu’elledoive tôt ou tard répondre de ses actes ou mauvaises intentions. Promesse présidentielle qui se confirme de plus encore une fois avecl’arrestation, longtemps attendu, du (sous réserve du choix personnel de ne pas utiliser le vocable du mot « présumé ») criminel, argentier et grand architecte du génocide des tutsi du Rwanda, Félicien KABUGA.

Cela témoigne très bien de cette patience qu’ont toujours eu les rwandais en général et qui a particulièrement caractérisé les rescapés de ne s’être jamais précipités à se rendre justice dans la vengeance. Cette simple mise en perspective indique déjà l’importance de la définition de la patience, car il est possible de voir en elle soit l’accomplissement de la volonté, soit la capacité à suspendre sa volonté pour écouter le bon sens.

Il est clair que l’oubli de la patience, ou du moins sa transformation en simple constance d’un sujet qui s’affirme lui-même, est liée à la passivité supposée de la patience. En effet, la subjectivisation progressive du « soi », culminant dans la figure idéale de l’autonomie du soi, ne peut que produire une dévalorisation de la patience en tant qu’elle est toujours liée à une souffrance menaçant notre autonomie, c’est-à-dire la pureté de notre vouloir. Or, il est clair que pour les rescapés du génocide des tutsi, dans ce tournant de l’histoire de ses 26 dernières années, l’éthique basé sur cette notion de patience inaugure la façon moderne de se comprendre dans notre société et entraîne dans sa chute d’autres vertus comme la confiance et l’espérance.

La patience est une vertu dans laquelle on puise une force et des droits dont on se prive quand on ne sait pas attendre et qu’on se plait à tout précipiter. Les hommes téméraires bravent le péril avant de le regarder, Les hommes véritablement courageux le regardent avant de le braver. Les négationnistes et tous leurs acolytes sont mis à mal avec cette arrestation du vieillard criminel de 84 ans qui restait comme leur seul et unique symbole de résistance.

Ceux et celle qui, d’habitudes, passent leurs temps à longueurs des journées sur les réseaux sociaux à tout mélanger, à s’embourber dans leurs inepties, jobardises et contresens à vouloir comparer un véritable plan machiavélique d’exterminations des tutsi du Rwanda avec la mort des acteurs du génocidetombé dans des champs de batailles comme des lâches,incapables à faire face aux INKOTANYI et qui ne pouvaient avoir que la forces de massacrer des civils innocents sans défense, se retrouvent aujourd’hui bouches cousus et ancres de plume à sec. La toile (internet) est tranquille. Comme si le covid-19 est passé par là aussi.

Ainsi, 26 ans plus tard, la patience continue de payer, de rendre justice, d’apaiser les cœurs et à réconcilier les Rwandais.


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